Avoir un chien de caractère peut vite devenir ingérable pour son maître. Mais ce n'est pas une fatalité, il existe des moyens de reprendre le dessus.
L'avis de l'éducateur canin
Il faut se remettre en question et se dire que l’on a toutes les chances de pouvoir gérer son chien si on s’en donne les moyens. Les professionnels capables de vous aider sont nombreux : éducateurs canins professionnels, mais aussi vétérinaires comportementalistes et d’autres encore.
Quelques règles de base peuvent déjà vous être utiles : qui dit chien de caractère dit maître ferme, c’est-à-dire un maître qui obtiendra ce qu’il veut, dût-t-il insister longuement. Beaucoup de chiens finissent par obtenir ce qu’ils veulent parce qu’ils ont « eu » leur maître à l’usure.
Le chien n’a que cela à faire de sa journée, satisfaire ses envies, pas vous. Donc, la première règle est de ne pas céder.
La seconde est de... ne pas céder ! À ceux qui vous disent : il faut le « casser » (« casser » son caractère, le mater), je réponds par trois arguments :
- le premier est le risque de voir le chien se rebiffer (à juste titre) et vous mordre.
- le second : vous risquez de réellement « casser » le chien et de le rendre peureux et/ou instable, donc potentiellement encore plus dangereux.
- enfin et c’est sans doute le principal : il y a d’autres solutions plus efficaces et moins risquées.
N’écoutez donc pas les conseilleurs qui, comme vous le savez, ne sont pas les payeurs. Ici c’est le chien qui risque de payer au prix fort de telles méthodes.
Autre point important : je pense qu’il est possible avec une très bonne éducation de maîtriser un chien de caractère. Mais pour prendre une image parlante, il faut voir le caractère du chien comme un mur que l’on recouvre d’une couche de vernis de bonnes manières. Si le vernis cède (car pas suffisamment entretenu), les imperfections n’en seront que plus visibles. C’est à vous de rester vigilant et de veiller à l’obéissance et la sociabilité de votre chien au quotidien.
Confusion entre différents termes : caractère, caractériel, dominant, agressif, désobéissant, indépendant, asocial
Nous venons de voir quelle distinction on pouvait faire entre un chien de caractère et un chien caractériel (qui aurait mauvais caractère ou des sautes d’humeurs). Un chien n’est pas dominant dans l’absolu, dans le sens où le chien ne respire pas en dominant, il ne mange pas en dominant, il ne fait pas ses besoins en dominant.
Beaucoup de choses ont été dites à ce sujet souvent à tort. Énormément de comportements classés « dominants » ne sont que de simples éléments de communication derrière lesquels il ne faut pas voir qu’une irrépressible envie de dominer tout ce qui bouge. L’agressivité n’a rien à voir avec le caractère, l’agressivité est une réponse à une situation donnée.
Combien de chiens morts de trouille ont des comportements agressifs, tout en étant à l’opposé de chiens de caractère ! La désobéissance n’est qu’un prétexte derrière lequel se cachent les propriétaires qui n’ont pas fait l’effort de faire travailler leur chien. L’indépendance est une notion propre à certains individus ou à certaines races. Par exemple, les Bergers d’Anatolie sont des chiens de surveillance et de garde des troupeaux en Turquie.
Pour assurer leur mission, ils affrontent des conditions de vie extrêmes et des prédateurs tels que les loups et autres ours. Une sélection drastique a encouragé les chiens au caractère bien trempé, capables de résister à ces conditions. Transformé en chien de compagnie, ses qualités peuvent être perçues par certains comme un défaut.
L’homme est souvent responsable du caractère social d’un chien. Les chiens comme la plupart des canidés sont des animaux sociaux. L’apprentissage que les adultes donnent aux plus jeunes dans la nature n’est pas toujours fait par l’homme qui n’a aucun scrupule à qualifier ensuite son chien d’asocial ! Qui plus est, nous aimerions que nos chiens soient les amis de tout le monde, autres chiens, humains, autres races, alors que nous en sommes totalement incapables, mais l’homme n’est pas à un paradoxe près !