Si les phénomènes météo impactent le chien, d’autres facteurs entrent en ligne de compte comme le bouleversement des écosystèmes propices à la prolifération d’espèces nocives ou véhiculant des maladies dangereuses pour nos toutous.
Des canicules inquiétantes pour le chien
Un des premiers effets du dérèglement climatique est une augmentation globale de la température de la planète, mais aussi du nombre et de l’intensité des canicules. En France, ces dernières se révèlent de plus en plus précoces et sévères, avec, par exemple, des records de température à l’ombre à plus de 45°C dans la région de Marseille.
Ces chaleurs extrêmes ont des conséquences sur nos amis chiens. Certains d’entre eux sont particulièrement sensibles aux coups de chaleurs : il s’agit des races brachycéphales (Bouledogues, Carlins…) ou des animaux à pelage très dense. Pour les chiens âgés ou cardiaques, ces épisodes caniculaires sont également des moments difficiles. A cela, s’ajoutent les effets de la pollution, néfastes en particulier pour les chiens souffrant de soucis respiratoires. En ville, le bitume brûlant peut occasionner de graves lésions des coussinets.
Il convient d’être vigilant et d’appliquer à nos compagnons les mêmes précautions que pour les humains : hydratation, pas de sorties (encore moins de sport !) aux heures les plus chaudes, aération du logis la nuit ou au petit matin. Des accessoires comme des piscines pour chien ou des tapis réfrigérants peuvent aider à passer le cap.
Plus globalement, le dérèglement climatique se traduit par l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes : tempêtes, feux de forêts, inondations… qui touchent les animaux de compagnie comme les humains et peuvent entraîner blessures et décès.
Des écosystèmes bouleversés
Une autre des conséquences de ce réchauffement global est la prolifération d’insectes ou acariens vecteurs de maladies.
- Moustiques et tiques à l’assaut de L’Hexagone
Les phlébotomes, sortes de petits moustiques, transmettent par piqûre au chien une maladie parasitaire : la Leishmaniose. Celle-ci, difficile à traiter, se traduit par de la fatigue, un amaigrissement et des lésions cutanées.
Traditionnellement cantonnée au pourtour méditerranéen, la leishmaniose s’étend vers le nord (Drôme) avec l’expansion de l’aire de son vecteur, le phlébotome.
Les tiques ne sont pas en reste, responsables de diverses maladies du chien (piroplasmose, ehrlichiose, Lyme). Les hivers doux sont susceptibles d’augmenter la durée de leur période d’activité.
A noter qu’il existe des vaccins canins contre la leishmaniose, la piroplasmose et la maladie de Lyme.
- L’omniprésence des chenilles processionnaires
Autre fléau, la chenille processionnaire du pin qui occasionnent de graves lésions buccales aux chiens curieux, en raison de ses poils urticants. Avec le réchauffement climatique, cette larve de papillon a bénéficié d’une extension spectaculaire de son aire de répartition et d’une augmentation de sa période d’activité.
- Des algues qui prolifèrent
Algues bleues microscopiques produisant des toxines dans les lacs et rivières ou algues vertes sur les plages de Bretagne dégageant un gaz toxique sont de vrais dangers pour les chiens. La pullulation de ces organismes est liée à la chaleur et la pollution.
Pour éviter tout danger, il est important de respecter les interdictions de baignade et les fermetures de lieux par arrêté préfectoraux.
Le chien, acteur du dérèglement climatique ?
« Le chien, une catastrophe pour le climat ! » a lancé un membre du GIEC, il y a quelques semaines. La polémique a fait rage. Le point de départ de ce débat : le chien mange de… la viande. Cette déclaration était en effet basée sur une étude américaine de 2009 qui avait conclu que « la consommation annuelle de viande d'un chien de taille moyenne polluait deux fois plus qu'un SUV qui parcourait 10 000 km tous les ans ». Cette consommation carnée serait donc responsable de l’impact carbone « catastrophique » de l’espèce. Sauf que… la majorité des canidés est nourrie avec des croquettes. Et que ces croquettes sont produites à partir de sous-produits animaux (abats, viande restant accrochée sur les os) non consommés par les humains. Quasi aucune vache ou cochon n’est donc élevé exclusivement pour nourrir les carnivores domestiques. Il semblerait même qu’en l’occurrence, le chien soit une solution anti-gaspi en consommant « nos restes ».
Et si, comme toute activité humaine, la possession d’animaux de compagnie a un impact sur le climat, limiter le chien a son empreinte carbone c’est faire peu de cas des services rendus par le meilleur ami de l’homme, auxiliaire, gardien et compagnon, depuis sa domestication il y a quelques dizaines de milliers d’années...
Au final, il semblerait bien que le chien, qui n’a rien demandé à personne, sera plus victime qu’acteur du réchauffement climatique.