Le tube digestif est composé de la cavité buccale, du pharynx, de l’œsophage, de l’estomac, de l’intestin grêle constitué du duodénum, du jéjunum, de l’iléon, du gros intestin constitué du cæcum, du rectum, du côlon et de l’anus.
La mastication
Le chien prend la nourriture grâce à ses dents, puis la mâche plus ou moins longtemps. Cette phase de la prise d’aliments est très importante pour la bonne digestion. Les aliments sont broyés grossièrement et imprégnés de salive ; cela facilite leur assimilation.
La nature de l’aliment à ingérer va influencer la vitesse de préhension et de mastication. Le chien ensuite déglutit. Il peut cependant arriver des incidents :
- l’animal « aspire » l’aliment
- il ne mâche pas et déglutit directement après la préhension
Les deux cas entraînent une mauvaise digestion, et un risque de régurgitation. Les causes de ces incidents peuvent être, pour la mauvaise préhension :
- une douleur de la bouche ou de la mâchoire
- un chiot trop « pressé »
L’absence de mastication est plutôt due à :
- une douleur dentaire
- l’état de délabrement de mâchoire (vieux chien sans dents)
- des poussées dentaires (chiot et jeune chien)
En conséquence, selon le cas il faudra :
- « apprendre » au chiot à mâcher en divisant la ration pour le calmer
- vérifier l’état de la bouche et des dents
- donner une alimentation molle lors de problèmes de dentition
La déglutition
C’est un mécanisme qui va permettre le passage des aliments vers l’œsophage et non pas vers la trachée, ce qui entraînerait une fausse déglutition.
Il se déroule ainsi :
1. La mastication cesse.
2. La langue s’applique contre le palais et chasse l’aliment vers l’arrière.
3. Le voile du palais se relève pour fermer la communication avec les cavités nasales.
4. Une contraction du pharynx amène les aliments vers l’entrée de l’œsophage.
5. L’épiglotte se renverse et obstrue le larynx (déjà en partie obstrué par la base de la langue).
6. La respiration est inhibée.
Dès que les aliments sont dans l’œsophage, une onde de contractions va les faire progresser. La coordination se fait par le centre de la déglutition, qui se trouve dans le bulbe à hauteur du système nerveux central. Lors d’une anesthésie, il peut y avoir des « fausses routes », c’est-à-dire une orientation de salive ou de vomissements vers la trachée.
C’est pourquoi, il est important de mettre les animaux à jeun avant de les anesthésier. Quand tout se déroule normalement, l’animal déglutit chaque bouchée mâchée en levant légèrement la tête et en tendant le cou.
Les incidents possibles sont :
- une fausse déglutition ; les aliments passent dans la trachée
- une régurgitation, si la déglutition est difficile
On peut envisager pour causes :
- des problèmes anatomiques de naissance (mégaoesophage, malformations)
- une ingestion trop rapide
- une « angine »
- une tumeur qui compresse l’œsophage
Comment réagir ? Selon le cas, il faudra :
- surélever la gamelle afin que le transit dans l’œsophage soit plus facile
- faire un transit baryté pour vérifier ensuite avec une radiographie l’endroit où l’aliment « coince »
Le transit gastrique
Arrivés dans l’estomac, les aliments vont subir un certain nombre de mouvements de brassage visant à les mélanger aux sécrétions gastriques, et à les faire avancer vers le pylore qui les fera pénétrer dans l’intestin. Le mauvais fonctionnement du pylore peut entraîner des vomissements.
Chez le chien, l’estomac est très développé et le temps de séjour des aliments y est très élevé. Chez un homme de 70 kg la contenance de l’estomac est de 1 l à 1,4 l tandis que chez un chien de 20 kg elle est de 3 l.
Le transit intestinal
Il est assuré par les muscles de la paroi de l’intestin. La défécation marque la fin du transit. Elle se fait à la fois par une activité de l’intestin lui-même et par une activité de presse abdominale (contraction de la musculature abdominale). Le mauvais transit gastrique peut entraîner des vomissements et le mauvais transit intestinal entraîne des diarrhées ou constipation.
La salive
La salive est sécrétée dans la cavité buccale. Elle est essentiellement aqueuse, incolore et filante. Elle contient des enzymes, particulièrement une amylase qui attaque l’amidon.
