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Le chien et la meute

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

La meilleure façon de comprendre le langage canin consiste tout simplement à observer les rapports intra spécifiques. Le chien adopte en effet un comportement beaucoup plus naturel et entier avec ses congénères qu’avec l’homme.

Ce choix repose sur un véritable « raisonnement », car le chien apprend au fil de sa vie avec l’homme les limites de ce dernier. C’est surtout quand il se trouve dans des conditions de calme (car l’excitation nerveuse le rend plus chien) qu’il s’efforce d’utiliser les moyens de communication les plus facilement perçus par son compagnon à deux pattes : il délaisse donc volontairement les signaux qui ne lui ont jamais valu la moindre réponse et en invente parfois certains spécialement destinés à l’homme, qu’il n’emploierait jamais avec les autres chiens.

C’est le cas du fameux « sourire », typique des Dalmatiens, mais observé également chez les Colleys, le Chien de Canaan... et les bâtards ; il s’agit donc d’un comportement acquis, et qui plus est à un âge avancé. Le sourire consiste à étirer la lèvre supérieure vers l’arrière en découvrant les dents, ce qui crée un rictus du plus haut comique que certains prennent, à tort, pour une marque de menace : il n’en est rien, comme le prouve d’ailleurs l’attitude de tout le reste du corps qui envoie des signaux de soumission et de paix.

Le sourire constitue un indice de disponibilité et d’amitié (le chien sourit souvent au retour de son maître à la maison ; ou lorsqu’il a commis une bêtise quelconque et que cet effet comique empêche presque de le punir !) : on estime qu’il s’agit vraiment d’une imitation du comportement humain, issue de l’observation.

Dans la pratique, le chien a compris que quand nous sommes contents et bien disposés envers quelqu’un, nous découvrons nos dents : il fait par conséquent la même chose à notre égard. Cela paraît assez étrange, car le mimétisme s’avère extrêmement limité chez le chien : il n’en demeure pas moins que le chien ne « sourit » jamais à un autre chien, uniquement à l’homme.

Les canidés se répartissent en trois catégories principales : les animaux solitaires, ceux qui vivent en couple et ceux qui vivent en meute.

Le renard est un exemple du premier type : il vit et chasse seul, les couples ne se formant que pour la brève période de la reproduction. À la naissance des petits, le père est déjà reparti de son côté et la mère fait de même après avoir sevré sa progéniture ; les renardeaux devront eux aussi apprendre très vite à se débrouiller tout seuls.

Le chacal constitue en revanche un exemple d’animal vivant en couple : sa mini meute se compose essentiellement Le renard est un animal solitaire : les couples se forment à la période de reproduction et se séparent juste après du père, de la mère et de leurs petits. Mais quand ces derniers grandissent, ils suivent leur propre voie. Il arrive dans de rares cas que l’un d’entre eux reste jusqu’à l’année suivante, en faisant alors office de « gouvernante » pour les nouveau-nés : cela permet la survie d’un plus grand nombre de sujets, car le frère aîné, désormais adulte, est capable de défendre les petits contre les prédateurs.

Une fois que la portée est sevrée, le grand frère part en quête d’une compagne, afin de créer une nouvelle cellule familiale. L’un des jeunes demeure éventuellement dans l’ancienne... et ainsi de suite. On ne rencontre jamais plus de trois chacals adultes réunis. Les loups, coyotes et chiens vivent pour leur part en meute. Leur structure sociale comprend entre deux (phase initiale) et quinze sujets au maximum.

Le nombre dépend presque toujours des ressources alimentaires présentes sur le territoire ; dans des conditions d’abondance absolue (comme celles reproduites parfois en captivité), les meutes peuvent compter jusqu’à vingt individus, après quoi on relève généralement une tendance à la division en deux sous-meutes distinctes. Dans la nature, une meute de loups rassemble en moyenne cinq à huit sujets. Une meute de loups (ou de chiens) n’équivaut pas à un simple groupe de loups (ou de chiens).

La meute existe en vertu d’une structure parfaitement organisée, car ses membres entretiennent des relations précises entre eux : ils se connaissent, communiquent et, surtout, coopèrent.

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