La peste, une maladie du chat ?
- Une affaire de puces et de rongeurs
La peste est une pathologie mortelle due à une bactérie très virulente : Yersinia pestis. Les rats et les rongeurs constituent le réservoir de Yersinia ; c’est-à-dire que la bactérie perdure et se multiplie dans leur organisme. La puce en est le vecteur (le transmetteur) ; elle se contamine lors d’un repas de sang sur un animal infecté et est ensuite capable d’inoculer le microbe à un rongeur sain lors d’une nouvelle piqûre.
Mais il arrive que la puce pique un autre animal sensible à la peste : c’est le cas des humains et des chats. Le chien présente une résistance naturelle à la peste et est peu touché (Ouf !).
- Transmission au chat
Le chat peut donc être contaminé par piqûre de puce, mais aussi, surtout, pas ingestion de rats ou petits rongeurs infectés.
- Symptômes
Comme chez l’humain, la peste peut revêtir 2 formes chez le chat : une forme dite bubonique (avec présence de bubons, sorte de gros boutons noirâtres) et une forme pulmonaire.
La maladie se traduit généralement par une forte fièvre, des symptômes variés comme une déshydratation ou des vomissements, une détresse respiratoire. Elle évolue vers la septicémie (tous les organes sont touchés) et la mort en quelques jours.
Comment la peste se transmet aux humains ?
- Les puces et l’air, premiers responsables
Autant clarifier les choses d’emblée : la transmission de la peste aux humains par le chat n’est pas la règle. Chez l’humain, c’est bien la puce des rongeurs le premier coupable.
La peste bubonique se déclenche en effet à la suite d’une piqûre de puce. Les bubons se développent à l’endroit de la piqûre et au niveau des ganglions. Sans traitement, la mort survient dans 40 à 70 % des cas.
Chez certains humains, la forme bubonique évolue parfois en forme pulmonaire. Yersinia se retrouve alors dans les poumons et dans les sécrétions liées à la toux. Cette entité permet la contagion d’humain à humain via les gouttelettes aériennes générées par cette toux. La forme pulmonaire encore plus grave entraîne 100 % de décès dans les 3 jours.
- Des cas rares de transmission par un chat
Un félin peut contracter la peste. Dès lors, un humain peut s’infecter auprès de son chat malade, soit par morsure, inoculation au niveau d’une plaie préexistante ou par voie respiratoire.
C’est visiblement ce qui s’est passé pour un Américain résident dans l’Oregon. Dans cette région des USA, de nombreux rongeurs sauvages (écureuils) sont porteurs de Yersinias. Il est probable que le chat se soit contaminé en ingérant un rongeur, puis ait infecté son maître lors de contacts rapprochés. Aux dernières nouvelles, le cas de cette personne atteinte de peste serait isolé et le malade, traité rapidement avec des antibiotiques, hors de danger.
Quel risque en France ?
La peste sévit toujours dans le monde. On récence régulièrement des cas en Afrique, Asie et Amérique. Ces 20 dernières années, au moins 50 000 humains autour du globe ont contracté la peste. Des foyers ont été détectés dans différents pays, comme la Mongolie, le Libye, la Russie ou encore Madagascar. La peste, du fait de son réservoir important (les rongeurs), peut sembler éteinte sur certains territoires et ressurgir tout à coup. Aux USA, elle perdure en lien avec la présence sauvage de chiens de prairie, de rats des bois et d’écureuil.
Et qu’en est-il dans l’Hexagone ? Humains et chats sont-ils à risque d’attraper la peste bubonique ?
D’abord aucun risque pour les chats d’appartements qui, a priori, ne chassent pas de petits rongeurs. Ensuite, pour les félins d’extérieur, on peut les protéger contre les puces à l’aide d’antiparasitaires efficaces et limiter la prédation sur la faune sauvage en les gardant à la maison la nuit et/ou en les appareillant d’un collier à grelot avec élastique (C’est aussi bénéfique pour la biodiversité).
En France, les derniers cas humains remontent à… 1945. Quand même de quoi dormir sur ses deux oreilles, un poilu ronronnant au creux du cou…