Le tube digestif est apte à digérer et à assimiler certains nutriments classiques. Tout aliment non digestible va entraîner des troubles digestifs. Devant un trouble de cette nature, on a donc tendance à soupçonner l’ingestion d’une matière inadaptée. Mais ce n’est pas systématiquement la cause première du problème.
La digestibilité est fonction de plusieurs facteurs
- l’intégrité du tractus digestif : il faut toujours vérifier qu’aucune pathologie de l’appareil digestif n’existe (ulcère, irritation…).
- l’influence de la quantité de nourriture ingérée : il revient au maître de respecter les doses à administrer en fonction du poids et du stade physiologique de son chien.
- des facteurs individuels et d’autres facteurs liés à la race : il faut donc connaître les besoins spécifiques de son chien.
Les éléments non digestibles
Que se passe-t-il quand des éléments non digestibles sont ingérés ? Dans le cas des glucides non digestibles, les enzymes de l’intestin grêle sont impuissantes à les attaquer ; ils passent alors en l’état dans le gros intestin, qui parvient à les dégrader, mais fermentent ensuite dans le cæcum.
Il en résulte une augmentation du volume fécal, avec des selles liquides, d’odeur aigre et au pH acide, et une production de gaz. Les protéines non digestibles suivent le même processus, provoquent elles aussi un volume fécal augmenté et liquide, mais d’odeur nauséabonde, de couleur foncée et au pH alcalin. La non-digestibilité entraîne donc des diarrhées et des selles malodorantes.
Sont des éléments non digestibles :
- les fibres, substance d’origine végétale résistant à l’hydrolyse (digestion) par les enzymes du tractus digestif.
- et le lest animal, c’est-à-dire la kératine et autres protéines constituant les plumes et le pelage.
L’influence des fibres sur la digestion
On distingue les fibres solubles et les fibres insolubles. Chaque sorte est elle-même divisée en fibres fermentescibles et non fermentescibles. Dans le côlon, les fermentations des fibres activent la transformation des nutriments en acides gras à chaîne courte (volatils) : acide acétique, acide butyrique et acide propionique, sources d’énergie de prédilection des cellules du côlon.
Les produits qui contiennent de la pulpe de betterave représentent un bon compromis entre les fibres solubles et insolubles. Les fibres solubles modifient la viscosité des aliments dans l’appareil digestif. Le volume de nourriture dans l’estomac est plus important, et la vidange gastrique plus lente dans l’intestin grêle. Les fibres solubles sont extrêmement fermentescibles dans le côlon. Les fibres attirent l’eau, en formant un gel. Les fibres insolubles contribuent à la dilution des nutriments. En augmentant le volume des selles, elles stimulent la motricité du côlon. Elles ont un effet négatif sur la digestibilité.
En réduisant la digestibilité des aliments, elles peuvent provoquer des troubles digestifs, notamment si la ration contient des fibres grossières qui peuvent fragiliser la muqueuse digestive. Les fibres ont donc des effets positifs et négatifs. Si on les utilise mal, elles peuvent être néfastes à la fois pour l’hygiène digestive (selles molles) et pour l’état général de l’animal.
Les fibres à fermentescibilité faible réduisent la fréquence des défécations et la teneur en humidité des fèces : risques de constipation et/ou défécation difficile. Les fibres fermentescibles sont à l’origine de selles de mauvaise qualité et de production de gaz. Bien équilibrées entre elles, les fibres entretiennent la flore intestinale et régularisent le transit (prévention des diarrhées et de la constipation).