Vivre avec un animal, et avec un chat en particulier, peut jouer un autre rôle très important du point de vue émotionnel, que les psychanalystes définissent comme « objet de transition ». L’exemple historique en est la couverture de Linus.
Enfants, nous devons commencer à affronter la réalité, souvent décevante, amère et difficile par rapport au monde serein, sécurisant et gratifiant de notre toute petite enfance ; il est très réconfortant alors d’avoir la possibilité de disposer de moments et d’espaces « rien qu’à nous », magiques, avec des amis spéciaux (souvent imaginaires) auxquels se confier ; avoir la possibilité de se refaire un petit bout de monde enchanté, dans lequel il est encore possible d’être le roi et la reine et de battre les « méchants », d’être à l’abri des dangers, des frustrations et des désillusions, peut également être d’un grand secours.
Le chat, un objet de transition
L’objet de transition est un moyen d’accéder à ce merveilleux règne : il peut être une couverture, un jouet adoré ou l’animal de la maison. C’est ainsi que Minou se transforme en Chat botté : nous pouvons lui confier nos problèmes, il nous aide à vaincre les ogres qui nous terrifient et nous permet de redevenir le souverain de notre royaume privé.
Combien d’enfants anxieux ont vaincu leur peur de l’obscurité et de la nuit en s’endormant avec leur chat dans les bras, lequel ronronne tandis qu’ils leur parlent doucement sous les couvertures ! Et avec quelle délicatesse le chat sait-il attendre que l’enfant soit profondément endormi, avant de sortir délicatement de son lit, pour s’en aller vaquer à ses affaires personnelles !
Adultes, nous pouvons encore nous permettre de rentrer dans le monde des fables, et fuir le stress et les amertumes de la vie quotidienne, en nous laissant guider par notre chat, ce Peter Pan poilu qui, en se frottant à nous, joue contre joue, nous permet de faire quelques concessions avec l’enfant qui sommeille en nous.