L’imprinting chez le chiot : qu'est-ce que c'est ?

Comprendre l'imprinting

L'imprinting est un processus d'apprentissage rapide et irréversible qui survient durant une fenêtre temporelle bien précise, souvent appelée période sensible. Durant cette phase spécifique de la vie du chiot, environ entre sa naissance et ses deux premiers mois, celui-ci va être particulièrement réceptif à certaines stimulations et expériences. C'est durant cette période cruciale que le jeune animal forge sa relation avec l'homme ainsi qu'avec ses congénères et d'autres membres du monde animal.

Ce phénomène est universel et concerne toutes les espèces sociales, dont l'espèce canine. Il est essentiel pour assurer la survie de l'individu et permettre une cohabitation harmonieuse au sein du groupe. Le terme "imprinting" fait référence au fait que ces apprentissages rapides sont comme "imprimés" au plus profond de l'animal, et ce, de manière permanente. Ainsi, les informations acquises durant la période sensible vont grandement influencer les comportements futurs du chien.

Les mécanismes de l'imprinting

Cela signifie que :

1. Par l’imprinting, les chiots peuvent être convaincus d’appartenir à la même espèce que l’homme. Dans ce cas, toutefois, l’imprinting ne sera pas visuel mais olfactif et, dans une moindre mesure, tactile. Si un être humain reste pendant des heures et des heures devant la caisse pour se faire « voir » des chiots, il ne se passera rien ; en revanche, s’il se place au milieu d’eux et se laisse renifler sous toutes les coutures, s’il les caresse et joue avec eux, il déclenchera l’imprinting.

Notez que la période d’imprinting chez le chien ne coïncide pas avec la naissance mais se vérifie dans une période qui va de l’âge de trois à huit semaines. C’est d’ailleurs parfaitement logique si l’on considère que les petits chiens, à la naissance, sont sourds et aveugles et ne peuvent avoir de rapports qu’avec leur mère. L’identification de leur propre espèce, importante pour sa sauvegarde, n’a de sens que lorsque les chiots commencent à quitter leur caisse et peuvent se trouver au contact d’autres formes de vie.

2. Même marqués par l’homme, les chiots, à leur première rencontre avec un autre chien, comprennent tout de suite qu’il s’agit d’un membre de leur espèce car il en émane une odeur caractéristique ; cela peut se produire après la fin de la période naturelle d’imprinting.

En revanche, les chiots qui n’ont pas fait d’imprinting sur l’homme pendant la période adéquate ne pourront pas le faire plus tard ; en effet, l’homme « n’a pas la bonne odeur » et ne peut être reconnu au niveau olfactif comme un semblable. Le résultat, c’est qu’un chien sans imprinting sur l’homme verra toujours ce dernier comme un complet étranger, qu’il pourra craindre, ignorer ou agresser, mais avec lequel il n’aura jamais aucun rapport de collaboration ou d’amitié.

3. L’imprinting sur l’homme n’étant pas tout à fait naturel, il s’agit d’un processus assez complexe. Par exemple, les chiots qui ne sont en contact qu’avec une seule personne au moment de l’imprinting peuvent avoir une réaction focalisée sur ce seul individu. L’imprinting « à sens unique » peut s’avérer dangereux car ces chiens n’ont pas peur de l’homme, tout en voyant comme un ami le seul homme qu’ils ont touché et senti dans leur prime enfance et sans apprécier le contact avec d’autres.

Résultat : si un autre homme que leur seul « ami » essaye de les caresser, ils peuvent ne pas s’esquiver, puisqu’ils n’ont pas peur, mais en revanche mordre, pour bien montrer qu’ils n’ont pas envie d’être touchés.

Les différentes étapes de l'imprinting chez le chiot

Pour mieux comprendre l'imprinting chez nos amis canins, il convient d'étudier les différentes phases qui ont lieu au sein de cette période sensible. On distingue ainsi plusieurs moments clefs dans le développement du jeune animal :

La naissance à environ la deuxième semaine : 

• Le chiot est aveugle et sourd, mais réagit au toucher et à la température. 
• Il perçoit également les phéromones provenant de sa mère et apprend à reconnaître ses odeurs spécifiques. 

La troisième à la cinquième semaine : 

• Développement progressif de la vision et de l'ouïe. 
• Les déplacements se font plus aisément. 
• Période de socialisation primaire avec la mère et les autres membres de la portée. 
• Mise en place des premières interactions sociales et découverte des codes canins. 

La sixième à la huitième semaine : 

• L'imprinting s'intensifie : le chiot noue des liens forts avec certains individus de son entourage, humains et canins.
• Phase d'apprentissage des règles de hiérarchie et de communication avec les autres chiens. 
• Les expériences vécues durant cette période vont avoir une influence majeure sur le comportement futur du chien, notamment en termes de socialisation et de réactivité face à diverses situations.

Les conséquences d'un manque ou d'un mauvais imprinting 

Si lors de la période sensible, le chiot est privé de certaines stimulations essentielles ou subit des expériences néfastes, les conséquences sur son développement peuvent être lourdes. En effet, un manque d'imprinting ou un mauvais apprentissage durant la phase critique entraîne souvent :

• Des problèmes de socialisation et de communication avec les autres chiens. 
• Une forme de dépendance excessive à l'égard des humains et/ou une difficulté à nouer des liens avec ceux-ci. 
• Des troubles du comportement, comme de la peur face à certaines situations, de l'agressivité envers certains individus ou congénères, ou encore de l'anxiété de séparation.

Il importe donc de ne pas sous-estimer l'importance de l'imprinting dans la vie du chiot et de mettre tout en œuvre pour lui offrir des conditions de développement favorable dès ses premières semaines de vie.