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Votre chien préfère-t-il les chiens ou les humains ?

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

Publié le

La question peut paraître saugrenue, tant le chien est connu pour sa sociabilité, quelle que soit l’espèce. Pourtant, on remarque des chiens qui ont des préférences. Pour quelles raisons un chien va-t-il sélectionner plutôt ses congénères, ou des humains, pour interagir ? Comment savoir ce que son chien préfère ?

Les chiens sont capables de former des groupes composites, avec plusieurs espèces différentes ; c’est l’une de leur grande compétence en tant qu’animal social, qui a grandement facilité sa domestication.

Cette socialité est relativement innée, on parle de besoin fondamental même : un chien exposé à la solitude trop longtemps présentera des comportements de détresse. Il existe naturellement des tempéraments solitaires chez le chien, certaines races sont mêmes connues pour leur tendance indépendante (le Shiba Inu en est un parfait émissaire).

Mais ce besoin n’est pas nécessairement assuré par sa propre espèce. Le chien montre même ses extraordinaires capacités d’adaptation aux autres espèces en favorisant la relation, à tous prix. Il est en effet capable de compromis énormes, dans le seul but d’avoir un contact ou de l’attention !

Pourquoi et comment un chien peut avoir des préférences ?

Donc le chien cherche à obtenir de l’attention, en premier lieu. Mais il va ensuite réaliser des apprentissages, et déterminer, parmi tous les humains et les chiens qu’il a croisé, ceux avec qui c’est plutôt agréable, et ceux qu’il vaut mieux éviter. Naturellement, cela dépend énormément de son expérience, et diffère d’un chien à l’autre. Il n’est donc pas rare d’avoir un chien qui n’aime pas la présence de personnes différentes de sa famille, ou à l’inverse, un chien peu sociable avec ses congénères. Cela varie énormément en fonction des tempéraments canins, et de l’éducation reçue au cours de sa vie.

On comprend alors rapidement comment un chien peut arriver à ne sélectionner que les chiens, ou les humains : un traumatisme, dans sa jeunesse par exemple, avec l’une des espèces, peut venir introduire une peur à vie de cette même espèce. A l’inverse, l’absence totale de contacts avec les autres chiens ou les humains donnera un chien peu sociable également.

On trouve même des chiens qui sélectionne un sous-ensemble encore plus restreint : certains ne tolèrent que les chiens du sexe opposé au leur, ou vont exclure une catégorie particulière d’humains (les enfants, ou les hommes, par exemple…).

Comment savoir si mon chien est sociable ?

Il n’est généralement pas très compliqué de se rendre compte de ce genre d’intolérance : le chien présente des réactions agressives, ou de peur, dans un contexte particulier, en présence des individus qu'il n'aime pas.

L’intensité de ces réactions est très variable, et détermine souvent la volonté des gens de vivre avec cet état de fait, ou de le traiter. Un chien discrètement peureux avec les étrangers, mais qui s’habitue rapidement, pourra vivre correctement, et sans risque de morsure pour son entourage. Par contre, un chien qui agresse systématiquement ses congénères dès qu’ils entrent dans son champ de vision, c’est problématique et conduit souvent le propriétaire à intervenir.

Une thèse récente met en avant des différences entre les différents ports de queue, de manière assez surprenante. La queue qui bat plus à droite correspond significativement à des interactions intraspécifiques (entre chiens), et à gauche pour les interactions interspécifiques (entre lui et un humain). On remarque donc que le chien traite bien différemment les deux, même si ce genre de mouvements réflexes est imperceptible pour nous. Cela n’indique cependant pas la préférence, on montre juste que le chien distingue bien d’un côté ses congénères, et de l’autre le reste (dont majoritairement les humains).

Comment améliorer la sociabilité de mon chien ?

La réponse sera pratiquement la même, que ce soit pour le rendre plus sociable avec les humains, ou d’autres chiens : il faut lui faire réaliser des apprentissages positifs en relation avec l’objet de son aversion.

Ce sont ensuite deux manières de gérer différentes :

  • Avec les chiens, il faut d’abord trouver des congénères canins particulièrement sociables, qui sauront répondre calmement si on les agresse, et apprendre à votre chien une interaction positive. Beaucoup d’éducateurs proposent aujourd’hui des balades collectives, c’est un bon endroit pour démarrer des exercices de socialisation. On propose ensuite beaucoup de renforcements positifs : récompenses alimentaires, jeux, encouragements.
  • Avec les humains, la technique sera la même : renforcements positifs pendant l'interaction ; il faut juste se doter de personnes bienveillantes qui joueront les exercices correctement, en s’adaptant à votre chien (prendre des précautions, notamment pour ne pas précipiter les choses et risquer un accident). Le faire sous le regard avisé d’un éducateur, au moins pour les premiers exercices, n’est pas superflu.

En général, les propriétaires se sont déjà adaptés à l’intolérance de leur chien, en évitant les lieux où il s’expose à ce qu’il déteste. Les chiens peu sociables avec leurs congénères sont souvent promenés en laisse, ou dans des endroits où ils sont seuls. En soi, c’est une bonne chose de ne pas l’exposer, il faut avancer très progressivement au cours des exercices, de façon à ne pas perdre d’un seul coup le travail accompli précédemment. Une interaction aversive ou traumatisante peut venir faire oublier tous les renforcements positifs donnés précédemment !

Dans l’ensemble, il faut donc faire preuve de patience et y aller pas à pas. Il faut bien observer son chien, et dès qu’il manifeste un comportement lié à une réaction négative, c’est qu’on est allé trop loin, et il faut s’arrêter voir reculer un peu, pour attendre avant le prochain pas. Cette patience est essentielle, car forcer le chien à avancer plus vite qu’il ne le peut sera contre-productif !

En conclusion, on retiendra que le chien peut développer sa personnalité et avoir ses intolérances, un peu comme nous. Nous pouvons vivre avec, notamment si cela n’impacte pas le quotidien, mais cela peut générer du mal-être pour le chien, ou un danger potentiel pour son entourage. Pensez donc à socialiser votre chien dès son plus jeune âge, en l’exposant positivement aux autres chiens et aux humains, ainsi que tout ce qu’il sera susceptible de rencontrer au cours de sa vie.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

A lire aussi : Les balles de tennis sont-elles dangereuses pour les chiens ?

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3 commentaires

  • Lauriane Jehl
    Lauriane Jehl
    Jasko adore tout le monde, dès qu'il voit un chien ou un humain, il va dire bonjour. Par contre, les chats, ce n'est pas ça... Il ne leurs fait rien mais il adore leurs courir après... Tout ce qui est rongeurs, je crois bien qu'il les mettrait en pièces...
  • Goupol
    Goupol
    Stocko aime tous les êtres à l'exception des chats et encore je me demande si au contraire ce ne sont pas eux qui ne l'aiment pas !
  • Utilisateur anonyme
    Utilisateur anonyme
    Mon chien adore tout le monde, animaux et humains . Il adore aussi sa première copine " Mayka" ma lapine . Il a vu plein de choses étant bébé et il continu à en voir dernièrement c'était des vaches, le premier jour il en a eu peur et maintenant ce sont ses copines :) .
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