Votre chien pleure, pendant la nuit ou pendant la journée ? Il supporte mal la solitude, l'arrivée dans son nouvel environnement, la séparation d'avec ses frères et soeurs ? Margaux, auteure du blog Primitif Addict et éducatrice-comportementaliste, nous livre ses précieux conseils pour gérer cette situation délicate :
Un chien ou un chiot qui pleure ou qui hurle toute la nuit ou toute la journée cela peut être très embêtant et stressant. D'abord parce que, soyons francs, ça nous fait de la peine, et puis parce que si nous sommes en appartement, les plaintes des voisins ne sont pas ce qu'il y a de plus agréable.
Afin de définir les causes les plus courantes des pleurs, il faut tout d'abord en connaître le contexte.
Comment travailler la gestion des absences avec notre chien ou notre chiot ?
Que ce soit un chiot ou un chien adulte, un nouveau mode de vie pour vous, (changement d'horaires déstabilisants pour le chien) ou tout autre cause, il faut travailler la gestion de la solitude.
Un chien doit comprendre qu'il peut rester seul sans problème et même, que ça peut être aussi agréable pour lui !
C'est un chiot qui pleure la nuit
Mettons-nous dans la peau d'un chiot ! Nous avons passé 8 semaines minimum avec notre mère et notre fratrie. La nuit, on se blottissait contre notre maman, parfois nous tétions un peu pour nous endormir, et nous recherchions la chaleur confortablement installé entre les frères et les sœurs.
D'un seul coup, nous nous retrouvions avec des humains que nous ne connaissons pas, sans aucun repère, il n'y a plus notre famille, il n'y a plus l'humain qui nous a élevé, plus le même panier et toutes les odeurs sont nouvelles et terrifiantes. Pour peu que les adoptants habitent en ville et que l'élevage soit en campagne, on découvre aussi l'énorme vacarme du camion poubelle, des bus et des motos...
Arrive donc cette première nuit. On nous met gentiment (dans le meilleur des cas) dans un nouveau panier, dans une petite pièce, on nous éteint la lumière et zou il faut dormir ! Alors bien sûr, il y a des chiots qui s'y font très bien et très vite et c'est tant mieux. Mais il y en a d'autres qui ont du mal à gérer toutes ces nouveautés d'un coup.
Que faire ?
Tout d'abord, il faut y aller en douceur. Comprendre que le chiot puisse être déstabilisé par tant de nouveautés et lui laisser le temps de découvrir son nouvel environnement. Ne le harcelez pas de vos caresses ou de vos bisous, ne le sollicitez pas à outrance et laissez-lui quelques jours, avant que toute la famille ne débarque avec les enfants, pour voir le petit chiot trop mignon.
Le mettre dans une pièce pas trop grande, une petite pièce sera plus rassurante qu'un grand espace non cloisonné. Il aura donc moins de choses à surveiller et se sentira plus en sécurité. Préparez lui un petit nid bien douillet. Ça peut être une cage laissée ouverte, une caisse de transport ouverte elle aussi ou un parc à chiots.
En ce qui me concerne, j'ai rajouté à Akiko dans son panier des bouillottes pour les premières nuits. Akiko est arrivée en novembre et je me suis dit que ça allait lui rappeler la chaleur de ses frères et de sa sœur.
Si vous optez pour un parc à chiots, ne le mettez dedans qu'au moment de dormir, qu'il n'associe pas le parc à quelque chose de négatif et d'angoissant. Vous pouvez aussi l'y mettre de temps en temps, lorsque vous êtes là. Il aura alors pris l'habitude d'associer le parc à un moment calme, et non à votre absence.
Certaines personnes ne veulent pas dormir avec leur chien et donc lui interdisent la chambre. Il y a toutes sortes de raisons pour interdire la chambre à son chien, mais peut-être est il préférable d' y aller assez progressivement. Par exemple, mettre le panier du chiot au pied du lit, puis à l'autre bout de la chambre, puis près de la porte de la chambre, puis de l'autre côté de la porte etc... On peut aussi dormir avec lui dans le salon les premières nuits si on ne veut pas du tout qu'il pose la patte dans la chambre où ne fasse pipi sur la moquette toute neuve.
