La gestation d’une chienne dure environ deux mois, soit généralement 50 à 70 jours après la saillie. Apprenez à reconnaître les signes de gestation afin de prendre soin de votre animal jusqu’à la mise bas. Propriétaire, ou simplement curieux, cet article vous fournira des informations essentielles sur cette merveilleuse aventure. Par ailleurs, vous découvrirez les éventuels risques associés à ce statut physiologique, puisqu’une gestation n’est jamais anodine. Découvrez tous les conseils pour vous aider à prendre soin de votre chienne pendant la gestation et lors de la mise bas.
Comment reconnaître une chienne gestante ?
La première étape pour comprendre la gestation est l’identification des signes indiquant que votre chienne est gestante. Une chienne en gestation présente de nombreuses transformations physiologiques et comportementales. Voici quelques signes courants à surveiller :
- Changement de comportement : il s’agit de l’un des premiers signes de la gestation. Elle peut devenir plus câline, calme ou, au contraire, plus agitée.
- Prise de poids : une chienne gestante prend du poids au fur et à mesure de la gestation. Le ventre s’arrondit, il est particulièrement visible à partir du 45e jour.
- Mamelles gonflées : les mamelles de la chienne deviennent plus grosses et plus foncées du fait de l’augmentation du flux sanguin.
- Vomissements et nausées : certaines chiennes présentent des symptômes similaires à la grossesse chez la femme.
- Augmentation de l’appétit : la chienne gestante montre moins d’intérêt pour la nourriture, notamment au début de la gestation, en raison des nausées. Toutefois, elle peut également manger plus que d’habitude.
- Réduction de l’activité : votre chienne se repose davantage, elle peut également refuser de partir en promenade.
- Pertes vaginales : des écoulements peuvent apparaître à la fin du premier mois de gestation et la vulve prend une teinte plus sombre.
- Comportement de nidification : lorsque la naissance est proche, la femelle gestante s’affaire dans son panier afin de préparer un nid pour ses petits.
Si vous observez certains de ces signes, il est temps de consulter un vétérinaire pour confirmer la gestation de votre chienne.
Comment établir le diagnostic de la gestation chez la chienne ?
Avant que 19 à 21 jours de gestation ne s’écoulent, il est impossible de poser un diagnostic clinique de gestation chez la chienne.
Les changements de comportement, le développement des mamelles, et les variations d’appétit ne sont pas des signes fiables, car ils surviennent également en cas de pseudogestation. La prise de poids, en moyenne de 35 %, ne survient qu’au cours du second mois de gestation.
Il est recommandé de consulter un vétérinaire pour recourir à des examens complémentaires :
- Échographie : il est conseillé d’attendre le 25e jour avant d’effectuer cet examen. Celui-ci permet d’évaluer la vitalité des fœtus et de détecter toute anomalie. Le comptage précis du nombre de fœtus est peu fiable (60 % d’erreurs en moyenne, souvent par sous-estimation du nombre). C’est notamment le cas chez les chiennes de grande taille ou lorsque le nombre de fœtus est supérieur à 5.
- Dosage de la relaxine : ce test peut être réalisé à partir du 25e jour, mais doit être répété une semaine plus tard en cas de résultat négatif.
- Radiographie : à partir du 45e jour, la minéralisation des squelettes fœtaux permet d’établir un diagnostic de certitude de la gestation. En outre, il permet de réaliser un comptage beaucoup plus précis du nombre de fœtus.
Quelles sont les étapes de la gestation de la chienne ?
La durée de gestation « réelle » est en moyenne de 60 jours à partir du jour de la saillie. La gestation d’une chienne est divisée en trois tiers distincts, chacun caractérisé par des développements spécifiques :
- Premier tiers (jours 0-21) : cette phase débute avec la fécondation des ovules. Les cellules embryonnaires se divisent rapidement. Les signes précoces de gestation, tels que la prise de poids et les changements comportementaux, sont souvent plus prononcés à ce stade.
- Deuxième tiers (jours 21-42) : au cours de cette période, les chiots commencent à se former et prennent des caractéristiques distinctes. La chienne peut avoir des besoins nutritionnels accrus, car les chiots grandissent rapidement. Une alimentation équilibrée est essentielle.
- Troisième tiers (jours 42-63) : les chiots entrent dans une phase de croissance majeure et la chienne montre des signes de préparation à la mise bas. Elle cherche un endroit confortable pour donner naissance, et ses mamelles peuvent produire du colostrum, le premier lait.
Il est essentiel de suivre le développement de la gestation semaine par semaine, en surveillant de près la santé de la chienne. Les visites régulières chez le vétérinaire sont recommandées pour s’assurer que tout se déroule correctement.
Quels soins spécifiques apporter à une femelle gestante ?
Pendant la gestation de votre chienne, des soins particuliers sont nécessaires pour garantir sa santé et celle de ses chiots. Voici quelques conseils pour prendre soin d’une femelle gestante :
- Alimentation adaptée : choisissez une alimentation de qualité adaptée aux besoins nutritionnels de la chienne en gestation. La ration doit être riche en protéines, mais également digeste et équilibrée, pour soutenir la croissance des chiots.
- Traitements adaptés : il est fortement déconseillé d’administrer des médicaments à une chienne en gestation en raison des risques associés. L’usage de médicaments inadaptés peut entraîner de graves conséquences pour les fœtus. Cependant, il est possible de vermifuger la mère trois semaines avant la mise bas et jusqu’à trois semaines après la naissance des chiots.
