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Débuts de la communication homme chien
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Débuts de la communication homme chien

La rédaction

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L’étude de la domestication représente un travail laborieux et complexe. En effet, les indices datant de l’époque qui nous renseigne sur nos modes de vie sont rares, la domestication du chien ayant eu lieu avant l’invention de l’écriture, avec laquelle débute l’Histoire. Mais de nombreuses théories viennent nous éclairer sur les évènements à l’origine de la formidable relation tissée entre l’homme et le chien.

Depuis longtemps, les chercheurs pensent que le chien primitif s’est approché des populations humaines par intérêt réciproque : les humains apportaient des ressources alimentaires aux canidés, et en échange trouvaient une sécurité dans la présence de ce prédateur à proximité de leur foyer.

Le rapprochement homme-chien : association réciproquement profitable ?

Cette théorie est toujours la plus pertinente dont dispose les scientifiques à l’heure actuelle, et des observations récentes sur des chiens retournés à l’état sauvage le confirment. En effet, dans beaucoup de pays, des populations de chiens vivent à proximité des humains sans être réellement domestiquées (ils ont peu de contact sociaux avec les personnes à proximité et se reproduisent dans la nature, sans contrôle humain). On observe alors très nettement comment ces chiens s’adaptent bien à un environnement proche des humains, en disposant de nos déchets. Ce mode de vie a longtemps été celui des chiens primitifs, conduisant l’homme et le chien à se rapprocher peu à peu.

Ce type de relation, en biologie, s’appelle du commensalisme : il s’agit de profiter d’une ressource apportée par une autre espèce, sans toutefois la spolier (sinon c'est une autre forme de parasitisme). On observe très fréquemment ce type de relation dans la nature : le poisson-pilote et le requin est un autre exemple facile à visualiser, d’intérêts réciproques entre deux espèces. La relation peut même évoluer vers la symbiose, quand l’un et l’autre s’apportent des services indispensables l’un pour l’autre !

Or, il s’avère que rapidement, le chien a été utilisé par l’homme dans un rôle d’aide à la protection de ses troupeaux et la chasse, ce qui avantageait nettement les hommes tout en garantissant au chien d’avoir de la nourriture en quantité. On ne peut pas parler de symbiose dans le sens où hommes et chiens peuvent se séparer et vivre indépendamment l’un de l’autre, mais la limite est proche, d’autant que certaines races de chien ne se reproduisent plus sans assistance, par exemple.

Une adaptation commune l’un à l’autre

La domestication du chien est un cas unique parmi toutes les espèces avec lesquelles l’homme interagit. C’est pratiquement la seule espèce domestiquée qui ne sert pas principalement à l’élevage et l’alimentation. Et non content d’échapper à cette destinée, le chien réalise un grand nombre de tâches en collaboration avec l’humain, plus que ce que les autres espèces sont capables de réaliser.

A l’heure actuelle, les études en éthologie révèlent ce qui caractérise le côté social du chien, à savoir sa capacité à former des groupes et y vivre. On sait depuis longtemps que le chien est tout sauf solitaire, mais on découvre les éléments de son comportement propre à une espèce sociale. En effet, autant les espèces qui vivent en groupe sont nombreuses, autant il est rare qu’elles soient capables de former des groupes avec d’autres espèces. Or, c’est l’une des plus grandes qualités du chien, d’être capable de s’entendre correctement avec l’humain, mais aussi tous les autres animaux qui peuvent nous accompagner.

La domestication a probablement sélectionné et renforcé cet aspect-là du comportement du chien. Aujourd’hui, on observe un répertoire de communication si vaste, que certains messages se transmettent du maître au chien sans qu’aucun des deux n’aient à l’apprendre ! Par exemple, la posture d’appel au jeu, utilisée spontanément même par un chiot, est parfaitement compréhensible pour l’homme, sans aucune hésitation, même pour un néophyte de la psychologie canine comme un enfant.

Le chien adapte également très bien sa communication aux humains avec lesquels il vit, et aussi par rapport aux autres animaux : chiens et chats peuvent parfaitement vivre côte à côte, et c’est souvent le chien qui s’adapte aux exigences du chat.

L’homme s’est également adapté à la présence du chien dans son environnement. De proche en proche, le chien a fini par entrer dans nos maisons, parfois même pour jouir du même confort que les humains qui vivent avec lui. Ça n’a surement pas été instantané : historiquement, l’apparition du chien de compagnie (par opposition au chien qui remplit une tâche bien précise) date seulement du siècle dernier. Mais déjà bien avant, le chien vivait près de la famille, dans un espace aménagé spécialement pour lui.

La communication du chien est donc ce qui fait sa force, et sa capacité d'adaptation sociale. La domestication a certainement fait évoluer ces compétences en sélectionnant les chiens les plus sociables à l'homme, mais les nombreux exemples de chiens coopérants avec d'autres espèces témoignent de sa capacité innée à communiquer.

Dr Stéphane Tardif
Docteur vétérinaire et rédacteur pour Wamiz

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