On peut également opter pour une barrière pour bébé qui permet au chiot de vous entendre et de vous "sentir" sans avoir cette impression "d'abandon" avec une porte fermée. Il faut travailler la solitude tous les jours ! Nous en reparlons dans les paragraphes suivants.
C'est un chien adulte qui pleure la nuit ou la journée
Il faut isoler la source du problème. Les pleurs ne sont que la conséquence d'une cause.
Est-ce que mon chien pleure parce qu'il a mal quelque part ? Parfois les chiens se mettent à pleurer d'un coup dans aucune raison apparente, et ça peut être un problème de santé. Des rhumatismes par exemple, des douleurs au ventre, une otite, un problème aux dents etc...
Son environnement lui fait-il peur ? Des travaux ont débuté au bout de notre rue et nous ne nous en rendons pas compte, mais le bruit du marteau piqueur lui fait très peur. Il faut dans ce cas essayer de filmer le chien pendant notre absence, afin de déterminer ce qui déclenche les aboiements ou les pleurs.
Vient-il tout juste d'arriver chez vous, est-il un chien adopté adulte ? Dans ce cas, il faut alors mettre en place la même procédure que pour les chiots.
A-t' il peur de rester seul ou est-il trop attaché à vous ? Il faut dans ce cas travailler sur la solitude, les départs, les arrivées et le détachement.
Alors comment faire ?
1. Jouer avec les portes. Ouvrez, et fermez les portes plusieurs fois par jour, une fois, dix fois, qu'il soit derrière la porte ou de votre côté. Fermez la porte de la salle de bain, puis le lendemain vous la laissez ouverte... Il faut qu'il ne puisse plus associer la fermeture des portes à vos absences.
2. Organisez de faux départs et ne ritualisez pas vos départs et vos arrivées. Faites semblant de partir puis revenez. Mettez vos chaussures avant de vous brossez les dents. Le lendemain, faites le contraire. Ayez le moins de rituels possibles afin qu'il ne puisse pas anticiper vos départs. Mettez votre manteau et allez regarder la télé pendant 5 min par exemple. Ce n'est pas vraiment pratique mais c'est uniquement le temps de désensibiliser le chien aux départs.
3. Variez le temps d'absence. Partez d'abord 30 sec, puis 2 min, puis 10 min puis 3 min. Faites des temps d'absences variables, et pas de plus en plus longs, sinon le chien va se dire que la prochaine fois vous partirez encore plus longtemps. Le but est de le faire aléatoirement, mais évidemment pour terminer sur de longues absences comme celles du départ au travail.
4. Cachez des friandises dans la maison et donnez lui un de ses jouets préférés quasiment simultanément à votre départ. Il faut que l'environnement du chien ou du chiot soit riche et intéressant. Il reste y reste toute la journée alors autant qu'il ait quelque chose de sympa à faire. Cacher des friandises dans la maison va le distraire quelques temps et réveiller en lui ses instincts de chasseur. Gardez un jouet qu'il adore pour quand vous partez, comme ça votre départ sera agréable pour lui car ça débloquera un super jeu. Il n'attendra plus qu'une chose, que vous partiez pour trouver des trésors ! Alors faites bien attention à ne pas lui donner son jouet préféré uniquement lorsque vous partez, sinon le jouet peut vite devenir le signal de l'absence et avoir l'effet inverse. J'avais fait l'erreur avec Akiko. Je ne lui donnais un Dentastix que quand je partais, elle avait fini par ne même plus le manger...
5. Mettez lui la radio. Cela peut être hyper utile pour couvrir le bruit angoissant de la rue, des voisins qui passent devant la porte de la maison, ou des enfants qui pleurent. Ça lui offrira également une "présence" et le fera se sentir moins seul la journée.
Margaux du blog Primitif Addict
Educatrice & Comportementaliste canin
www.primitif-addict.com
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