L'agressivité du chien n'est pas une fin en soi, il existe des techniques correctives pour pallier à ce défaut majeur, mais le plus important demeure la prévention, d'où l'utilité d'une bonne éducation du chien.
1. Apprenez-lui à rester calme dans toutes les situations qui pourraient déclencher l’instinct de chasse.
2. Faites vivre le chien avec d'autres animaux comme des chatons, des lapins, des poules et empêchez-le de poursuivre les oiseaux, même par jeu. Socialiser avec des sujets appartenant à une autre espèce n’est pas une chose définitive, mais demande une fréquentation assidue, et n’est pas un phénomène généralisable. Si un chien et un chat cohabitent en paix, cela ne signifie pas que le même chien accepte tous les chats ; il pourra donc agresser un autre chaton qui entre sur son territoire. Ne l’autorisez pas à courir après les joggeurs, les cyclistes ou les automobiles.
3. Habituez votre chien à la présence des enfants et à leurs bruits.
Il n’existe aucun traitement particulier pour soigner l’agressivité prédatrice, mais il est possible d’intervenir en accentuant l’autorité du maître sur son chien. Il est donc important de lui enseigner les bases de l’obéissance : « Assis ! », « Reste ! » et surtout « Viens ! ». Pour apprendre à votre fidèle ami le sens de « Viens ! », emmenez-le dans un grand champ, loin de la route, et laissez-le gambader pour le rappeler à votre gré ; lorsqu’il exécute correctement votre ordre, récompensez-le par une friandise ou une caresse.
Les premières fois, vous pourrez utiliser une laisse à enrouleur qui facilite le rappel. Si le chien, au contraire, s’enfuit en n’obéissant pas, n’insistez pas et ne le punissez surtout pas lorsqu’il revient, car il pourrait associer le retour à la punition et, par la suite, ne pas s’approcher par peur. Faites rapidement demi-tour et éloignez vous dans la direction opposée ; le chien, en ne vous voyant plus, reviendra en arrière pour vous chercher. Laissez-le alors s’approcher, sans essayer de l’attraper par le collier, et ordonnez lui « Assis ! » en le récompensant par une friandise, puis reprenez la promenade ensemble.
Lorsque votre chien sera devenu obéissant, recréez la situation qui a déclenché son agressivité, en le retenant au début avec une laisse à enrouleur afin de pouvoir le retenir. Ce type d’intervention fonctionne lorsque le sujet attaque ses proies en présence de son maître.
Un autre moyen de corriger ce comportement consiste à désensibiliser et à déconditionner le chien : il faut lui présenter une proie en l’associant à une activité agréable. Vous commencerez en montrant à votre chien un chat, une automobile ou une personne dans une situation qui ne constitue pas un motif d’agression (proies vivantes lorsqu’elles dorment, voitures et personnes lorsqu’elles sont immobiles et à une distance de sécurité) ; s’il reste détendu, vous le récompenserez par des caresses ou une friandise.
Vous le ferez approcher alors de plus en plus de la proie (il peut être utile de le contrôler en le tenant en laisse), ou alors c’est elle qui se mettra à bouger de plus en plus vite ; si le chien esquisse une réaction, vous l’arrêterez avec un « non » sec et reprendrez le dressage au stade précédent. Pour être vraiment efficace, le « non » doit précéder de quelques secondes l’action que l’on désire empêcher.
Évidemment, pendant le dressage, il faut éviter les imprévus qui poussent le sujet à attaquer. La punition parvient difficilement à corriger ce comportement, et pour l’utiliser il faut de toute façon être très habile, car l’animal doit l’associer à la proie et non pas à son maître. Vous pouvez essayer en jetant un seau d’eau sur votre fidèle ami ou en l’effrayant avec un bruit lorsqu’il commence à suivre une victime potentielle.
Si le chien associe l’expérience désagréable (renforcement négatif) à la poursuite, il ne recommencera pas ; lorsqu’il réagit bien, c’est-à-dire s’il s’arrête, il faut le récompenser tout de suite par des caresses ou des friandises (renforcement positif).
L’usage simultané de techniques de désensibilisation systématique et de déconditionnement pour traiter l’agressivité prédatrice exige une certaine expérience pour obtenir de bons résultats et n’est pas exempt de risques pour le maître et son chien. Il vaut donc mieux s’adresser à un vétérinaire comportementaliste, qui peut également être utile car l’agressivité prédatrice est parfois le symptôme de certaines pathologies comportementales, en particulier le syndrome de privation sensorielle (la prédation concerne des espèces avec lesquelles le chien n’a pas socialisé), ou le syndrome d’hypersensibilité-hyperactivité.