Chez ces propriétaires, l’expression de la colère face aux frustrations rencontrées dans la vie quotidienne est constamment réprimée. Le chien peut alors être utilisé de façon inconsciente comme l’outil d’une agression, que son maître n’ose pas manifester lui-même.
Le chien est alors agressif à la place du propriétaire qui, lui, garde son sangfroid. Or cette personne va ensuite réprimander son chien, mais avec une voix qui dit clairement (pour le chien) son admiration. Dans le cas de ces propriétaires, le chien et ses capacités d’agression sont le moyen de satisfaire leur besoin d’agression active ou passive.
Le besoin d’agression active concerne des individus qui utilisent leur chien comme moyen d’expression pour compenser leur manque de contrôle sur les événements de leur vie ou leur frustration d’homme socialement inférieur. Les individus qui ont un besoin d’agression passive possèdent en général un niveau social élevé, ce qui les empêche d’exprimer leur colère, sentiment non acceptable à leur niveau d’homme civilisé.
À travers les agressions de leur chien, ils expriment la colère qu’ils ne peuvent pas manifester eux-mêmes. Ils condamnent verbalement les conduites agressives de leur chien tout en le flattant. Analysons désormais le type de relation établie avec le chien qui va s’associer aux différents types de maîtres.
Relation pragmatique
Le chien fait partie de l’organisation rationnelle de la famille. Son éducation est valorisée (chien « civilisé ») et il a droit au respect réciproque, la hiérarchie est en place, la socialisation et l’éducation sont une priorité.
Relation permissive
Les maîtres refusent les contraintes dans leur relation avec leur animal. Ils valorisent le plaisir du chien et revendiquent sa liberté (projection de la liberté qu’ils ne peuvent pas avoir). Aucun ordre n’est donné, la place de dominant n’est pas respectée.
Relation laxiste
Le chien offre la même présence naturelle qu’un enfant. Le mode relationnel de ses maîtres est fondé sur l’idéologie du laisser-faire. L’animal est comme une personne de la famille et est l’objet d’un comportement en miroir. L’éducation et la socialisation sont parfois considérées comme une contrainte excessive pour le chien.
Relation fusionnelle
Le chien fait l’objet d’un fort transfert affectif, il comble une absence ou le deuil d’un être cher. Le chien est valorisé comme un protecteur et un dispensateur d’amour. Ce lien est vital pour le propriétaire qui reconnaît et accepte cette dépendance, salvatrice pour lui. Maître et animal s’enferment dans une relation fusionnelle.
Le chien est fortement anthropomorphisé. C’est une véritable présence humaine. Il permet donc la quête de l’autre ou de compenser la solitude du maître. Celui-ci projette ses désirs d’affection et d’amour sur son chien. Le chien est autonome, est l’alter ego de son maître. Leur relation est fondée sur le partage. Mais cette « égalité » empêche le positionnement hiérarchique du chien.
Toutes les interactions affectives sont modifiées par les modes de communication variés existant entre le maître et son chien. Un paramètre peut également modifier les systèmes de communication de base : le chien. Il y a des différences de communication et de compréhension entre les différentes races de chiens.