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un chat près d'un oiseau
© Shutterstock / Kuttelvaserova Stuchelova

Chat et grippe aviaire (virus H5N1) : quels risques ?

Par Isabelle Vixège Vétérinaire

Publié le

Alors qu’une épidémie de grippe aviaire due au virus H5N1 secoue la planète et tue les oiseaux par millions, des cas sporadiques sont également observés chez les mammifères. Dernièrement, une série de chats polonais touchés par ce virus en Pologne inquiète. Le spectre de la grippe espagnole qui a dévasté le monde en 1918 et dont le virus H1N1 dérivait d’un virus aviaire fait frémir médecins et chercheurs. Où en est-on ?

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Des chats polonais touchés par le H5N1

Selon les dernières informations, 24 chats polonais ont été testés positifs au H5N1 dans différentes villes polonaises depuis juin 2023. Les animaux ont présenté des difficultés respiratoires, mais aussi des symptômes neurologiques de type paralysie, convulsion ou nystagmus (mouvements anormaux des yeux). Plusieurs sont décédés ou ont dû être euthanasiés.

Des enquêtes sont en cours pour déterminer l’origine de la contamination de ces chats. Il est à noter que certains animaux étaient des chats d’intérieur, donc sans contact avec des oiseaux sauvages ou d’élevage. De plus, la dissémination des cas sur le territoire polonais exclut une contamination de félin à félin. La possibilité d’une contamination par ingestion de viande de volaille crue est étudiée.

A ce jour, aucune transmission aux propriétaires ou à l’entourage de ces chats malades du H5N1 n’a été observée.

Un chat français victime du H5N1

En décembre 2022, c’est un chat français qui avait été testé positif au H5N1 dans les Deux-Sèvres. L’animal vivait à proximité d’un élevage de canards contaminés où il s’est infecté. Les scientifiques ont mis en évidence dans l’ADN du virus ayant affecté le chat une mutation qui lui permet de s’adapter à la température corporelle plus élevée des mammifères. 

Ce n’est pas la première fois que H5N1 s’attaque aux mammifères. Le premier chat touché a été répertorié en Allemagne en 2006 sur l’île de Rügen. Une colonie d’oiseaux migrateurs infectés était à l’origine de la contamination du félin. En Asie, des tigres et des chats sauvages ont été contaminés. Depuis 2022, de nombreux mammifères sauvages ont été retrouvés morts, dont des phoques et des otaries.

Des cas humains rares sont répertoriés. La contamination se fait auprès d’oiseaux infectés, la transmission d’humain à humain n’a pas été mise en évidence à ce jour. 

Cette diffusion planétaire du virus via les oiseaux sauvages, le nombre important d’élevage de volailles touchés, l’adaptation de la souche H5N1 aux mammifères fait ressurgir la crainte d’une nouvelle pandémie.

Vers une nouvelle pandémie due au virus H5N1 ?

Le risque d’une nouvelle épidémie mondiale n’est pas exclu. Soit par de nouvelles mutations permettant au virus H5N1 de diffuser d’humain à humain, soit par une recombinaison de ce virus aviaire avec celui de la grippe humaine lui permettant également de s’attaquer largement aux humains et de se répandre facilement dans la population.

Le salut par la vaccination contre la grippe aviaire ? 

Le salut viendra-t-il une nouvelle fois de la vaccination ? En effet, plusieurs laboratoires de santé animale ont mis au point des vaccins contre H5N1 destinés aux volailles. Dès l’automne 2023 des campagnes de vaccination devraient être organisées dans les élevages de l’Hexagone. Les modalités exactes sont encore à définir, mais le but serait d’atteindre une sorte d’immunité collective.

Ces vaccinations sont destinées aux volailles domestiques et non aux oiseaux sauvages. Elles ne pourront donc pas stopper l’épidémie mondiale de grippe aviaire, mais pourraient, en limitant le contact volaille infectée/humain, réduire le risque de survenue d’une pandémie humaine.

En prévention, il est recommandé de ne pas toucher aux animaux sauvages (oiseaux ou mammifères) morts ou malades et de se faire vacciner contre la grippe humaine, surtout si l’on travaille au contact des oiseaux.

Pour les chats, on conseillera jusqu’à nouvel ordre d’éviter le poulet cru. Les chats d’extérieur peuvent se contaminer avec des carcasses d’oiseaux morts. S’il n’est pas souhaitable d’enfermer tous les félins, il est cependant judicieux de les confiner en cas de proximité avec des élevages de volailles contaminées au virus H5N1.

Le chat est un espèce fragile vis à vis des virus respiratoires. Pendant la précédente pandémie, il s’est révélé sensible au SARS-Cov2, responsable du covid. Actuellement, tous les yeux des vétérinaires sont tournés vers la Pologne pour essayer d’élucider la contamination de plusieurs chats par le virus H5N1 de la grippe aviaire. 

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