De nombreux possesseurs d’animaux rapportent les bienfaits de leur animal en tant que moyen d’ouvrir les autres à soi. Des enquêtes comme celle menée auprès de possesseurs de chien, en Suède, révèlent que 83 % des interviewés affirment que leur animal leur donne l’opportunité de parler avec d’autres personnes.
Des expériences consistant à comparer le nombre d’interactions en se promenant avec et sans chien ont confirmé ces propos. Il semblerait même que le fait de porter un petit chien dans les bras accroisse encore les contacts avec les passants.
Dans les maisons de retraite, les possesseurs d’animaux sont plus vite connus, les voisins s’arrêtent pour caresser, demander des nouvelles et les maîtres discutent plus entre eux de leurs anecdotes animalières. Il semble que même de simples visites auprès des habitants de ces institutions améliorent aussi les interactions verbales, d’abord autour de l’animal présent, puis au sujet des expériences animalières propres à chacun, menant à un effort de remémorisation.
Randall Lockwood a mené une autre enquête afin de savoir si c’est la vision des gens qui change radicalement face à un individu possédant un animal ou bien si c’est seulement l’animal qui les attire. À l’aide de questionnaires, il a obtenu les résultats suivants : une personne vue avec un animal paraît immédiatement plus sympathique et amicale.
De plus, lorsqu’il demande d’interpréter des images représentant un individu avec un animal, les personnes questionnées y associent la joie, le bien-être mental, un confort accru, la générosité et même une intelligence supérieure à la moyenne ! Les résultats sont surtout significatifs dans le cas d’une expérience portant sur un individu possédant lui-même un animal.
Le chien représente un intermédiaire facile pour établir une communication, soit avec des inconnus, soit avec des membres de sa propre famille. En compagnie d’un chien, on est plus facilement abordé que si on se promène en solitaire.
Outre le fait qu’un chien nous incite à fréquenter des lieux où on n’irait pas sans lui, il sert souvent de prétexte à entamer une conversation. Pour la personne qui n’a pas souvent l’occasion de sortir de chez elle, ou pour le « timide », la promenade quotidienne et indispensable du chien est un moyen de communication avec le monde extérieur. Pour la plupart des citadins, dont le besoin d’établir des relations est contrecarré par les conditions de vie en milieu urbain, le chien est un sujet commode pour débuter des conversations de voisinage.
En effet, c’est un thème de discussion apparemment anodin, qui permet de ne pas parler directement de soi, de conserver une barrière de protection. De plus, parler du chien est rarement source de conflits ou de passions particulières : l’échange se déroule dans un climat agréable où abondent anecdotes et détails amusants.
II faut parler du moyen de contact privilégié qu’est un chien entre les membres d’un couple ou au sein d’une famille. Entre parents et enfants, le chien est un sujet de discussion à la portée de chacun des individus, qui investissent à leur niveau dans l’animal. Il faudra convenir de qui le promènera, qui lui donnera à manger, qui l’entretiendra, la sortie dominicale permettant en outre de défouler à la fois le trop-plein d’énergie des enfants et du chien, sans que les parents n’aient à risquer l’apoplexie en sprintant avec eux.
Rares sont les cas où les enfants sont jaloux des prérogatives accordées à l’animal et le chien peut donc servir d’intermédiaire entre les générations tout en contribuant à la stabilité émotionnelle d’une famille.
Entre les deux membres d’un couple, le chien presque au même titre qu’un enfant, sert de lien : « Je voudrais dire de quelle façon, entre Geneviève et moi, tu es une sorte de gaieté partagée, une preuve que tu administres à chacun de nous de l’identité de l’autre. » La communication est assez « primaire » dans la mesure où le chien n’est qu’une étape de communication avec l’homme.