Les plantes peuvent être données fraîches ou sous forme de préparation aqueuse (liquide), à administrer à la seringue directement dans la gueule ou sur le repas. Des « condiments » culinaires comme le curcuma, le persil, l’ail et le gingembre peuvent être simplement ajoutés sur la nourriture pour chien. Mais le goût très prononcé de certains d’entre eux détourne de nombreux chien de leur gamelle !
Phytothérapie sous forme liquide
Les propriétés thérapeutiques des plantes sont plus profitables à l’organisme lorsqu’elles ont subi une transformation par divers procédés plus ou moins sophistiqués. Le moyen le plus simple reste l’infusion : on fait tremper les herbes sèches ou fraîches 5 minutes après ébullition et on filtre. Pour une macération, on laisse les plantes dans l’eau bouillante jusqu’à refroidissement. Pour une décoction, les plantes restent 5-6 heures dans l’eau froide après ébullition. Cette dernière formule peut être préparée la veille pour le lendemain.
Intéressantes pour le drainage et les soins de l’appareil urinaire, ces formes aqueuses sont souvent difficiles à faire avaler… De plus, la forme aqueuse limite la quantité et la nature des principes actifs absorbés. D’abord parce qu’elle est peu concentrée – impossible de faire avaler des litres de solution ! –, ensuite parce qu’une partie des substances actives peut être détruite par la forte acidité gastrique de l’estomac du chien.
Phytothérapie sous forme solide
D’où l’intérêt des médicaments phytothérapiques plus concentrés, constitués d’extraits contenant les éléments actifs et un excipient.
- Citons en premier les poudres préparées par broyage des végétaux, le plus souvent congelés (cryobroyage), et présentées sous forme de gélules. Second procédé de fabrication des poudres : les extraits secs, obtenus après évaporation de leur solvant, qui peuvent être présentés sous forme de comprimés ou de gélules – Elusanes (ND).
- Les macérats glycérinés (gemmothérapie) et les teintures mères homéopathiques sont obtenus par macération des plantes sèches ou fraîches dans le solvant pendant trois semaines.
- Les extraits standardisés de plantes fraîches brevet EPS (ND) sont certainement les plus performants, mais disponibles encore exclusivement sur prescription vétérinaire et relativement onéreux.
- Les préparations à base d’huiles essentielles diluées. Intéressantes en raison de leur forte teneur en principes actifs, elles requièrent un savoir-faire spécifi que afin d’éviter un dosage à effets toxiques, et de trouver la forme galénique (forme médicamenteuse) qui sera acceptée par le chien, souvent méfiant à leur égard.
Après différentes tentatives, je trouve que les gélules contenant un extrait sec de qualité (extrait sec hydro-alcoolique) constituent la forme la plus pratique pour un usage en automédication. Vous pouvez soit les faire avaler au besoin dans une boulette de miel ou de fromage fondu, soit en introduire le contenu dans la nourriture. Mais cette dernière option est moins sûre, certains chiens n’appréciant pas la cuisine aux herbes !
Phytothérapie : combien administrer ?
La posologie indicative varie entre 15 et 30 mg par kilo de poids par jour. Par exemple, 2 gélules dosées à 500 mg pour un Briard pesant 35 kg. Si votre chien pèse 16-18 kg, prévoyez environ le quart d’une dose humaine. Il est plus sûr de commencer avec des doses minimales, mais sachez que les petits chiens métabolisent souvent les plantes plus rapidement que les grands. Ce qui peut expliquer qu’ils aient finalement besoin d’un apport plus important que prévu.
Autre option : les teintures mères, à raison d’une goutte par kilo de poids par jour, pour des traitements d’une durée inférieure à 10 jours en raison de la présence d’alcool.