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Chenilles processionnaires chien

Attention à ces chenilles

© sim4x4 / Shutterstock

Chenilles processionnaires : attention aux chênes !

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Chenilles processionnaires : attention aux chênes !

On connaît généralement la chenille processionnaire du pin et son danger pour le chien. Mais saviez-vous que le chêne, arbre gaulois par excellence, pouvait aussi abriter sa chenille processionnaire ? Pas de panique cependant : cette dernière ne s’observe que rarement sur le sol. De ce fait, elle est moins dangereuse pour le chien, mais la vigilance reste de mise.

Rien de plus agréable qu’une balade en forêt avec son compagnon. L’air pur, le chant des oiseaux, les feuilles d’un vert tendre… Vous pensiez être à l’abri loin des pinèdes ? Méfiance, les troncs des chênes peuvent également abriter des chenilles processionnaires aux poils urticants.

Qu’est-ce qu’une chenille processionnaire ?

Il s’agit de la larve d’un papillon de nuit : Thaumetopoea processionea pour le chêne et Thaumetopoea pityocampa pour le pin. Elles se nourrissent de feuilles puis se transforment en chrysalides puis en papillons. Pendant ce stade larvaire, elles forment des nids dans les arbres et se déplacent en groupe, à la queue leu leu ou en escadrons, d’où leur nom de « processionnaires ».

Leur particularité est d’avoir le corps recouvert de fines soies urticantes. Ces poils ont également la possibilité de se détacher et d’être, par exemple, emportés par le vent. Ils contiennent une substance, la thaumétopoéine, qui peut provoquer de graves lésions par contact direct ou des allergies par inhalation. Les chenilles processionnaires sont particulièrement dangereuses pour le chien ; ce dernier, joueur et curieux, peut avoir la fâcheuse idée de les lécher ou les prendre en gueule, s’exposant à la thaumétopoéine.

Quelles différences entre la chenille processionnaire du pin et du chêne ?

La première différence vient, comme leur nom l’indique, de leur habitat : l’une colonise les pins, l’autre les chênes.

Elles sont également de couleur différente : la chenille processionnaire du pin est plutôt rousse et celle du chêne grise. La première forme des sortes de gros cocons blancs dans les branches, alors que la seconde tisse un nid contre le tronc. La chenille processionnaire du chêne sort de ce nid le soir ou la nuit pour aller grignoter les feuilles sur les branches. C’est à cette occasion qu’elles avancent en procession, mais plutôt en nappes, contrairement à la chenille processionnaire du pin qui se déplace à la queue leu leu.

Enfin, la chenille du pin descend de l’arbre pour aller s’enfouir dans le sol au moment de la métamorphose, alors que celle du chêne reste dans l’arbre. De ce fait, cette dernière est moins dangereuse pour nos animaux de compagnie qui ont moins de risques de la croiser.

Où et quand risque-t-on de rencontrer des chenilles processionnaires du chêne ?

Ces insectes sont présents dans toute l’Europe. En France certaines régions comme l’Ile de France, le Grand Est, la Bourgogne ou encore le Centre, le Poitou-Charentes ou le Midi-Pyrénées, sont plus touchées. On les trouve dans les forêts, mais aussi sur des arbres isolés. Seuls les chênes à feuilles caduques sont touchés.

La chenille processionnaire est un ravageur du chêne. En mangeant les jeunes feuilles, elle affaiblit le végétal. De ce fait, elle est classée comme nuisible.

Elle sévit du printemps au début de l’été (contre novembre à mai pour la processionnaire du pin).

Quel danger pour mon chien ou mon chat ?

  • Chien et chenille processionnaire du chêne : la langue en première ligne

Comme nous l’avons vu, du fait de son cycle sans passage au sol, la chenille processionnaire du chêne est moins dangereuse pour le chien. Cependant, le risque n’est pas complètement nul et consiste essentiellement en un contact buccal avec des chenilles malencontreusement tombées au sol ou présentes dans un nid à basse altitude.

Les symptômes sont alors les mêmes que pour la chenille processionnaire du pin :

  • Hypersalivation
  • Mauvaise odeur buccale
  • Baisse d’appétit

A l’ouverture de la gueule, on constate une nécrose (plaque jaune à grise) de la langue ou des babines. Le traitement repose sur des médicaments antalgiques, anti-inflammatoires et antibiotiques. Dans les cas les plus graves, une amputation partielle de la langue peut s’avérer nécessaire.

  • Chat et chenille processionnaire : risque pour les coussinets

Plus méfiant, le chat croque rarement une chenille. Cependant, les félins qui grimpent aux arbres s’exposent à un contact avec les soies urticantes. Il s’agit alors d’atteintes podales : irritation des coussinets et salivation (en raison du léchage ultérieur).

Comment réagir si mon chien a mangé une chenille processionnaire ?

Si vous constatez que votre animal a été en contact avec des chenilles, il ne faut surtout pas toucher à mains nues les insectes ou les zones apparemment touchées. Vous pouvez rincer la bouche ou les coussinets à grande eau puis emmener sans délai votre compagnon chez un vétérinaire.

Si vous possédez un chêne dans votre jardin, un bon moyen de lutter contre ces ravageurs est d’installer des nichoirs à mésanges. Ces mignons petits oiseaux sont en effet un des principaux prédateurs de ces parasites du chêne. Un moyen charmant de protéger votre chien des chenilles processionnaires.

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