L’abus de sucreries et de sucre, qui provoque une hypersécrétion d’insuline, peut contribuer à épuiser les cellules productrices. L’obésité a les mêmes effets néfastes et prédisposant, car elle diminue la sensibilité tissulaire à l’insuline. Les régimes hypergras sont parfois à l’origine de pancréatites susceptibles de se compliquer en diabètes insulinodépendants.
Mais il existe aussi des causes « extra-alimentaires » : causes génétiques, d’une part, et hormonales, immunologiques, pharmaceutiques (traitement prolongé aux corticoïdes et aux progestatifs), virale (forme juvénile) ou en rapport avec tout stress ou maladie, d’autre part.
La forme juvénile, rare, ne représente que 1,5 % de l’ensemble des cas de diabètes. Quelques races semblent prédisposées : le Berger allemand, le Caniche, le Pinscher, le Labrador. Chez les adultes, le diabète survient entre 5 et 12 ans, les femelles étant deux fois plus touchées que les mâles, et plus fréquemment chez les petites races : Teckel, Schnauzer nain, Caniche. Quelques règles sont à connaître, à la fois pour prévenir et pour traiter cette maladie par l’alimentation.
L’alimentation du chien diabétique
La qualité, la quantité et l’heure des repas jouent un rôle fondamental dans la survie du chien diabétique. Si le chien répond bien au traitement à l’insuline, il faut déterminer la période maximale d’activité de cette dernière (en général 2 à 4 heures) pour cerner au mieux le moment le plus adéquat du repas, en tenant compte du temps de digestion et de résorption. Le régime est, en effet, corrélé au traitement : il faut des repas appropriés au moment où le pic de l’insuline injectée est au plus haut.
En moyenne, le chien doit être nourri 1 à 2 heures après l’injection d’insuline. Par ailleurs, si le diabète est insulinorésistant, le rôle de l’alimentation dans le traitement du diabète est capital. Les principes fondamentaux de l’alimentation sont, premièrement, la lutte contre l’obésité (la ration d’entretien est plafonnée à 50-70 kcal par kilo de poids vif), et deuxièmement, une composition diététique des repas :
- augmentation de la part de cellulose de la ration.
- utilisation de glucides énergétiques dits « lents » ou à faible index glycémique, c’est-àdire à digestion progressive. Cette propriété permet une meilleure gestion de la glycémie postprandiale.
- fractionnement de la ration en de nombreux petits repas répartis sur la journée ; – contrôle des proportions de lipides, protides, vitamines et minéraux.
Il est également possible d'avoir recours aux croquettes sur mesure pour son chien : ce genre d'aliments permettent de répondre précisément aux besoins uniques d'un animal diabétique, en précisant son âge, son poids, sa race, son mode de vie et les détails de sa maladie. C'est une façon simple de gérer la maladie de son chien, tout en sachant qu'on lui apporte le meilleur pour bien vivre son diagnostic au quotidien.
Quelle qualité de glucides choisir
Les sucres dits « rapides » (saccharose, lactose, maltose…) ou à index glycémique élevé, donnés le plus souvent sous forme de morceaux de sucre ou de gâteaux, sont formellement interdits dans l’alimentation du chien diabétique, parce qu’ils entraînent une forte hyperglycémie, c’est-à-dire qu’ils font grimper en flèche le taux de sucre dans le sang.
Les sucres « lents » n’ont que peu de répercussions sur la glycémie, ce qui peut faire d’eux des glucides de choix chez les diabétiques. Les amidons tiendront une place privilégiée dans l’alimentation du chien diabétique, puisque la réponse glycémique qu’ils entraînent et leur digestion progressive permettent une résorption du glucose régulière et étendue dans le temps. Le plus souvent, on utilisera du riz bouilli ou soufflé, ou des flocons de céréales.
Les autres nutriments
Il convient de couvrir les besoins en acides aminés indispensables : pour cela, on doit augmenter le taux protéique de la ration.
L’augmentation des lipides alimentaires chez un animal diabétique est contre-indiquée. Les divers acides gras essentiels seront donc apportés en variant les sources (huiles de maïs, de tournesol, de colza, de poisson, graisses animales – sauf de ruminants). Pour favoriser le métabolisme de ces acides gras essentiels, on ajoutera à la ration de la vitamine B6 et du zinc.
Les vitamines et les minéraux
La rétention du calcium et du potassium étant difficile, il faut ajouter ces deux éléments à la ration.
La diurèse est augmentée, de nombreux éléments habituellement éliminés par les urines risquent de ne plus se trouver en quantité suffisante pour assumer leurs fonctions. Il faut, par conséquent, accroître les apports en sel (chlorure de sodium), en vitamines du groupe B, qui jouent de multiples rôles dans le métabolisme énergétique, et en oligoéléments.
On retiendra par ailleurs que :
- le magnésium augmente l’efficacité de l’insuline, prévient les troubles circulatoires et aide au métabolisme lipidique.
- le chrome et le zinc interviennent en tant que cofacteurs de l’insuline.
- la vitamine E à haute dose a un effet hypoglycémiant.
- la vitamine B12, ainsi que la choline et l’acide folique (vitamine B9) préviennent la stéatose hépatique.
- la vitamine PP freine la lipolyse.