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Comment réconcilier des chiens après une bagarre ?

Comment réconcilier des chiens après une bagarre ?

La rédaction

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Jusqu’à hier, votre chien s’était montré amical et joueur avec tout le monde. Mais aujourd’hui, une bagarre a éclaté entre lui et son ancien ami et camarade de jeux qui, heureusement, s’est terminée sans conséquences graattitude ? Pouvez-vous encore lâcher les deux chiens ensemble ou mieux vaut-il l’éviter ?

Cela dépend de plusieurs facteurs :

• Si la bagarre est liée à la possessivité (pour la possession d’une balle, par exemple), il suffit souvent d’éliminer la cause pour régler le problème et pour que les deux chiens puissent de nouveau jouer ensemble.

• Si la bagarre est d’origine territoriale, on peut résoudre l’affaire simplement en se rendant sur un terrain neutre.

• Si la bagarre repose sur des motifs sexuels ou hiérarchiques, les deux chiens continueront de se quereller tant que les rôles ne seront pas clairement définis.

La motivation sexuelle dépend bien entendu de la présence d’une femelle : dans de nombreux cas, il suffit d’éliminer la cause (en éloignant les chiens de la femelle) pour calmer les esprits. Très souvent, cependant, un problème hiérarchique se cache derrière le prétexte sexuel. Cela se produit fréquemment entre des chiens qui étaient encore copains la veille et qui, de but en blanc, commencent à se disputer.

L’un des deux était probablement un adulte et l’autre, un jeune sujet qui n’apparaissait pas jusqu’alors comme un éventuel rival, hiérarchique ou sexuel. Mais l’âge et la maturité sexuelle venant, le jeune chien pourrait refuser de continuer à accepter la suprématie hiérarchique de son ami, auquel cas le conflit éclatera. Le prétexte revêtira peut-être la forme d’une femelle de passage, qui incitera le plus jeune à agir sans délai et à tenter de s’élever sur l’échelle hiérarchique : c’est là que réside le vrai problème, pas dans l’existence de la chienne.

Que faire ?

Empêcher la solution du problème (en immobilisant les deux chiens chaque fois qu’ils commencent à se montrer les dents) équivaut à marquer la fin d’une belle amitié : les deux sujets continueront de se provoquer, leurs maîtres à les immobiliser, et le rôle de supérieur hiérarchique ne sera jamais défini. Autant les séparer pour toujours, ce qui constitue la plupart du temps la décision la plus sage, à ne surtout jamais regretter.

Quand deux chiens sont entrés en concurrence, ils n’ont plus le moindre souvenir de leurs précédentes relations. Pour le chien, seul le présent compte et ce qu’il voit alors n’est pas un ancien ami, mais un rival.

De sorte que les emmener loin l’un de l’autre ne revient pas à briser pour toujours une belle amitié, comme on pourrait le penser en termes humains, mais faire très plaisir aux deux en éliminant une cause de stress. Encore une fois, ne commettez pas l’erreur d’attribuer au chien des sentiments que nous seuls éprouvons en réalité !

Si, par ailleurs, le problème ne concerne pas les chiens, mais leurs maîtres (éventuellement amis, parents, fiancés, etc.) qui veulent que leurs compagnons à quatre pattes – pour les arranger, eux – renouent des rapports de nonbelligérance... la seule méthode efficace consiste à essayer de les laisser se battre, pour voir si l’affrontement aboutit à une définition des rôles.

Cette solution est envisageable si tous deux appartiennent à des races très lupoïdes : il y a en effet de grandes chances pour que la bagarre soit ritualisée (avec beaucoup de comédie, mais peu de morsures réelles), que l’un des deux accepte la domination de l’autre et que tout s’achève à l’amiable.

Ce n’est cependant pas d’un coeur léger que l’on se résigne à emprunter cette voie car :

- absolument rien ne dit que l’un des deux chiens finira par se soumettre (si les sujets sont chacun très dominants, les ritualisations tomberont à l’eau et le jeu deviendra pesant, y compris entre des chiens fortement lupoïdes).

- même une bagarre ritualisée peut engendrer des blessures, ni mortelles ni graves, mais susceptibles de défigurer l’animal (ce qui s’avère dramatique dans le cas d’un chien d’exposition de beauté, par exemple).

Par conséquent, leçon numéro un :

même un simple accrochage entre chiens peut avoir des répercussions qui dépassent largement les intentions des adversaires. Autre problème : s’il est vrai que les races lupoïdes ont tendance à ritualiser, il est également vrai que les chiens domestiques se trouvent parfois confrontés à des facteurs totalement étrangers à la vie de la meute dans la nature. C’est le cas, par exemple, de la proximité du maître, moyennant quoi un chien se sent plus fort que s’il était tout seul.

Tous les éleveurs du monde ont eu l’occasion de remarquer que certains de leurs chiens peuvent être laissés tranquillement en meute quand il n’y a personne. Lorsque l’homme est présent, en revanche, des disputes et des bagarres éclatent.

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Donc, leçon numéro deux :

il ne faut jamais considérer les chiens domestiques exactement comme des loups ; en bien ou en mal, l’homme a influencé leur comportement et leurs réactions, en les éloignant des réflexes naturels.

Pour conclure :

une très grande connaissance de la psychologie canine et de l’éthologie s’avère nécessaire pour penser raisonnablement qu’une bagarre hiérarchique réglera les disputes sans conséquences désagréables. Mais on ne peut jamais être entièrement sûr car parfois, les conséquences vont bien au-delà des intentions.

S’agissant maintenant de la question des bagarres entre chiens qui occupent le bas de l’échelle néoténique, mieux vaut généralement éviter les occasions de combat : ces sujets, en effet, ne sont pas des chiens ayant le sens de la hiérarchie et les motifs de conflit s’avèrent, le cas échéant, beaucoup plus profonds et enracinés. En ajoutant à cela que ces chiens ne ressentent pas du tout le besoin de nouer des liens extérieurs à leur cellule familiale, on en déduit que s’ils se battent une fois, ils se garderont sans doute toujours un « chien de leur chienne ».

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