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Comment prévenir l’anxiété de séparation ?

Comment prévenir l’anxiété de séparation ?

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

Pour prévenir ce problème de comportement, il faut essayer d’augmenter le self-control du chien. On procède de manière progressive, en l’habituant à affronter de brèves périodes de solitude, que l’on prolonge petit à petit, en s’assurant qu’il ne manifeste pas de signes d’anxiété.

Rééquilibrer les rapports entre maître et chien

Le premier pas consiste à lui apprendre, s’il ne les connaît pas encore, les ordres de base de l’obéissance : « Assis ! », « Couché ! », « Reste ! » et « Viens ! ». Car la cause principale de l’anxiété de séparation est le lien étroit qui unit le chien à son maître, qui lui permet de faire tout ce qu’il veut et de disposer de lui à tout moment de la journée. Le dresser à l’obéissance, comme tous les autres exercices que nous vous suggérons, sert à rééquilibrer les rapports tout en permettant au maître de reprendre les choses en main.

Lorsqu’il sera capable d’exécuter correctement ces ordres, vous devez lui apprendre à ne pas vous suivre partout, ni à la maison, ni dans le jardin. Emmenez-le avec vous dans une pièce ou dans un coin du jardin, asseyez-vous pour lire en lui ordonnant « Assis ! » ou « Couché ! ». Au bout de cinq minutes, levez-vous, éloignez-vous sans sortir de son champ visuel.

Si le chien réagit correctement, récompensez-le d’une friandise ; s’il manifeste des signes d’agitation (il se lève et marche de long en large dans la pièce ou le jardin), recommencez depuis le début, sans le réprimander ni le punir.

Répétez ensuite le même exercice en vous absentant deux minutes. Il est important de recommencer plusieurs fois cet exercice, en prolongeant progressivement la durée pendant laquelle il reste seul.

Il peut être utile, le matin ou l’après-midi, d’ignorer le chien pendant une heure. S’il s’approche pour recevoir des caresses, ne le regardez pas, ne le touchez pas et ne lui parlez pas ; s’il insiste, renvoyez-le brutalement d’un geste ostentatoire. Cet exercice sert à réduire l’attachement du chien pour son maître.

S’il dort sur votre lit, habituez-le à passer la nuit à vos côtés mais dans un panier pour chien. Par la suite, déplacez le panier dans une autre pièce (la cuisine par exemple). Éloignez le chien peut servir à diminuer l’attachement qu’il a pour son maître. S’il devient anxieux, ne le renvoyez pas, mais faites preuve d’autorité en lui apprenant à monter et à descendre du lit chaque fois que vous le lui demandez.

Un endroit bien à lui

Il est également important qu’il ait un endroit précis où il puisse se coucher, qui sera délimité par une couverture ou une serviette. Lorsque vous déciderez de le laisser se reposer sur votre lit, montrez-lui son coin en lui disant : « à la niche ! » : votre fidèle ami devra respecter l’ordre, ou bien il sera chassé du lit.

Il est très utile de lui préparer un endroit bien à lui dans la maison, avec son panier, sa gamelle et ses jouets, où il pourra se sentir en sécurité et se réfugier lorsqu’il sera seul. Pour construire une niche dans la maison, exploitez l’angle d’une pièce (par exemple dans la cuisine si vous vivez dans un appartement), dont les murs constitueront deux côtés de la niche, tandis que vous pourrez fabriquer les deux autres avec des panneaux mobiles en bois ou un grillage.

Habituez-le à dormir et à manger à cet endroit, et s’il accepte, enfermez-le dedans avant de sortir. Un espace « personnel » l’aide à rester tranquille durant votre absence et, pour que le box soit plaisant, rendez-le accueillant en y mettant toutes ses affaires. Il est également utile d’y demeurer avec votre chien pour jouer ou même pour lire, en restant assis, votre ami couché à vos pieds. En utilisant ces stratagèmes, l’enclos, d’abord associé à un lieu d’isolement, se transformera en refuge sûr et confortable.

Le dressage continue par la simulation d’un départ : enjoignez votre chien de s’asseoir ou de se coucher, puis commencez à vous habiller en faisant tous les gestes que vous faites habituellement avant de sortir, saluez rapidement le chien et franchissez la porte. Il est important de ne pas trop s’attarder lors des adieux, pour ne pas le rendre anxieux.

Pour comprendre comment votre chien se comporte en votre absence, restez silencieusement sur le palier pendant quelques secondes, puis rentrez lorsque vous n’entendrez plus de bruit (pour contrôler, vous pouvez monter un judas sur la porte).

Évitez de rentrer lorsque le chien aboie, car vous renforcez ainsi le comportement que vous voulez au contraire voir disparaître. Lorsque vous aurez confiance, vous pourrez commencer à vous absenter pendant plus longtemps, par exemple pour aller chez le marchand de journaux ou faire les courses.

Pour comprendre s’il manifeste son anxiété en hurlant ou en aboyant, laissez un magnétophone allumé pendant votre absence. Cela peut être utile pour découvrir si c’est votre départ qui déclenche la panique ou un bruit, comme la sonnette ou l’arrivée de l’ascenseur.

Lutter contre le stress

Faites-lui faire de longues promenades antistress à la campagne, jouez avec lui et laissez-le courir en toute liberté ; cela servira à décharger sa tension et à renforcer les liens qui vous unissent, sans pour autant augmenter la dépendance.

Il peut être très utile de trouver un « antistress » (un jouet, un os à ronger ou une radio allumée) qui le réconforte dans les moments de solitude, en le faisant ainsi se sentir moins seul. Le problème de l’anxiété de séparation peut être évité en lui « donnant » un compagnon.

L’anxiété de séparation est un problème de comportement très délicat pouvant toutefois être traité avec succès. Quoi qu’il en soit, l’avis d’un comportementaliste vous aidera à appliquer ce que nous vous avons suggéré pour obtenir les meilleurs résultats.

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