Le chevauchement est un comportement qui amène beaucoup de débats. En effet, il s’agit d’un comportement stéréotypé, qui a au départ une utilité dans la reproduction, mais que le chien utilise beaucoup pour communiquer.
L’interprétation de ce comportement est encore sujet à discussion, mais il y a des cas gênants où le chien l’exprime trop souvent. Que ce soit dans des relations entre chien, ou entre le chien et son maître, ce comportement est souvent vécu de manière désagréable par celui qui le subit. Un chien qui le produit trop souvent pourra alors poser problème.
Le chevauchement et la dominance : mythe ou réalité ?
Il est important de mentionner que la notion de dominance, qu’on rattache selon les propriétaires à ce comportement, est discutée en ce moment par les éthologues. Aujourd’hui, on ne qualifie plus un individu de dominant, ce terme vient décrire une relation entre deux individus, dans un contexte donné. Le chevauchement peut en effet intervenir dans un contexte de frustration sexuelle, par exemple, et n’aura donc rien à voir avec la hiérarchie dans un tel cas.
Plusieurs études ont montré l’impact de la stérilisation des chiens sur les comportements de chevauchement : il y a donc encore un lien avec les comportements sexuels, même si la nature de ce lien reste encore à déterminer. On sait que la fréquence des chevauchements n’est pas proportionnelle à la production de testostérone, par exemple. Mais 25 à 40% des chiens qui chevauchement diminuent ce comportement de 90% après stérilisation.
Il est donc important d’analyser avec un vétérinaire comportementaliste l’origine de ces comportements indésirables, afin d’en déterminer la cause, et orienter le traitement le plus adapté. Il faudra notamment distinguer les causes sociales, avec de mauvais apprentissages, et les causes liées à la libido du chien, sur lesquelles la stérilisation a un impact.
Comment faire si mon chien chevauche ?
Il existe aujourd’hui la possibilité de tester la stérilisation de manière temporaire. Le but recherché est de couper la production d’hormones sexuelles, sans avoir à procéder à l’ablation de la glande qui les produit. Ce processus a l’avantage de tester l’impact de la stérilisation sur les chevauchements, de manière non définitive.
Une bonne solution consiste donc en la mise en place d’une thérapie comportementale, visant à jouer sur les apprentissages sociaux, et une stérilisation temporaire, qui viendra influencer l’impact hormonal et la libido.
Il est en effet important de prendre en compte les effets secondaires d’une stérilisation. L’avantage de la réversibilité est alors non négligeable.
La stérilisation temporaire, dans ce type de thérapie, vient alors à la fois comme un traitement et un outil diagnostic : si le chien répond bien à la stérilisation, on s’assure alors que les hormones sexuelles étaient bien en cause, et en cas de non réponse ou d’effets secondaires, on peut toujours stopper la thérapie.
Sources :
- Behavior Problems of the Dog and Cat, 3rd Edition, Landsberg et al., 2003
- Effects of castration on problem behaviors in male dogs with reference to age and duration of behavior, J Am Vet Med Assoc. 1997 Jul 15;211(2):180-2
- Treatment of problem behaviour in dogs and cats by castration and progestagen administration : a review, Vet Q. 1989 Apr;11(2):102-7
- Castration of adult male dogs: effects on roaming, aggression, urine marking, and mounting, J Am Vet Med Assoc. 1976 Jun 15;168(12):1108-10
- Influence of orchiectomy on canine behaviour, Vet Rec. 1997 Jun 14;140(24):617-9
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