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Chiot et chaton qui dorment ensemble
© Shutterstock

Chien aux traits de bébés : pourquoi nous font-ils craquer ?

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

Publié le

Chien aux traits de bébés : pourquoi nous font-ils craquer ?

L’attirance que nous avons pour les animaux aux visages enfantins s’appelle la néoténie. Ces chiens aux traits et aux comportements juvéniles font craquer de nombreux propriétaires. Malheureusement, cette préférence n’est pas sans conséquences pour nos fidèles compagnons.

Les chiens aussi sont victimes de la mode. Selon les époques, certaines races de chien ont plus ou moins le vent en poupe. Leur point commun ? Un visage qui rappelle les traits d’un bébé ou le comportement d’un jeune animal. Mais est-ce un choix conscient ? Pourquoi se diriger plus naturellement vers ces individus ? Quel impact sur l’animal ? Tentons de comprendre.

Le coup de cœur pour les comportements de bébé

Au cours de la domestication, l’Homme a sélectionné des chiens aux caractères juvéniles. À l’origine, il s’agissait des comportements des jeunes animaux. On peut désormais aussi observer ces comportements chez l‘adulte, par exemple : jouer, remuer de la queue, aboyer, etc.

Ces comportements étaient au départ ceux des louveteaux et disparaissaient naturellement à l’âge adulte. Mais au fil de la domestication, l’Homme a sélectionné des chiens adultes présentant ces comportements juvéniles.

Plus affectueux et plus dociles, les chiens se sont progressivement transformés en fidèles compagnons.

Le coup de cœur pour les gueules de bébé

Les animaux aux faciès d’enfants connaissent un grand succès. Une tête large, un museau court, de petites dents, de grands yeux et des formes très rondes. Vous aurez peut-être reconnu le Bouledogue ? Ou peut-être, le Chihuahua?

Ces chiens sont l’exemple typique de la néoténie et connaissent, de ce fait, un très grand succès auprès du grand public.

Des scientifiques (Borgi & Cirulli 2013, 2016) ont prouvé cette préférence des propriétaires pour ces visages enfantins. Ils ont proposé 120 photos à des adultes ainsi qu’à des enfants. Parmi elles, des images de chiens et de chats aux faciès volontairement accentués pour paraître très juvéniles (visage rond, grand front, gros yeux, petit nez et petite bouche).

Et c’est sans surprise que les humains ont spontanément préféré les photos des animaux aux visages les plus juvéniles !

Cette préférence s’explique du fait que les traits enfantins suscitent chez l’humain un attachement, une douceur et une envie de maternage. L’animal est perçu comme un enfant dont il faut prendre soin.

A priori, une bonne nouvelle pour les animaux, mais cette préférence pourrait aussi comporter des risques pour nos compagnons.

Les dérives de la néoténie : l’animal-enfant et les hypertypes

La néoténie a conduit les propriétaires à se diriger vers des animaux aux traits et aux caractères juvéniles. Une préférence qui implique que les chiens sont devenus très dépendants de l’humain. Ils ont besoin de leur maître pour se nourrir, pour sortir, pour jouer et aimeraient pouvoir le suivre dans tous ses déplacements du quotidien.

Le problème se pose lorsque l’animal est tellement considéré comme un membre de la famille qu’on en oublie ses besoins fondamentaux. Or, quelle que soit sa race, un chien a besoin de : se promener, rencontrer des congénères, renifler les fesses d’un autre animal (pour prendre des informations), jouer, courir, rencontrer de nouvelles personnes, sentir de nouvelles odeurs, etc.

Si ces besoins ne sont pas satisfaits, des problèmes de comportement peuvent survenir. Certains chiens vont détruire le mobilier, d’autres vont déprimer voire, s’automutiler. Dans ces situations l’animal est en souffrance et son bien-être n’est plus respecté. L’intervention d’un professionnel du comportement est alors recommandée.

L’autre dérive de la néoténie est l’apparition de chiens hypertypés. À force de vouloir des chiens aux visages enfantins, certaines races ont vu leurs traits physiques s’accentuer dangereusement au fil des générations, avec : un nez toujours plus écrasé pour les Bouledogues, un front très saillant pour les Chihuahua, etc.  

Malheureusement, ces préférences physiques entraînent, à terme, de gros problèmes de santé pour ces animaux.

À lire aussi : Hâlte aux chiens hypertypes. Il faut sauver le Bouledogues français

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