Une récente étude empirique, menée par Alexandra Horowitz -professeur au Barnard College de New York- a démontré dans quelle mesure l’« air coupable » des chiens ne reflète pas le sentiment du chien, mais bien le comportement du maître. Gare à l’anthropomorphisme !
Le principe de l’expérimentation est simple : une friandise alléchante est placée dans une pièce et le propriétaire interdit à son animal d’y toucher. Ceci fait, il quitte la pièce. Alexandra Horowitz entre alors en jeu sans que ce dernier le sache ; soit elle donne au chien la dite friandise, soit elle la lui retire. De retour dans la salle, le propriétaire désinformé réprimande son chien, croyant en sa désobéissance.
D’après les résultats de l’étude, il semble que les chiens qui avaient été obéissants mais qui se sont vus admonester à tort paraissaient « plus coupables » que ceux qui avaient, en réalité, dévoré la douceur défendue.
L’air triste et coupable du chien n’est donc visiblement pas lié à ses méfaits mais à la sévère réaction de son maître.
Comme le souligne Clive Wynne, psychologue à l’Université de Floride, cette étude est une « puissante démonstration de ce besoin de modèles expérimentaux rigoureux pour comprendre les relations hommes/animaux, et ne pas simplement réifier nos préjugés naturels à propos du comportement animal ».
Désormais, réfléchissez à deux fois avant de vous demander pourquoi votre chien vous fait les yeux doux !