Il est impératif de décider rapidement, c’est-à-dire avant l’arrivée du chiot, quelle sera sa « place », son espace personnel dans la maison. Vous y mettrez sa « niche » (vrai abri, corbeille ou simple couverture).
L’emplacement
Cette zone ne doit pas occuper le « centre » de la maison ou de l’appartement. Évitez de mettre son panier au beau milieu de l’entrée. Vous devez pouvoir circuler chez vous sans enjamber le chien à tout moment.
Cela paraît anodin de voir un chien étalé de tout son long au milieu du couloir et gêner le passage, mais cette position est une position de domination. Car toute personne voulant désormais passer doit le « demander » au chien. Ce n’est pas normal. Surtout si le chien fait comprendre qu’il ne faut pas le déranger parce qu’il dort.
C’est ainsi que l’on se retrouve avec des chiens qui aboient de façon agressive dès qu’une personne entre « chez eux ». Certains, même, interdisent l’accès à la cuisine quand ils mangent. Ce sont des situations plus dangereuses que drôles. Certains propriétaires amusés s’en rendent compte trop tard.
Il faut, dans la mesure du possible, éviter de mettre le chiot dans la chambre des maîtres et même dans celle des enfants. Cette zone est l’aire de repos des maîtres. Le chien n’a pas à se l’approprier ; accepter son intrusion serait encore un signe de soumission du maître.
En effet, dans la nature, personne ne peut entrer dans l’aire de repos des dominants. Le chien pourra mettre les pattes dans votre chambre si vous l’y invitez. Sinon, il vous attendra à la porte ; cela n’a rien d’humiliant pour lui.
Le plus simple est de fixer la « place » du chien dans un coin de l’entrée qui ne gêne pas ou au fond d’un couloir. Si vous choisissez le séjour, donnez-lui une petite place retirée.
L’aménagement
Il faut bien entendu que ce coin soit des plus confortables. Lorsque vous irez chercher le chiot, soit au chenil, soit chez des particuliers, demandez un objet ou un morceau du tissu ayant séjourné dans le box et mettez-le-lui dans sa corbeille : son odeur ou celle de sa mère le rassureront.
Il n’est pas utile d’investir dans de superbes paniers, qui partiront rapidement en morceaux sous les crocs du chiot. Des couvertures ou un gros coussin suffisent. Mais, même si c’est sa « chambre », il n’a pas le droit de tout y saccager ! Il doit respecter le « mobilier ». Déposez ses jouets dans le coin que vous aurez choisi pour votre chien.
Les toilettes
Le problème est très ponctuel, puisque rapidement « les toilettes, c’est dehors ». Dans les premiers temps, où vous ne pouvez pas encore appliquer ce principe, ne placez pas « ses » journaux à côté de l’aire de repas. S’il s’oublie dans son panier, lavez ce dernier (hors de la présence du chien), car l’odeur d’urine l’incitera à faire de nouveau à cet endroit.
Les repas
Le repas se prend après les maîtres dans un endroit reculé de la cuisine. Nous vous rappelons qu’il ne s’agit pas d’une brimade mais d’un principe essentiel pour maintenir les relations hiérarchiques nécessaires à l’éducation, notamment pendant les repas.
Les autres pièces
Vous avez maintenant délimité les zones dans lesquelles le chien est chez lui. Il faut désormais établir les règles pour le reste de l’appartement, dans lequel, nous vous le rappelons, vous habitez. Ce n’est pas faire preuve de manque d’amour envers son animal que de lui interdire de se coucher sur le canapé. C’est à vous de déterminer clairement, avant l’arrivée du chiot et en famille, les zones interdites.
Cette précaution permet d’éviter les sources de conflits, non avec le chien, mais avec l’entourage. Si le chien vous suit dans une pièce interdite, ramenez le doucement à l’entrée de la pièce en lui disant : « Reste ! » (Cela peut être un « exercice » cumulé avec l’apprentissage de cet ordre.)
S’il obéit, félicitez-le. Il est fondamental que tous (enfants, conjoint, grand-père…) lui interdisent les mêmes endroits. S’il n’obéit pas, envoyez-le se coucher dans son panier.
Il est très important que le chien ne marque pas de son odeur des objets vous appartenant. C’est un signe de domination. C’est pour cela qu’il ne doit pas se coucher sur les canapés ou les fauteuils.
Des règles strictes à respecter
Certains principes sont à respecter, autant par vous que par lui. Exigez du chiot qu’il dorme à cet endroit dès la première nuit. Si vous cédez le premier soir, c’est parti pour la vie ! Vous devrez, bien sûr, supporter quelques gémissements durant les premières nuits. Laissez-le se calmer seul.
De plus, si vous ne différenciez pas tout de suite votre aire de repos et celle du chien, des conflits relationnels apparaîtront. Ne prenez pas l’animal dans votre chambre ni, à plus forte raison, dans votre lit. Même si vous connaissez des gens qui le font et qui n’ont aucun problème ; le cas est exceptionnel. Quantité de gens ont ainsi accueilli leur chien, petit, dans leur chambre et se retrouvent avec des tas de problèmes ! Le chien mâle peut, à la puberté par exemple, interdire par des grognements l’accès de la chambre au maître sous prétexte de « défendre » sa maîtresse.
Vous devez vous aussi vous plier à certaines règles ! Quand le chien est dans son coin, il faut respecter sa tranquillité. Il est dans ce cas normal qu’il défende son territoire. Des réactions d’agressivité peuvent se déclencher si on vient l’embêter. Vous ne devez pas le pousser à avoir ce type de comportement. Si vous souhaitez lui donner un ordre, faites-le d’abord sortir (par la voix) du panier.
Attention : ce n’est pas non plus un asile diplomatique ; en cas de faute du chien, s’il se réfugie dans son panier, vous pouvez l’en sortir. Sinon, il comprendra vite le principe de l’« immunité territoriale ».