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Jean Stéphane Pouvreau Jean Stéphane Pouvreau
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Comment décrypter les étiquettes des produits alimentaires destinés à nos chiens et à nos chats ?

La rédaction

Publié le

Pas toujours facile de comprendre ce qui se cache sur les étiquettes des produits alimentaires pour les animaux de compagnie. Vétérinaire fondateur de la société Croquetteland, Jean-Stéphane Pouvreau nous livre de précieux informations et conseils pour les décrypter et ainsi mieux choisir le contenu de la gamelle de votre chien ou de votre chat.

 

Quelles recommandations donneriez-vous aux propriétaires de chiens et de chats qui ne savent pas quel type d’alimentation choisir pour leur animal ? Doivent-ils se fier à l’emballage ?

Parmi les aliments disponibles dans le commerce, il existe des aliments secs (croquettes) ou humides (boîtes, sachets, barquettes). Les aliments secs sont plus économiques à l’usage, plus faciles à conserver une fois ouverts, et ils ont un effet abrasif sur les dents, qui limite le tartre. Les aliments humides reviennent plus chers pour couvrir les besoins quotidiens d’un animal, sont plus appétissants pour certains animaux, mais entartrent facilement les dents et périment rapidement dans la gamelle. Ils conviennent mieux pour de petits chiens et pour les chats que pour de gros chiens. Chez le chat, la teneur élevée en eau des aliments humides les rend intéressants pour éviter les calculs urinaires, fréquents avec des croquettes de gamme basique. Pour comparer des aliments de même type, on peut retirer des informations intéressantes des mentions obligatoires présentes sur l’emballage, mais il faut savoir les décrypter.

 

L’ordre des aliments cités sur les étiquettes a-t-il une importance, comme dans l’étiquetage des produits destinés à l’alimentation humaine ?

Oui, l’ordre des ingrédients cité correspond à un ordre décroissant en termes de quantité dans l’aliment. Mais depuis une règlementation récente il y a des termes génériques de catégorie qui permettent de regrouper différents ingrédients de nature proche pour en augmenter la valeur globale, ce qui diminue la précision des informations.

 

Existe-t-il un code de bonnes pratiques dans le but d'homogénéiser et de clarifier l'étiquetage ? Que dit la réglementation aujourd’hui à ce sujet ?

Il existe une règlementation européenne mais qui est aujourd’hui tellement administrative, complexe et changeante qu’elle va à l’encontre de ces objectifs d’homogénéisation et de clarification de l’étiquetage. Les fabricants ont du mal à se mettre à jour, et les infos disponibles ne sont donc pas toujours comparables d’un fabricant à un autre, ou même d’un produit à un autre chez le même fabricant, en fonction de la période à laquelle l’aliment a été conçu. Enfin, la normalisation excessive des dénominations appauvrit l’information disponible et la rend moins lisible. Par exemple, il faut exprimer les minéraux ou oligo-éléments par leur n°CEE qui se compose d’une lettre et de chiffres.

 

 Quelles sont les mentions sur lesquelles les propriétaires doivent être particulièrement vigilants ?

Par exemple, la notion complet / complémentaire est importante. Un aliment complet couvre l’intégralité des besoins d’un animal qui peut donc vivre en se nourrissant exclusivement de cet aliment. Un aliment complémentaire, ne couvre pas l’intégralité des besoins nutritionnels. Les autres informations importantes sont les ingrédients, et l’analyse moyenne, qui indique le taux de protéines, lipides, fibres, cendres, humidité contenus dans l’alimentation. En croisant l’analyse moyenne avec les ingrédients on arrive à dépister d’éventuelles incohérences dans un aliment (des sur-promesses marketing du fabricant par exemple).

 

Sous quelle forme sont affichés les additifs ? Sont-ils mauvais pour la santé ?

Le terme "additif" dans la règlementation actuelle recouvre des éléments très différents : à la fois les vitamines, les oligo-élments, les nutriments santé (acides gras oméga 3 et 6, acides aminés spécifiques,…), et aussi les conservateurs, qu’ils soient naturels ou chimiques ! Il faut donc regarder dans le détail et ne pas généraliser.

 

Quel apport est le plus important pour un chien (protéines, vitamines, etc.) et pour un chat ?

Les deux apports les plus importants sont le taux de protéines, et l’énergie. C’est cela qui donne l’équilibre global d’un aliment. Ces deux critères doivent d’ailleurs s’analyser conjointement à travers un indicateur qui est le Rapport Protido-Calorique (RPC). D’une manière générale, pour des aliments qui ont le même objectif, plus le RPC est élevé, meilleure est la qualité de l’aliment. Mais attention la valeur idéale du RPC varie en fonction de l’âge de l’animal, de son activité, de ses problèmes éventuels (embonpoint,…) ou de ses maladies éventuelles (insuffisance rénale, allergies, …). Les autres éléments importants sont les nutriments santé parmi lesquels les acides oméga 3 et 6, les protecteurs articulaires, la Lysine ou la L-Carnitine, les anti-oxydants naturels... Ces éléments ne sont pas obligatoirement à indiquer dans les mentions légales des étiquettes, et c’est là que les professionnels de la nutrition peuvent vous aider pour affiner le choix de manière avisée.

 

Pour bien choisir un aliment, il faut :

- Commencer par lister les caractéristiques de l’animal (âge, race, stérilisation éventuelle, activité, problèmes, maladies,..).
- Ensuite, choisir la gamme de prix, et donc de qualité, dans laquelle on veut se situer. Il n’y a pas de secret : plus la qualité des ingrédients est élevée, plus l’aliment est cher. Parmi les ingrédients, les protéines sont plus chères que les céréales par exemple, donc plus il y a de protéines, plus l’aliment est cher. Cependant ce n’est pas toujours strictement proportionnel, en fonction de la politique de prix de chaque fabricant. Les gammes de produits se répartissent d’une manière générale en trois niveaux de qualité (basique, premium, super-premium) qui sont vendus dans des circuits différents (supermarchés, libres services agricoles, jardinerie, animaleries, internet, vétérinaires).
- Enfin, dans une gamme définie, on choisit l’aliment le plus adapté en décryptant les ingrédients, l’analyse moyenne, et le RPC.


Merci à Jean-Stéphane Prouvreau, vétérinaire et co-fondateur de l'animalerie en ligne Croquetteland.

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