Cela peut sembler surprenant, mais il n’est pas rare que des chiens mangent des escargots ou des limaces. Les jeunes animaux, plus joueurs et plus curieux, sont particulièrement susceptibles de s’adonner à cette pratique.
Quels sont les risques encourus ? Comment réagir ? Wamiz vous dit tout sur les escargots et les chiens.
Troubles digestifs du chien liés à l’ingestion d’escargots
Un chien glouton lâché dans un jardin après la pluie, c’est un peu comme Obélix avec les huîtres… c’est l’assurance d’escargots avalés tout rond, coquilles comprises. Si ces gastéropodes sont comestibles (Les Français en savent quelque chose !), leur coquille, heureusement assez fine, n’est pas spécialement digeste. Cette dernière, composée de calcium, est partiellement neutralisée par l’acidité gastrique. Cependant une ingestion importante peut être irritante pour les muqueuses digestives et provoquer des vomissements ou de la diarrhée. Dans ce cas, une petite diète et l’administration d’un pansement gastrique s’imposent.
Cependant, ces troubles digestifs souvent bénins ne sont que la partie immergée de l’iceberg ! Un chien qui dévore des escargots s’expose à une maladie parasitaire potentiellement grave : l’angiostrongylose canine, encore appelée « vers des poumons ».
Vers pulmonaires chez le chien qui mange des escargots
En effet, les escargots, mais aussi les limaces peuvent héberger les larves d’un vers : Angiostrongylus vasorum. Avalées par le chien avec l’escargot, ces larves se transforment en vers adultes qui vivent dans le cœur et l’artère pulmonaire du canidé. Là, ils pondent des œufs, qui se transforment à leur tour en larves dans les poumons. Elles remontent par la trachée vers la bouche de l’animal puis sont avalées et éliminées dans les selles. Elles peuvent alors contaminer un nouvel escargot… Et le cycle du parasite se répète à l’infini.
Ce vers pulmonaire du chien est présent en Europe ; tous les chiens ayant accès à l’extérieur peuvent être touchés. Les renards, autres canidés, sont également très affectés par Angiostrongylus vasorum. Certains animaux consommant des limaces ou des escargots, comme les oiseaux ou les grenouilles, pourraient aussi être porteurs de ce ver et infecter les chiens.
Les symptômes de la maladie sont une toux chronique, une fatigue, un essoufflement, des troubles de la coagulation sanguine et un amaigrissement. Des formes rénales, neurologiques ou oculaires, plus rares, sont possibles en relation avec la migration de larves dans ces organes. Sans traitement, la mort peut survenir.
Le diagnostic repose sur l’imagerie (radiographie, échographie), la détection des larves dans les selles du chien (coproscopie) ou les bronches (lavage broncho-alvéolaire sous anesthésie) et/ou la réalisation d’un test sanguin.
Le traitement antiparasitaire doit être instauré par un vétérinaire et fait appel à différents vermifuges. En cas de surinfection, des antibiotiques sont administrés. Un traitement pour le cœur peut aussi être nécessaire en raison de la présence des vers dans cet organe. Une fois l’affection diagnostiquée et correctement soignée, le pronostic est généralement bon.
La prévention consiste à empêcher son chien de manger des escargots et des limaces. Plus facile à dire qu’à faire !
Protéger son chien des escargots
Vouloir éliminer les escargots et limaces de son jardin pour sauvegarder son compagnon peut sembler la meilleure prévention contre les vers du poumon. Il ne faut cependant pas utiliser n’importe quel produit dans son terrain.
- Intoxications aux anti-limaces
Ses appâts, souvent sous forme de granulés, sont radicaux contre les gastéropodes, mais également très dangereux pour les chiens et les chats. On trouve dans le commerce 3 produits : le métaldéhyde et le méthiocarbe se révèlent très dangereux pour les chiens et les chats. En cas d’ingestion, ils sont responsables de convulsions et troubles respiratoires pouvant entraîner la mort. Lors d’empoisonnement, l’animal doit alors être transporté sans délai chez un vétérinaire. Moins dangereux mais pas totalement inoffensif, le phosphate ferrique est responsable de vomissements et diarrhées après ingestion par le chien.
- Les méthodes « naturelles »
Pour éradiquer escargots et limaces, on peut recourir à des méthodes plus softs comme des coupelles de bière qui attirent les gastéropodes qui s’y noient. Attention cependant, l’alcool est toxique pour les chiens aussi ! On peut également élever des poules qui raffolent de ces petits animaux. A condition d’avoir un chien compatible avec ces gentils volatiles !
Enfin, le ramassage manuel permet d’éliminer une grande partie de ces nuisibles. Opérer de préférence la nuit ou après une averse quand les gastéropodes sont de sortie. Petite astuce : déposer des planches sur la terre, les escargots et limaces viendront s’y réfugier en journée et il n’y aura plus qu’à les collecter. Bien sûr, le ramassage est surtout possible dans les petits jardins, plus difficile dans un grand parc et impossible dans la nature.
L’angiostrongylose canine est une maladie en expansion dont le diagnostic reste encore difficile. La prévention est essentielle. Un maître averti en vaut deux. Et les chiens, arrêtez de manger des escargots !