Pendant très longtemps, la méthode d’éducation la plus répandue consistait à punir physiquement le chien pour ses mauvais comportements, à le mettre en position de soumission ou encore à utiliser des colliers étrangleurs ou électriques pour « lui faire comprendre ». On sanctionnait alors des comportements dits « indésirables ». Aujourd’hui, ces méthodes coercitives sont en perte de vitesse, au profit de l’éducation positive basée sur la récompense des bons comportements.
Pour autant, il ne s’agit pas de devenir des soixante-huitards de l’éducation canine en étant trop permissif, voire laxiste, car le risque est de se faire déborder et d’avoir un chien incontrôlable. Le chien a besoin de cadre et de limites, vous devez rester le leader et parfois, vous devrez le punir. Mais punir son chien ne doit pas être synonyme de donner une tape, voire même de le gronder.
Soustraire à son chien quelque chose qu'il aime ou l'ignorer
Lorsqu’un chiot s’amuse à vous mordiller avec ses petits crocs pointus, votre réflexe pourrait être de lui pincer les babines, comme on peut l’entendre parfois. Mais le chiot peut continuer de plus belle, pensant que c’est votre façon de participer à son jeu de bagarre. En revanche, si vous vous levez et que vous le laissez seul, vous lui retirez ce qui lui procure du plaisir et de l’excitation. Et en ce sens, vous le punissez. Lorsqu’il ne se comporte pas bien, la « bonne » punition est de lui soustraire quelque chose qu’il affectionne particulièrement (son jouet préféré, votre présence, sa gamelle de croquettes) : on appelle cela la punition negative.
Vous habitez dans une maison avec un jardin, où votre chien passe beaucoup de temps. Cependant, deux fois par semaine, vous allez le promener en laisse dans le quartier. À chaque fois, c’est le même cirque : il vous voit vous habiller, prendre la laisse. Il commence alors à s’exciter, aboyer car il est heureux d’aller explorer les alentours. Hausser le ton ou le gronder n’aura pas beaucoup d’effet, si ce n’est amplifier son excitation ou lui faire peur. En revanche, si face à ce comportement vous l’ignorez et allez vous asseoir dans le canapé avec un journal, il saisit que vous le privez de sa sortie. Il se trouve puni de son comportement indésirable. Au bout de quelques minutes, votre chien va se calmer et là, vous pourrez lui mettre sa laisse et sortir. Parfois, il est nécessaire de réitérer cette mise en scène plusieurs fois. Lorsqu’on éduque un chien, il faut toujours s’armer de patience.
Sachez également que, à travers certains comportements indésirables (l’animal qui aboie, vous saute dessus ou va systématiquement s’attaquer à vos chaussons), votre chien ne cherche qu’une seule chose : attirer votre attention. En le réprimandant ou en le repoussant, sans le vouloir, vous pouvez renforcer cette mauvaise habitude, car il a eu ce qu’il voulait : interagir avec vous. Dans ces cas-là, la pire punition pour lui est l’ignorance que vous lui porterez ou alors la mise à l’écart du groupe familial. En agissant de la sorte, vous allez progressivement éteindre ce comportement indésirable.
Conseil : pour le punir, prenez votre chien sur le fait
Lorsque votre chien a commis une bêtise (faire ses besoins dans la maison ou voler le rôti sur la table), ne le réprimandez pas après coup. Cela ne sert strictement à rien, mis à part l’angoisser, car il ne comprend pas votre colère. La seule façon utile de punir une bêtise, c’est lorsque vous surprenez votre chien sur le fait. Dans ce cas-là, un claquement de main, un « non » ou tout autre mot que vous utiliserez uniquement à cet effet, exprimé de manière ferme, suffira à arrêter sa conduite inadéquate et à manifester votre mécontentement. Montrez-lui alors immédiatement quelle est l’attitude positive qu’il doit adopter. À vous cependant de faire la différence entre une bêtise et un mauvais comportement réalisé pour attirer votre attention.
Dr Hélène Gateau
Vétérinaire