De quoi a besoin un chien pour être bien dans ses coussinets ? D’abord d’un mode de vie qui convienne à ses besoins physiques et relationnels d’exercice – un humain bienveillant qui lui procure affection et activités – et d’un corps plein de santé. Or celle-ci se bâtit jour après jour dans la gamelle.
Hippocrate, le célèbre médecin grec, ne disait-il pas, au Ve siècle avant Jésus-Christ : « Laissez vos médicaments dans le pot du pharmacien si vous pouvez guérir vos patients par la nourriture » ? Une alimentation adéquate possède des vertus thérapeutiques.
Comme nous le ressentons pour nous-mêmes, un régime équilibré à base de produits frais cultivés ou élevés sainement construit notre résistance et contribue à notre bien-être.
Pourquoi la santé de notre animal ne serait-elle pas régie par les mêmes principes ?
Pour nourrir mon premier chien, une Briarde fauve dénommée Myrtille, j’alternais entre les préconisations de son éleveur – des croquettes de bonne qualité, chères au packaging sanitaire –, des achats coups de coeur suscités par le marketing affectif des emballages en grande surface – le Bearded Collie au regard complice sous sa frange de poils –, voire des boîtes d’aliments semi-humides un peu gélatineux et si appétissants pour les papilles de ma poilue. Entre les deux, il m’arrivait de concocter des petites rations maison à base de restes de pot-au-feu, ou de blancs de poulet, riz complet et haricots verts. Ou encore, dernière option, d’amender des croquettes un peu tristes avec un oeuf, un yaourt nature, un fi let d’huile de tournesol, du bouillon de poule ou de la levure de bière.
Quoique inspirées par le souci de bien faire, ces recherches personnelles me font, avec le recul, un peu honte. Elles m’ont néanmoins permis d’explorer les principales options de l’alimentation canine. En d’autres termes, les nourritures industrielles (croquettes essentiellement) et la ration ménagère.
Je parle de la catégorie croquettes au pluriel parce que toutes ne se valent pas, selon la qualité des ingrédients à partir desquels elles ont été fabriquées !
En effet, si leur praticité a facilité la vie des propriétaires d’animaux et permis d’améliorer le contenu de la gamelle de nombreux chiens, les produits bon marché confectionnés à partir de sous-produits animaux (farines, arômes, colorants et conservateurs artificiels…) ont à leur tour suscité des maladies de diverse gravité allant des allergies aux cancers en passant par la maladie parodontale, l’arthrite et autres désordres immunitaires.
C’est justement en constatant les ravages causés par ce type d’aliments, également trop riches en céréales de médiocre qualité, un ingrédient étranger au régime du carnivore sauvage, que des vétérinaires ont mis au point des régimes à base d’aliments frais, à la provenance connue et contrôlée, qui satisfont les besoins de nos compagnons, inspirés de ceux de leurs ancêtres, des loups et autres canidés sauvages.
Partis d’un refus commun de la nourriture industrielle chauffée à haute température puis extrudée sous forme de granulés, ces partisans d’un retour au naturel se divisent ensuite en chapelles aux rites diversifiés : le Natural Rearing de Juliette de Baïracli Levy, le BARF, le Raw Feeding, le régime Volhard, préconisations du célèbre docteur Richard Pitcairn…
Inspirés par leur lecture commune des écrits fondateurs de Juliette de Baïracli Levy, tous chérissent l’idée de choisir eux-mêmes des aliments frais qui ont été peu ou pas du tout transformés, idéalement des produits « complets » comme le riz brun, de l’avoine ou une bonne viande fermière.
En donnant de la nourriture fraîche, « vivante » disent-ils, vous garantissez une plus large palette de nutriments que ne peut le faire un aliment industriel, transformé à plusieurs reprises et souvent bourré d’additifs plus ou moins chimiques pour compenser. Elle comprend notamment des phytonutriments comme les biofl avonoïdes et garantit une meilleure source de vitamines et minéraux que ne le feraient des équivalents sous forme de comprimés.
En « cuisinant » – un bien grand mot, en fait – pour votre animal, vous bannissez de sa gamelle tous les sous-produits de pauvre valeur nutritionnelle (farines animales), les additifs artifi ciels (colorants, arômes et certains conservateurs…) ajoutés dans nombre de croquettes pour améliorer l’appétence de produits de pauvre qualité ou faire plaisir au maître. Tous sont sans intérêt pour le chien.
Que chacun se fasse sa propre religion, sans oublier que la santé de son compagnon incarne le jugement dernier !