Tous les amoureux des chats sujets aux allergies espèrent la découverte du remède miracle contre l’allergie au chat, celui qui leur permettrait de vivre sereinement avec leur animal de compagnie.
Si celui-ci n’est pas encore une réalité, une solution pourrait cependant faire son apparition dans les années à venir. Reste à savoir si l’option proposée répond véritablement aux attentes.
Quelles sont les solutions actuelles contre l’allergie au chat ?
Que faire en cas d’allergie au chat ? À l’heure actuelle, plusieurs solutions sont proposées aux allergiques, en fonction des cas de figure. Pour celles et ceux qui ne possèdent pas de chat et n’en souhaitent pas, le diagnostic de l’allergie peut suffire à la maintenir sous contrôle en évitant la proximité des animaux.
En cas d’exposition répétée ou pour les propriétaires de chat développant une allergie tardive, plusieurs voies peuvent être envisagées.
Si l’allergie est diagnostiquée comme légère à modérée, une bonne hygiène permet de limiter la quantité d’allergènes : une aération quotidienne, notamment, un nettoyage fréquent à l’aide d’un aspirateur puissant équipé de filtres HEPA efficaces, l’installation de purificateurs d’air, le lavage et le brossage régulier de l’animal…
De telles options n’offrent qu’une efficacité limitée, mais peuvent alléger l’intensité des réactions.
Le traitement symptomatique
En complément, un traitement antihistaminique constitue l’option la plus courante. Ce médicament élimine ou réduit les effets de l’histamine, la molécule libérée en quantité par le système immunitaire lors d’une exposition à l’allergène. Il n’empêche pas la production d’histamine, mais bloque ses récepteurs et donc les symptômes allergiques, d’où son nom de traitement symptomatique.
Ses limites ? À l’arrêt du traitement, les symptômes réapparaissent, et l’évolution de la maladie se poursuit même sans manifestations visibles. L’efficacité du traitement peut également varier, alors que certains antihistaminiques sont accusés d’effets secondaires gênants, en particulier la somnolence. Dans de rares cas d’allergies aiguës, des traitements corticoïdes peuvent être prescrits, avec des effets secondaires potentiellement plus lourds.
L’immunothérapie spécifique
Pour traiter l’allergie au chat plutôt que ses symptômes, l’unique option est aujourd’hui la désensibilisation ou immunothérapie spécifique. L’allergène ciblé est alors administré au patient en infimes quantités, sous contrôle médical et sur plusieurs années.
Le système immunitaire apprend ainsi très progressivement à moduler sa réaction. Le traitement peut être administré par voie sous-cutanée, autrement dit par injections en cabinet, ou par voie sublinguale par des gouttes ou cachets à domicile. Considéré comme efficace, il ne l’est pas pour autant à 100 %.
Où en est la recherche sur le vaccin contre l’allergie au chat ?
En juillet 2019, une équipe de scientifiques de l’université de Zurich a fait sensation lors de la publication de ses résultats de recherches dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology. Les chercheurs y expliquaient avoir mis au point un vaccin destiné aux chats eux-mêmes, testé sur 54 chats durant neuf semaines. Son rôle ? Neutraliser la protéine Fel d1 présente dans leurs sécrétions.
Présente dans les larmes et la salive, la protéine Fel d1 est l’une des huit protéines allergisantes produites par les chats, et responsable d’une grande majorité des réactions allergiques. Le vaccin, baptisé HypoCat, s’attaque donc à cette protéine : lors de l’étude, la substance injectée aurait ainsi provoqué la fabrication d’anticorps anti-Fel d1 réduisant la protéine chez les chats vaccinés.
Selon les scientifiques, le vaccin devrait encore traverser plusieurs phases de tests cliniques avant son apparition sur le marché. L’équipe annonçait alors un délai moyen de trois ans avant une éventuelle commercialisation, via une société déjà créée pour l’occasion, HypoPet.
Le vaccin, remède miracle contre l’allergie au chat ?
Si la découverte des chercheurs suisses a fait grand bruit chez les amateurs d’animaux de compagnie, elle n’a cependant pas fait l’unanimité chez les professionnels de santé animale. Le point d’achoppement ? Vacciner les chats plutôt que leurs propriétaires. Selon certains spécialistes, les données manquent, autant quant à la véritable utilité de la protéine pour les chats que sur les effets de sa neutralisation.
Certaines races de chat produisent la protéine Fel d1 naturellement en très faible quantité, car elle ne paraît pas indispensable à leur bien-être. Le vaccin consiste malgré tout à leur injecter une substance étrangère. Or si les résultats de l’étude mentionnent une bonne tolérance, aucune donnée n’assure l’absence totale d’effets secondaires.
Autre point souligné par les professionnels, le vaccin ne neutralise que la protéine Fel d1 alors que le chat en produit huit ! Difficile, dans ce cas, de parler de remède miracle.
Enfin, toujours selon l’étude, le traitement permettrait de réduire les cas d’abandons de chat… qui selon les vétérinaires, sont rares après la découverte d’une allergie. Une majorité de propriétaires adopte des solutions alternatives pour l’éviter, depuis les réflexes da’hygiène jusqu’aux traitements médicamenteux.
Pas de remède miracle ni de vaccin contre l’allergie au chat à l’heure actuelle, le traitement symptomatique et la désensibilisation restent les solutions les plus efficaces. Et si aucune ne l’est à 100 %, toutes deux agissent sur l’ensemble des protéines allergisantes du chat ! La recherche du vaccin idéal reste ouverte, avec ou sans la possible commercialisation de l’HypoCat.
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