Renforcer une action ou un comportement signifie le faire suivre immédiatement (au maximum dans la minute) de quelque chose de gratifiant pour le chien, comme de la nourriture, un regard d’approbation ou une caresse afin d’augmenter la probabilité qu’il le répète. La répétition, même fortuite, d’un comportement renforcé permet au chien de l’associer au renforcement. Ainsi, toutes les fois qu’il désirera cette récompense, il le répétera.
Prenons un exemple : le chien gratte à la porte parce qu’il veut sortir dans le jardin pour faire ses besoins (motivation) et le maître, trouvant la chose amusante, le sort (renforcement). Dans ce cas, il s’agit d’un renforcement positif. Sont positifs tous ceux qui provoquent du plaisir : pouvoir se soulager, obtenir de la nourriture, de l’eau, des câlins, pratiquer une activité sexuelle, adopter un comportement curieux, se promener, autrement dit ceux que l’on nomme récompenses dans le langage courant.
Le chien apprend indépendamment de tout enseignement à condition qu’il reçoive une récompense pour son action. Dans ce cas, il fixe dans sa mémoire ce schéma comportemental déterminé et l’utilise quand il en a besoin. Le même exemple, celui de gratter à la porte pour sortir, nous permet également de comprendre comment certains comportements ennuyeux peuvent apparaître et être cultivés. Il est donc important de toujours conserver l’initiative pour ne pas les renforcer : on n’est pas toujours disponible et les portes s’abîment.
Un renforcement sera suivi du plus grand effet s’il en a été privé depuis quelque temps car il fixe l’action dans l’esprit du chien : le désir sera d’autant plus grand qu’il sera heureux de recevoir la gratification. Si l’on utilise de la nourriture, il est conseillé de maintenir le chien à jeun avant de commencer la rééducation ou, si on le récompense par des câlins, il faut éviter de le cajoler pendant environ deux heures. Il en va différemment de la friandise, qui a toujours une valeur positive même si l’animal a consommé un repas abondant peu de temps avant.
Le renforcement doit être prodigué par intermittence. Lorsque l’on commence un programme de dressage, il faut récompenser l’animal à chaque fois qu’il exécute correctement une action. Au fur et à mesure qu’il apprend, on renforcera un certain nombre de comportements corrects, que suivront d’autres attitudes toujours correctes mais non récompensées : de cette manière, les réponses du chien demeureront constantes dans le temps, se fixant de manière indélébile dans sa mémoire.
Il est également important de tenir compte de l’intensité du renforcement. On a constaté lors d’études expérimentales qu’il était bon d’accorder à une réponse simple une récompense alléchante. Pour enseigner un exercice plus prenant, mieux vaut utiliser un renforcement moins désirable pour ne pas induire une attente excessive qui surexciterait le chien, réduisant sa capacité de concentration.
Les chercheurs de truffes le savent très bien : en effet, ils récompensent le chien expérimenté qui trouve une truffe (action loin d’être simple) avec un morceau de pain sec ou une caresse, tandis qu’ils utilisent des friandises très appétissantes pour initier les chiots à la recherche du précieux champignon.
Il existe ensuite une forme particulière de renforcement : le renforcement négatif. Il s’agit d’un stimulus pénible ou douloureux pour le chien, en conséquence duquel l’animal adoptera un comportement visant à l’éviter. Dans des circonstances analogues, il répétera ce comportement. Le renforcement négatif doit être suffisamment fort pour l’effrayer, mais pas au point de le traumatiser. En outre, le chien doit être en mesure d’adopter un comportement alternatif (fuir).
Par exemple, si l’on pulvérise une substance à l’odeur désagréable lorsqu’il ronge un meuble, il réagira en fuyant. Il lui suffira ensuite de voir le meuble et de reconnaître l’odeur pour s’éloigner car il les associera à la sensation désagréable qu’il a éprouvée précédemment et il cherchera ainsi à l’éviter.