Les vaccins sont-ils toujours efficaces ?
En grande majorité oui, si le système immunitaire permet la fabrication des anticorps. Après, chaque maladie impose une limite d'efficacité due à l'agent pathogène qui doit être reconnu par le corps : cela justifie les différentes présentations de vaccins (inactivés adjuvés, sous-unitaires (protéines enveloppe) adjuvés, vivants...). Naturellement, il peut y avoir des échecs si l'animal a par exemple une faiblesse immunitaire passagère.
Certaines maladies sont dues à différents agents microbiens, et le vaccin ne protège que contre certaines souches, souvent les plus répandues (par exemple, c'est le cas de la leptospirose chez le chien).
Une vérification pourrait être faite par une prise de sang et un dosage des anticorps en fonction de la vaccination faite. Certains animaux peuvent donc être vaccinés mais ne pas avoir fabriqué d’anticorps, ou leur taux d'anticorps descend plus rapidement que les autres : cela permet de connaître et l'efficacité du vaccin, et sa durée de validité. En effet, c'est à partir d'un certain seuil d'anticorps dans le corps que l'animal est protégé.
Les vaccins rendent-ils malades ?
La vaccination peut entraîner une réaction fébrile (fièvre), sans gravité, dans les quarante-huit heures. C'est la réaction attendue du système immunitaire, souvent preuve qu'il a identifié l'agent et réagit. Attention cependant, comme lorsque l'animal est malade, il est plus sensible à d'autres infections. Son système immunitaire est occupé à « s'entraîner » grâce au vaccin, mais cela le rend plus vulnérable à d'autres attaques.
Des réactions allergies, plus graves, peuvent exister. De la réaction généralisée à la petite masse dure palpable localement (et bégnine), les réactions sont variables. Dans certains cas, une infection d'anti-inflammatoire peut venir calmer une réaction immunitaire démesurée (pour rappel, l'allergie est très liée à l'immunité et des réactions anormalement intenses du système immunitaire). Il est impossible de prédire la sensibilité de l'animal à tel ou tel vaccin.
Il existe des effets secondaires, connus et décrits pour certains vaccins. Il est donc recommandé de ne pas mélanger certaines valences entre elles, ainsi que de varier les points d'injection à chaque vaccin, pour éviter des risques sur le long terme, comme l'apparition de tumeur.
Dans certains cas très rares, le vaccin peut entraîner la maladie. C'est plus souvent le cas d'une maladie que le corps a beaucoup de mal à reconnaître, et qui nécessite des vaccins dit vivants ou atténués. On rencontre peu ce type de vaccin dans la médecine humaine car le niveau de risque considéré est plus exigent, mais il s'agit vraiment de cas très rare : le vaccin est élaboré de sorte qu'il soit moins dangereux que le risque de la maladie elle-même. Ce danger concerne surtout la vaccination de masse en vue de lutter contre des maladies contagieuses émergentes : ce fut le cas de la FCO (Fièvre Catharale Ovine), dont une souche fut introduite en Corse lors de la campagne de vaccination des troupeaux en France il y a une décennie.
Le chien peut-il manger après le vaccin ?
Oui, il peut conserver une activité tout à fait normal. S’il doit exister une réaction secondaire au vaccin, l’activité de l'animal après le vaccin ne changera rien. En revanche, s'il présente des signes de fatigue ou de fièvre, il peut rester au repos pendant 24-48h, le temps que la réaction immunitaire passe. Son appétit peut diminuer légèrement, mais si cela se prolonge ou augmente en intensité (perte totale d'appétit), il faut prévenir le vétérinaire : l'animal peut avoir attrappé une autre maladie...
Doit-on le vermifuger avant la vaccination ?
Oui, cela est préférable (ou après). Il est conseillé de pratiquer la vermifugation du chiot une semaine avant ou après la date prévue pour la vaccination.
Ces deux voies préventives n'agissent pas sur les mêmes organismes, ni par les mêmes voies. Un vaccin ne va donc pas interagir directement avec le vermifuge. Mais il est préférable de ne pas surcharger le corps en travail. En effet, la destruction des vers dans le tube digestif peut relâcher des endotoxines et provoquer une entérite discrète.
Une mère vaccinée vaccine-t-elle elle-même ses petits ?
Elle transmet des anticorps vaccinaux dans le colostrum, le premier liquide tété par les petits juste après la naissance. Naturellement, elle ne peut transmettre que les anticorps dont elle dispose, c'est pourquoi il est donc important de faire les rappels de vaccins dès que la gestation est connue.
Ces anticorps ont une durée de vie dans le corps du bébé : chez nos carnivores domestiques, ils restent entre 2 et 3 mois. Cela explique pourquoi les protocoles vaccinaux qui démarrent très tôt ont une injection supplémentaire. On considère en effet que la protection accordée par la mère s'arrête entre 2 et 3 mois, mais sans savoir quand exactement. On procède alors à une primo-injection à 2 mois, et une autre à 3 mois : à défaut de garantir l'efficacité de la première (les anticorps maternels agissent aussi contre le vaccin), on est certain que le petit va réagir à la seconde injection. Puis le rappel est effectué un mois plus tard, ce qui porte à 3 le nombre d'inections.
Ainsi, le protocole vaccinale correspond soit à trois injections, à 2, 3 et 4 mois, ou si on démarre la vaccination plus tard, à 2 injections espacées d'un mois.
Faut-il vacciner les chiens contre le tétanos ?
Cette vaccination est possible, mais elle ne fait pas partie des vaccins usuels chez le chien. Elle est pratiquée dans les situations à risque, essentiellement chez les chiens qui vivent en contact ponctuel ou permanent avec les chevaux. En effet, ce germe se développe dans la terre et les haras sont des zones propices à sa croissance.
Les vaccins peuvent-ils se faire à n’importe quelle époque de l’année ?
Oui, les injections peuvent être pratiquées n’importe quand, mais les humains de compagnie s’affolent souvent au moment des vacances, car la pension ou le camping exigent des vaccins à jour.
Attention ! Pour qu’un vaccin soit valable, il faut que les deux injections à un mois d’intervalle aient été réalisées. Pour la rage, un titrage d'anticorps un mois après le vaccin est même demandé par certains pays pour voyager. Cela signifie donc qu’il faut toujours prévoir un vaccin deux voir trois mois avant la date à laquelle il est exigé.
Existe-t-il une date limite de rappel ?
Tous les vaccins ont une durée d'efficacité, due au fait que si le système immunitaire n'est pas stimulé régulièrement, le taux d'anticorps dirigés contre la maladie finit par descendre en-dessous du seuil de protection. Cela dépend donc d'une maladie à l'autre.
Les laboratoires qui éditent les vaccins précisent la durée de validité de leurs produits, cela peut donc aussi varier d'une marque à l'autre. La durée habituelle de rappel est de un an, mais on commence à avoir des produits plus durables, il est bon de questionner son vétérinaire au sujet des durées de rappel pour pratiquer une vaccination raisonnable.
Un vétérinaire vous donnes des conseils en vidéo sur les vaccins du chien.
Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz
A noter que certains frais de prévention et de vaccination peuvent être remboursés par une assurance pour chien.