Elle n'était pas préparée à recevoir ce chat en urgence vitale. Le jeudi 30 janvier 2025, une petite clinique vétérinaire dans la région de Valence (26) a reçu un cas bien complexe.
Vers 17h, une dame qui nourrit un chat dans son jardin dépose l'animal dans cette clinique après avoir constaté la détresse respiratoire du matou. Sur place, l'équipe vétérinaire remarque rapidement que l'animal est en danger et décide de faire une radiographie qui va révéler un bien sombre diagnostic : atteint d'une hernie diaphragmatique, il a une brèche au niveau du diaphragme qui laisse passer les organes vitaux, notamment son estomac et son intestin qui exercent une pression sur le coeur et les poumons.
Nécessitant une opération en urgence, l'animal n'a cependant pas beaucoup de chances de son côté : la vétérinaire de cette petite clinique n'a jamais pratiqué cette chirurgie qui demande aussi du matériel spécial, et la seule clinique équipée et pouvant pratiquer cette opération dans les heures qui viennent est située à Lyon, à environ une centaine de kilomètres de là. L'animal ne tiendra pas aussi longtemps et il n'est pas possible d'attendre : la vétérinaire va donc prendre une décision courageuse.
Si elle ne l'opère pas elle-même, il va mourir
Nommé Bernie par l'association l'École du chat de Valence, le pauvre matou n'a plus beaucoup de temps devant lui si on ne l'opère pas. Consciente que la chirurgie sera on ne peut plus délicate, la vétérinaire sait aussi qu'il mourra dans l'heure qui vient si elle ne tente pas ce défi.
Accompagnée de ses deux assistantes vétérinaires, elle décide donc de tout tenter pour sauver le matou. Dans les cinq premières minutes de la chirurgie, le chat va faire un arrêt respiratoire, son coeur a déjà trop manqué d'oxygène et son estomac est extrêmement dilaté et difficile à sortir de la brèche.
Normalement, cette opération doit s'effectuer sous respirateur, mais la clinique n'en possède pas. Une assistante vétérinaire va tout de même entamer un massage cardiaque, même si les chances de faire repartir Bernie sont on ne peut plus minces. Mais c'est à ce moment qu'un premier miracle se produit : le coeur du chat repart, ce qui permet à la vétérinaire de continuer à procéder à la chirurgie. Hélas, le coeur de Bernie s'arrête à nouveau. Si la vétérinaire parvient à procéder aux manipulations chirurgicales avec succès, ce nouvel arrêt cardiaque est probablement fatal pour Bernie qui est potentiellement en mort cérébrale malgré un second redémarrage du coeur.
Mais après tous ces efforts, l'équipe ne veut rien lâcher, et continue coûte que coûte. Après une heure et demi d'opération et de réanimation, l'animal est placé sous oxygène et sous couverture chauffante, car sa température corporelle est descendue en dessous des 34°.
En le surveillant, l'équipe vétérinaire s'étonne : l'animal parvient à respirer seul, et sa température remonte. Seulement, le matou n'a aucune réaction au niveau des yeux et ne semble pas du tout se réveiller. À 21h30, l'équipe quitte la clinique vétérinaire : il ne reste plus qu'à espérer un miracle pour que Bernie reprenne conscience durant la nuit.
En arrivant le lendemain matin, la stupéfaction est totale : le matou est toujours vivant... et conscient ! Personne n'en croit ses yeux. Presque normal, le matou respire correctement, et il a même manifesté un certain appétit et s'est rué sur une gamelle de pâté. Il parvient même à faire une petite toilette !
S'il garde pour le moment quelques séquelles au niveau de sa vue à cause du manque d'oxygène, l'association et les vétérinaires espèrent qu'il pourra récupérer ses capacités. Bientôt, il pourra rejoindre une famille d'accueil pour sa convalescence, et l'École du chat de Valence espère lui trouver par la suite une famille en or.
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