- Préparation à la mise bas : créez un espace confortable et sûr pour la mise bas. Gardez un œil sur votre chienne pour détecter tout signe de détresse ou de complication.
- Exercice modéré : évitez les activités trop intensives pour votre femelle, les promenades calmes sont importantes pour maintenir sa forme physique.
Les risques encourus lors de la gestation
Les avortements
Ils peuvent être dus à une infection ou à un ensemble d’autres causes.
Elles peuvent être causées par des bactéries, des virus ou des parasites. Seule une analyse permettra de déterminer la nature de l’agent infectieux. Dans les causes les plus courantes, on retrouve les salmonelles et les streptocoques.
Certains médicaments en particulier peuvent entraîner des avortements :
- les corticoïdes
- l’aspirine
- la vitamine A surdosée
- les tétracyclines
Lisez toujours attentivement la notice d’utilisation. Il est important dans le cadre d’un élevage de bien comprendre les raisons d’un avortement chez la chienne. Votre vétérinaire vous y aidera. La première mesure est l’analyse du ou des fœtus expulsés.
Les accidents de la gestation
Hormis l’avortement, des incidents peuvent être responsables du blocage de la gestation. Les petits peuvent mourir et donner lieu à une infection utérine mettant en péril la vie de la femelle. Ces accidents surviennent souvent dans le deuxième mois de la gestation.
La gestation extra-utérine
La véritable gestation extra-utérine, c’est-à-dire le développement de l’embryon en dehors de l’utérus, est très rare chez la chienne. Il s’agit beaucoup plus souvent de la rupture de l’utérus en fin de gestation.
Les fœtus se retrouvent alors dans l’abdomen et, ne pouvant continuer leur développement, ils se dessèchent. Un phénomène de momification intervient qui peut passer inaperçu car la chienne reste en bonne santé. Une infection utérine peut faire suite à la rupture de l’utérus ; une intervention chirurgicale est alors nécessaire.
La torsion utérine
Une des deux cornes utérines tourne sur elle-même. Cette affection est très douloureuse et l’intervention chirurgicale doit être rapide.
La hernie de l’utérus
L’utérus gravide, très lourd, passe au niveau de l’aine, sort de l’abdomen et forme une grosse boule sur la face interne de la cuisse. Le développement normal des chiots est possible mais une césarienne s’impose pour la mise bas.
La supergestation
Il existe un phénomène très particulier chez la chienne appelé « supergestation ». Après l’accouplement, les chaleurs ne s’arrêtent pas et la femelle peut être à nouveau saillie dans le même cycle par un autre chien. Elle pourra donc avoir des petits de deux pères différents dans la même portée, la première saillie ne stoppant pas l’ovulation. Il faut, par conséquent, être très vigilant après une saillie avec un chien de race, et surveiller le « corniaud » qui peut passer par là !
De même, la chienne peut être prise dès le début du cycle ou en fin de cycle. S’il existe des périodes très propices, cela ne veut pas dire qu’elle ne risque rien en dehors de celles-ci.
Comment se déroule la mise bas de la chienne ?
Lors de l’expulsion des chiots, il est courant que la femelle perde un liquide de couleur vert foncé, provenant des pigments contenus dans le placenta. Cette teinte peut être surprenante au premier abord, mais est tout à fait normale.
La plupart du temps, les chiots naissent dans leurs enveloppes fœtales, des membranes translucides semblables à une fine peau. À leur naissance, ils sont encore reliés à leur placenta par le cordon ombilical. L’expulsion d’un fœtus s’effectue généralement en quelques minutes.
Peu après la naissance de tous les chiots, la mère consomme le placenta et coupe les cordons ombilicaux. Les chiennes novices peuvent être moins habiles comparées à celles qui ont déjà eu des portées.
N’intervenez pas de manière excessive pour éviter de perturber le processus de mise bas. Toutefois, il convient de surveiller attentivement le déroulement de la mise bas, notamment pour garantir que les chiots ne soient pas écrasés par leur mère.
Que faire lors de la mise bas d’une chienne ?
La mise bas est un moment crucial dans le processus de gestation. Voici quelques étapes essentielles à suivre :
- Aménagez un espace pour la mise bas : choisissez un lieu tranquille et propre où la chienne se sent en sécurité. L’utilisation d’une caisse de mise bas avec des bords surélevés est recommandée pour éviter que les chiots ne chutent.
- Constituez une trousse d’urgence : préparez également des serviettes propres, des ciseaux stérilisés, des gants jetables et le matériel recommandé par votre vétérinaire. Conservez à portée de main les numéros de votre vétérinaire ou de la clinique d’urgence en cas de complications.
- Surveillez la mise bas : pendant le travail, restez calme et observez son déroulement à distance. En général, les chiennes sont capables de gérer seules la situation. Cependant, soyez prêt à intervenir si vous remarquez des signes de détresse chez la mère ou les chiots.
- Après la mise bas : assurez-vous que les chiots tètent correctement et restent au chaud. Surveillez attentivement la mère et les chiots au cours des premières semaines.
- Suivi vétérinaire : prévoyez une consultation après la mise bas pour vérifier que la mère et les chiots se portent bien. Profitez de cette occasion pour discuter de la nutrition de la chienne allaitante.