La salive va imbiber les aliments, contribuer à la formation du « bol alimentaire » grâce au mucus qu’elle contient et favoriser la déglutition. La salive est donc primordiale pour une bonne digestion. La sécrétion de salive est permanente, mais diminue de façon importante pendant le sommeil. Le volume de salive sécrétée par jour chez le chien est de 0,4 l.
Les sécrétions gastriques
Certaines cellules fabriquent du mucus qui va tapisser la muqueuse gastrique de manière à la protéger, d’autres sécrètent de l’acide chlorhydrique, et d’autres encore sécrètent la pepsine ; cette enzyme attaque les protéines alimentaires et commence donc la digestion. Puis, des cellules sécrètent une hormone, la gastrine, qui règle un certain nombre de mécanismes digestifs, en particulier ceux concernant l’estomac.
Le suc gastrique est dangereux en trop grande quantité ; il existe donc un système de régulation. Les saveurs et odeurs arrivent très précocement : au moment du repas du chien. Cela entraîne la sécrétion d’acide chlorhydrique. Cette stimulation provoque une sécrétion de gastrine, qui active également la sécrétion d’acide chlorhydrique.
Puis, une distension de l’estomac excite à son tour la sécrétion de gastrine. Ensuite une stimulation chimique par certains aliments va entraîner la sécrétion gastrique. Par ailleurs, de l’histamine est libérée localement et stimule elle aussi la sécrétion d’acide chlorhydrique.
Le rôle de la digestion gastrique est de commencer la digestion protéique grâce à la pepsine et à l’acidité. Son importance est primordiale chez les chiens dont la ration est très riche en protéines. Une mauvaise sécrétion de toutes ces enzymes empêche une bonne digestion des protéines.
Le suc pancréatique
Il provient du pancréas. C’est un suc digestif très important car il contient un grand nombre d’enzymes capables de digérer tous les constituants de la ration du chien :
- des enzymes glucolytiques (spécifiques des glucides), en particulier l’amylase attaquant l’amidon
- des enzymes lipolytiques, comme les lipases attaquant les graisses
- des enzymes protéolytiques : la trypsine, la chymotrypsine poursuivant la digestion des protéines qui a été commencée dans l’estomac par la pepsine
La bile
La bile est sécrétée par le foie. C’est un liquide très amer, de couleur jaune verdâtre, filant, qui arrive dans le duodénum par le canal cholédoque soit directement, soit après avoir été stocké dans la vésicule biliaire.
La bile contient des sels biliaires constitués à partir du cholestérol, ainsi que des pigments biliaires, en particulier la bilirubine, qui provient de la dégradation de l’hémoglobine. Le rôle principal de la bile est de favoriser la digestion des lipides.
En effet, pour que les lipides puissent être digérés par la lipase du suc pancréatique, il faut que ces molécules de lipides aient été préalablement fractionnées par les sels biliaires. Lorsque la sécrétion de bile est insuffisante, les graisses ne sont pas ou sont mal digérées ; les autres constituants du chyle sont enrobés par ces graisses et mal digérés à leur tour, ce qui favorise le développement de micro-organismes ; les selles seront grasses et nauséabondes.
Si les sécrétions digestives souffrent d’un mauvais fonctionnement, la digestion des constituants de base n’est pas assurée. On y remédiera par un traitement spécifique et/ou une adaptation du régime alimentaire : sans amidon, ou sans protides, ou sans lipides.
L'absorption des différents nutriments
Elle se fait principalement au cours du passage dans l’intestin grêle, dont la muqueuse comporte un grand nombre de replis formant chacun des villosités délimitées par des cellules. Les divers constituants de la ration alimentaire sont digérés et absorbés comme suit.
• Pour les glucides, par exemple l’amidon :
- dans la bouche, attaque par l’amylase salivaire
- dans l’estomac : aucune transformation pour l’amidon
- dans le duodénum : attaque par l’amylase pancréatique
• Pour les protéines :
- dans l’estomac : attaque par la pepsine favorisée par le milieu acide
- dans le duodénum : attaque par les enzymes du suc pancréatique
• Pour les lipides :
- dans le duodénum : attaque (lorsque des sels biliaires sont présents) par la lipase pancréatique et pénétration dans les cellules intestinales
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