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Le chat est un petit fauve, qui se caractérise notamment par la présence de griffes sur les doigts des membres. Elles leur permettent de chasser avec une redoutable efficacité. De nature assez similaire à nos ongles (au niveau de la composition, en kératine), elles poussent également en continue : le chat a donc besoin de les user régulièrement, sous peine de les voir grandir anormalement. On voit même parfois les griffes qui rentrent dans le coussinet après avoir poussé à plus de 180°…
Dans la nature, le chat va utiliser des supports naturels pour exécuter ce qu’on appelle les griffades (généralement un tronc). Il s’agit d’un comportement naturel, inné, qu’il va devoir exprimer quotidiennement pour son bien-être. Il choisit en général des supports qui accrochent un peu ses griffes, tout en étant assez dur : le bois ou le carton sont des matériaux qui l’attirent assez spontanément.
Voici comment reproduire à la maison ces supports, pour que le chat évite de les choisir lui-même, ce qui se passe généralement au détriment du canapé, souvent ciblé !
Choisir un matériau
La première étape est de sélectionner le type de support que le chat va gratter. Et pour le coup, il ne faut pas se fier à une recette miracle, car chaque chat peut avoir des préférences assez variables.
Il faut donc lui présenter quelques griffoirs potentiels, et voir comment il réagit. Quand un chat décide de transformer un objet en griffoir, en général il ne met pas longtemps à l’essayer. Si par contre, dès les premiers jours, le chat l’ignore et ne s’en sert pas, c’est qu’il ne lui convient pas et il faut changer de stratégie.
En tête de liste, le carton et les bandes de cordes sont à la fois assez résistants pour ne pas être déchiquetés, et suffisamment mous pour que le chat y enfonce ses griffes. Ils permettent en plus de réaliser facilement son propre griffoir : il suffit de coller le matériau sur un support (comme une planche). De nombreux griffoirs disponibles dans le commerce ne sont guère plus complexes.
Avec du carton, on peut coller les plaques les unes aux autres, jusqu'à obtenir une petite planche de carton, que l'on peut installer à l'horizontale, ou à la verticale.
Choisir une orientation
C’est également une question de goût, en fonction du chat. Il ne se met pas dans la même position pour griffer à l’horizontale ou à la verticale, et certains chats ne le font que dans une direction, d’autres ont besoin des deux. Il est même possible aujourd’hui de trouver des plans semi-inclinés, ou arrondi.
Toutes ces solutions ne sont pas meilleures les unes que les autres : c’est véritablement une affaire de préférence. Il faut tester, observer son chat, et déterminer ce qui lui convient à lui particulièrement.
Coller des bandes de cordes sur un rouleau, ou un support cylindrique, pour simuler un tronc à installer verticalement, est extrêmement efficace.
Choisir un lieu
La question est surtout : où installer des griffoirs, pour qu’il y en ait assez pour lui, mais pas trop pour pas couvrir mes murs ? Car le problème est qu’un nouveau griffoir ne va pas forcément venir remplacer le canapé déjà bien abimé, et l’option consistant à couvrir ses meubles avec du carton ou des cordages est exagérées. C’est donc un compromis à trouver, en proposant différentes sorte de griffoirs, dans différentes positions, et à des lieux variés.
Mais il faut garder en tête qu’on peut échouer à attirer le chat sur un autre support, et dans ce cas, il ne reste pas d’autres solutions que de protéger le meuble attaqué, le temps que le chat s’habitue et se conditionne à n’utiliser que les griffoirs prévus.
Mon chat refuse les griffoirs que je lui fabrique, que faire ?
Je vais vous raconter ma dernière expérience, avec mon nouveau chaton, car c’est un cas d’école. C’est un chaton arrivé en clinique, abandonné, à 3 mois. Il n’a donc à priori pas connu l’extérieur, ou très jeune.
Vivant en appartement, j’ai rapidement commencé à lui fournir des enrichissements, parce que j’ai vite constaté qu’il allait beaucoup manifester ce besoin : la seule chose avec du cuir chez moi s’est retrouvé labouré en quelques semaines.
J’ai donc commencé avec des supports en cartons, peu cher, facile à fabriquer et à renouveler, mais sans succès, que ce soit posé à l’horizontal ou la vertical : il a essayé, mais ça n’a pas tenu longtemps.
J’ai enfin trouvé son griffoir avec la première tour à chat : les griffoirs en cordage l’ont attiré instantanément (j’avais à peine sorti la pièce du carton pour la fixer qu’il sautait déjà dessus).
Aujourd’hui, il utilise très souvent ces griffoirs-là, sans soucis. Mais par contre, il continue à griffer le cuir de mon siège. C’est là où l’anecdote est intéressante : malgré toutes ces techniques, je n’ai pas réussi à trouver quelque chose de plus attirant que le cuir. C’est l’une des difficultés quand on vit avec un chat : il impose ses préférences !
Comment faire si je le surprends en train de griffer ?
D’une manière générale, il faut réagir comme pour toute bêtise avec le chat : minimiser les réprimandes, surtout directes. Les renforcements négatifs sont utilisables dans de telles circonstances (ce que les éducateurs appellent la "punition divine"), mais il sont difficile à utiliser, car le chat risque de créer des associations négatives avec nous, ce qui d’une part n’arrêtera pas les griffades, mais en plus détériorera la relation.
De toute façon, le chat doit exprimer ce comportement naturel. Le gronder ne suffira pas à lui apprendre à faire ses griffes au bon endroit. Il vaut donc mieux éviter la réprimande, et tenter de le dévier en lui proposant des griffoirs adaptés.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
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