En plein essor, l’ostéopathie vétérinaire est une discipline qui englobe de fait différentes écoles ou méthodes dont voici les principales.
L'ostéopathie mécaniste
On l’appelle « structurelle » ou encore « cracking ». Il s’agit d’une technique directe ou indirecte qui agit sur les micro-déplacements articulaires du chien (vertèbres, articulations des membres). Le praticien réharmonise de façon mécanique les micro-déplacements. Son père fondateur est le docteur Andrew Taylor Still (en version humaine).
L’ostéopathie crânio-sacrée
Elle repose sur le concept du mouvement respiratoire primaire (MRP). Son fondateur est William Garner Sutherland. Cet élève de Still s’est intéressé à la mobilité des os crâniens du chien et a mis au point une technique de normalisation des mouvements des os du crâne et du sacrum. Produit dans le crâne et s’écoulant le long de la moelle épinière, le liquide céphalorachidien crée un mouvement entre le crâne et le sacrum. Perceptible au sommet du crâne et au niveau du sacrum, le mouvement respiratoire primaire est un mouvement d’aller-retour que l’on peut qualifier de puissant/faible, régulier/irrégulier, pâteux-liquidien, lent/rapide, symétrique ou non…
Prenons l’image d’un récif sur la mer : lorsque les vagues (le MRP) vont buter contre cet obstacle, cela indique une dysfonction, une lésion ostéopathique le long de la colonne vertébrale. Par ses manipulations, le praticien cherche à lever des tensions pour rétablir un mouvement régulier. Inversement, en posant la main sur la région du sacrum (jonction entre les dernières vertèbres lombaires et le bassin) d’un chien en pleine forme, on ressent une impression de force et d’équilibre.
L'ostéopathie fasciale
Elle a généralisé la mobilité crânio-sacrée (mini-mouvements d’aller-retour du MRP) à l’ensemble des tissus corporels. Chaque fascia (membrane fibreuse enveloppant une structure anatomique), chaque organe, chaque muscle a une micro mobilité propre.
L'ostéopathie fluidique/énergétique
Elle est associée à la médecine chinoise. L’idée est que les méridiens d’acupuncture ont une valeur anatomique ; ce sont des vallées fasciales abritant des chaînes tendino-musculo-vertébro- viscérales.
Dans cette optique, on ne se demande pas quel organe est en difficulté. On cherche où ça bloque et on rétablit l’énergie, on déverrouille. Les forces d’auto guérison de l’organisme sont stimulées. Après, le vétérinaire ostéopathe puise dans l’ensemble des techniques à sa disposition pour soigner : acupuncture, allopathie, phytothérapie…
Quelle que soit sa chapelle, la vocation de l’ostéopathie est de remettre en bon état de marche des structures (organes, os, muscles…) « intègres ». « Aussi convient-il toujours de se demander si l’ostéopathie est la seule réponse à apporter à une affection », souligne le vétérinaire ostéopathe Patrick Chêne.
Elle ne peut réparer une fracture, des ligaments arrachés ou encore soigner un organe n’assurant plus sa fonction. On dit qu’elle agit exclusivement sur des problèmes fonctionnels, ce qui en fait un soutien très intéressant à la suite d’opérations ou de traumatismes ayant nécessité des traitements classiques.