Les personnes familières
Il s’agit du maître ou de la maîtresse, et de toutes les personnes habitant régulièrement dans la maison. Nous l’avons vu, même si le maître est souvent le plus autoritaire, tout le monde doit participer à l’éducation. Cela veut aussi dire que les règles seront les mêmes avec tous. Si quelque chose est défendu, l’interdiction devra être appliquée par les enfants, les parents, par papi et mamie aussi !
Il n’est pas rare de voir des chiens complètement perdus quand leurs repères ont disparu. Ils déploient alors beaucoup d’énergie à détecter quelles personnes les laisseront faire ce qu’ils veulent. Énergie perdue qui serait mieux utilisée à une éducation sérieuse. L’apprentissage des « autres » (personnes et animaux) est un autre pilier de l’éducation. L’essentiel est de toujours garder à l’esprit que toutes les personnes familières sont dominantes face au chien.
Le chien a besoin de ce « rapport de forces ». Les maîtres dominés par leur chien le restent jusqu’à un certain seuil. Le jour où il est dépassé, le chien ne comprend pas que son maître s’offusque, et les problèmes graves (morsures, agressivité) commencent. L’autorité fait aussi et surtout partie des repères nécessaires au chien.
Les inconnus
Les gens qu’il ne connaît pas sont également un point de repère pour le chiot. Il aura naturellement une attitude de méfiance. Grâce à l’éducation, elle ne deviendra pas agressivité. Le problème est qu’il ne fait pas la différence entre les gens que vous connaissez et ceux que vous ne connaissez pas. Ils sont tous des étrangers pour lui. Il faudra aussi lui apprendre cette notion d’« amis du maître ».
Les autres animaux
Ce sont sa mère – qui représente le premier contact animal –, les autres chiens (qui peuvent être ses frères et sœurs) et les animaux d’autres espèces.
Sa mère : Il faut absolument que le chien arrive à maîtriser ses tendances naturelles que sont l’affrontement et l’attaque. Il faut, pour lui apprendre cela, en connaître les mécanismes. Le premier repère animal du chiot est sa mère. Ce lien lui permet de reconnaître par la suite les membres de sa propre espèce.
L’absence d’un animal de la même espèce durant la période néonatale peut provoquer des troubles graves à l’âge adulte (agressivité, hyper attachement au maître). Cette période de reconnaissance précoce est appelée période d’imprégnation. L’animal peut s’attacher à n’importe quoi : s’il n’a pas sa mère et qu’il reste constamment en contact avec une peluche, il la considérera comme étant de son espèce. Si vous recueillez un chiot abandonné par sa mère, il est fondamental de le mettre rapidement en contact avec un autre chien.
Les autres chiens : Ensuite intervient un deuxième point de repère : les chiens qu’il ne connaît pas. Le chiot va apprendre à communiquer avec eux selon des rites établis : c’est l’ensemble des attitudes qu’adoptera votre animal lors de la rencontre avec un autre chien. Nous verrons plus tard comment « réglementer » ces rencontres.
Mais voici ce qui se passe instinctivement. Les chiens se reniflent, tournent l’un autour de l’autre, puis un dominé et un dominant se dessinent. Le dominé se couche rapidement sur le dos en présentant ses organes génitaux. Si aucun ne se reconnaît dominé, la bagarre commence.
Les autres espèces : Le chien présente naturellement un comportement positif envers les autres espèces jusqu’à l’âge d’un mois. Il va vers les autres animaux, les renifle et essaie de jouer avec eux. Puis cet attrait diminue et la crainte de l’inconnu s’installe. Nous verrons l’importance de la socialisation du chiot, c’est-à-dire le contact avec d’autres animaux dès deux mois.
Tous ces points de repère de l’animal de compagnie sont, bien sûr, calqués sur ce qui se passe à l’état sauvage. Leur utilisation et les manifestations qui en découlent sont souvent atténuées par la domestication. Mais il faudra accepter qu’à certains moments votre chien retrouve ses instincts. Il aura alors des réactions inattendues car incontrôlables pour lui. L’éducation va permettre de limiter ces dérapages.
Pour un bon apprentissage des notions de base, il faut toujours avoir connaissance du comportement naturel et instinctif de l’animal. Cela permet de le comprendre et d’adapter les ordres et la manière de les donner.