Ce qui irrite et gêne sûrement le plus le propriétaire d’un chien mâle est de le voir monter les autres animaux, les coussins ou les jambes des invités.
La monte de personnes ou d’objets inanimés est le symptôme d’une pathologie connue sous le nom d’hypersexualité, qui peut également se manifester par de l’agressivité, de l’excitabilité, en marquant son territoire, en vagabondant ou en détruisant des objets. D’après une enquête menée en Grande-Bretagne sur 391 sujets, 65 % des chiens de plus d’un an présentent au moins l’un de ces symptômes ; le pourcentage baisse à 52 % pour ceux qui sont âgés de moins d’un an.
Il est important de faire la distinction entre saillie véritable, avec érection et éjaculation (qui peut concerner des chiens, des objets ou des personnes de l’autre sexe) et la saillie sociale, sans érection, qui a pour objet des chiens ou des personnes de l’autre sexe ou non. Certains jeux que font les mâles en grandissant prévoient la monte réciproque ; de cette façon, ils apprennent le comportement social qu’ils utiliseront adultes pour interagir entre eux.
Il ne s’agit pas d’une attitude pathologique, mais d’une étape de la croissance influencée par une hormone (la testostérone). Il ne faut pas intervenir en les réprimandant, parce que, en général, le problème se résout tout seul au fur et à mesure qu’ils grandissent. Le chien adulte monte les objets (coussins, couvertures, peluches), ou les jambes des invités pour défouler la tension accumulée (par exemple, à l’arrivée d’un inconnu, lorsqu’il ne sait pas s’il va l’accueillir amicalement ou l’agresser) : il s’agit d’une activité « dispersée ».
En adoptant cette attitude, il peut aussi essayer d’attirer l’attention. Cette situation peut cacher d’autres problèmes qui doivent être pris en considération, parfois même avec l’aide d’un spécialiste. Le chien répète ce comportement parce qu’il est encouragé par son maître qui fait attention à lui, au début parce qu’il trouve le jeu amusant, ensuite pour le réprimander (souvenez-vous que le chien qui recherche l’attention de son maître atteint son objectif qu’il soit récompensé par des caresses ou puni) ; dans ces cas-là, la meilleure chose à faire est de l’ignorer, et c’est en agissant de la sorte que le problème se résout tout seul.
Le chien adulte, avec une tendance marquée à la dominance, peut utiliser la saillie comme un moyen pour accroître son autorité sur son maître. Seul le chef de meute monte en public devant les autres chiens ; si votre fidèle ami le fait, il vaut mieux consulter un comportementaliste.
Quelle attitude adopter ?
• Cachez les coussins ou les peluches sur lesquels il défoule ses pulsions sexuelles.
• Lorsque le chien monte les jambes des invités, il faut les inviter à l’ignorer (il ne faut pas le regarder, ni le saluer ou lui parler). Si cela ne suffit pas, il faut l’éloigner lors de l’arrivée d’inconnus ou de personnes qui ont été l’objet de ses attentions sexuelles ; s’il est impossible de l’éloigner, tenez-le en laisse et distrayez-le.
• Occupez votre chien avec une activité qui remplace la saillie, pour qu’il puisse décharger sa tension nerveuse. Si vous le punissez et qu’il continue, cela ne servira à rien : la punition risque de devenir un renforcement et de l’encourager à recommencer pour attirer votre attention.
• Intervenez au moment même où il commence à monter un objet ou une personne et détournez son attention en lui lançant un ordre (« Assis ! » convient bien) ou en faisant un gros bruit. Emmenez-le ensuite dans le jardin et faites-le jouer, ou faites une promenade.
La castration
La castration du chien mâle (s’il s’agit d’une femelle, on peut avoir recours à la stérilisation complète afin que les chaleurs disparaissent) peut être utile pour éliminer les problèmes comportementaux liés à la sexualité.
D’après les recherches du docteur B. Hart, 60 % des chiens, tous âges confondus, qui montent des animaux, des personnes ou des objets, vont mieux après avoir été castrés, et ce pourcentage augmente s’il s’agit de sujets jeunes.
Tous les chercheurs sur le comportement ne sont pas convaincus de l’efficacité de la castration ; de plus, tous les maîtres ne sont pas disposés à faire stériliser leur mâle. Il est donc utile de consulter le vétérinaire qui peut évaluer si l’intervention chirurgicale est nécessaire (il est de plus en mesure de vous fournir des informations).
La castration améliore la situation dans de nombreuses pathologies comportementales : les combats entre les mâles, la fuite pour des raisons sexuelles, et la monte des objets et des personnes. En gros, il ne s’agit pas d’un handicap qui conditionne la vie du chien, qui habituellement devient plus doux et plus affectueux tout en conservant son comportement habituel (monter la garde, chasser, etc.), comme en témoignent les chiens truffiers que l’on stérilise pour améliorer leurs prestations : n’étant pas attirés par les femelles, ils se concentrent plus sur la recherche des tubercules.
La seule contre-indication à ce type d’intervention est la tendance de l’animal à grossir ; mais, avec un régime adapté, ce problème peut être résolu sans difficulté.
A voir aussi :