Le contact chien-enfants n’est pas, contrairement à ce que l’on entend souvent, inné chez le chien. Certains chiens sont doux avec les enfants par inclination « personnelle ». Mais ceux qui ne le sont pas au départ peuvent apprendre à l’être.
Il n’est pas normal de se méfier de son chien vis-à-vis de ses enfants. Nous aborderons également le cas des enfants inconnus du chien, ce qui est tout à fait différent. Le chien peut être là avant l’enfant ou arriver après la naissance de celui-ci. Envisageons les deux cas.
L’enfant est déjà là
Vous décidez d’acquérir un chiot. Quel que soit l’âge de l’enfant, le chien nouveau venu ne doit manifester aucun signe d’agressivité envers lui. Si l’enfant est en bas âge, tout le travail d’éducation sera dirigé vers le chien. Mais à partir de cinq, six ans, vous pourrez aussi faire prendre conscience à l’enfant de l’attitude à adopter face au chien. Le premier principe à respecter est celui de la « séparation ».
Le chiot ne doit dormir ni dans le lit, ni dans la chambre de l’enfant. Le jeune animal recherchera la compagnie du jeune enfant. Même si cela semble charmant, il ne faut en aucun cas encourager cette attitude. Car le chiot va grandir et devenir adulte beaucoup plus vite que l’enfant, et il pourra se transformer en « protecteur ». Souvenez-vous qu’il faut maintenir vis-à-vis du chien une hiérarchie précise. L’enfant doit être considéré par le chien comme un « maître » et non comme un « protégé », c’est-à-dire un subalterne.
L’enfant doit pouvoir faire obéir le chien en votre absence. Il est important, par exemple, qu’un enfant puisse sortir seul le chien ou rester avec lui dans la maison sans surveillance. Pour cela, vous pouvez demander à l’enfant d’apprendre certains ordres au chiot (comme « Assis ! », « Debout ! »), ou de lui enseigner la « marche en laisse ». Cela permet de créer les bonnes relations hiérarchiques dans la douceur.
Laissez l’animal seul avec l’enfant dans une pièce pour qu’il l’écoute bien. Ne vous interposez que si l’animal « teste » trop l’enfant et que la relation peut devenir « risquée ». Sinon, le chiot sentira que l’enfant est « faible » et qu’il a besoin de vous pour se faire respecter.
L’enfant arrive
Le chien est depuis quelques années avec vous. L’enfant qui naît est alors perçu comme un intrus. L’apprentissage de l’acceptation de cet « autre » est d’autant plus délicat que le chien est déjà éduqué. Il faut donc lui apprendre quelque chose de nouveau alors que tout son comportement est déjà façonné.
Cela n’a rien d’impossible, même si quelques difficultés sont à surmonter. Le chien doit accepter l’enfant, mais c’est surtout à vous de le lui faire accepter. Il faut, dans les premiers temps, garder le même rythme de vie. Sortez le chien aussi souvent qu’auparavant. Si la « nouvelle maman » ne peut pas sortir alors qu’elle avait coutume de le faire, il faut qu’elle le caresse plus, lui parle davantage, afin qu’il ne se sente pas délaissé tout à coup.
Vous pouvez aussi préparer le chien à cette arrivée. Deux à trois semaines avant la naissance, diminuez progressivement le temps passé avec le chien pour que la différence soit moins brutale le jour J. Il faut ensuite, en toute sécurité bien sûr, laisser le chien faire connaissance avec le nouveau-né.
Sans permettre les grands coups de langue, laissez-le s’approcher du berceau. Il faut éviter de repousser le chien chaque fois que vous vous occupez du bébé, car l’animal le comprendra comme une injustice et essaiera de s’approcher du berceau à votre insu. En revanche, demandez-lui de rester assis et de ne pas sauter à côté du bébé. Il comprendra rapidement que le petit intrus est fragile mais que vous acceptez sa présence à ses côtés.
Il ne faut pas oublier qu’il existera toujours des risques avec un animal installé depuis longtemps dans une maison sans enfants. Pour les minimiser, apprenez à votre animal à ne pas entrer en contact direct avec le bébé. Ne repoussez pas le chien quand il s’approche mais dès qu’il a senti le bébé en votre présence, dites-lui : « Assis ! » en montrant du doigt une place opposée à celle du berceau.
Moins il y aura d’interdits pour l’animal face au bébé, plus ce dernier sera accepté rapidement et sans problèmes. Mais il ne faut jamais laisser seuls le chien et le bébé. Le nourrisson pleure, et n’a pas encore d’odeurs qui caractérisent son appartenance au genre humain. Il n’est donc pas reconnaissable en tant qu’« homme ».
L’animal pensera donc bien faire en « éliminant » cette « chose » intruse et dérangeante. En grandissant, le bébé sera identifié comme un humain par le chien.