Chez l’animal, la notion de jeu n’est pas opposée à celle du travail comme chez l’homme et à sa connotation inutile. Le jeu des animaux est souvent sérieux et productif. C’est ainsi qu’il faut le considérer. Le jeu chez les animaux est toujours spontané et reproduit souvent des situations réelles, mais de façon exagérée. Le chien semble chasser quelque chose, mais ses déplacements sont disproportionnés.
L’aspect répétitif du jeu est évident chez le chiot, qui rapporte plusieurs fois de suite la balle que le maître doit relancer. Le jeu évolue en fonction de l’âge du chiot, des relations avec sa mère et de son environnement.
L'évolution du jeu selon l'âge du chiot
De 2 à 4 semaines
La première manifestation d’un comportement ludique peut s’observer vers 4 semaines, c’est-à-dire au début de la période de socialisation. Les chiots de 2 à 4 semaines ont des périodes de jeu très brèves qui sont souvent composées de séances de mordillement. Ils sont rarement solitaires. Le chiot joue avec sa mère ou avec la portée. Le jeu est assez maladroit. Durant cette période, le chiot prend connaissance tactilement de son corps à travers le léchage et le mordillement mutuel.
De 4 à 5 semaines
Les chiots jouent réellement dès l’âge de 4 semaines. Ils se jettent les uns sur les autres et tombent à terre. Ils prennent ensuite des objets et courent ensemble. Le jeu est fondamental pour le bon développement psychique du chiot.
Le chiot prend conscience qu’il peut jouer seul avec un objet. Il prend alors des positions caractéristiques comme face à une proie et défend son jouet à l’approche d’un congénère. Le chiot découvre également le combat ludique : iI peut prendre un autre chiot par le cou ou les oreilles, le soulèver et le secouer.
Le chiot mordu fait, durant ces combats, la découverte de la douleur et hurle. Cela permet au mordeur de prendre conscience de sa morsure et de l’inhiber durant les séances de jeu. Dès qu’un chiot mordu crie, l’agresseur lâche prise. Il est donc fondamental de ne pas intervenir afin que les deux camps prennent conscience du « mordu » et du « mordeur ». Si le maître s’interpose, l’apprentissage de cette notion ne pourra se faire correctement.
De 5 à 7 semaines
Les combats de jeu se perfectionnent, les chiots se font tomber, de véritables stratégies de jeu sont établies. De nombreuses attitudes adultes de soumission ou de dominance font leur apparition durant ces séances.
De 7 semaines à l’âge adulte
Le chiot joue très souvent et l’intensité des jeux devient importante. C’est à ce moment-là que le jeu peut se tourner vers le maître et que celui-ci doit être très vigilant. L’exploration sexuelle fait son apparition. Le chiot sait rapidement faire comprendre qu’il a envie de jouer.
Les signes d’invitation au jeu
La révérence ludique
On distingue différents types de signaux qui permettent au chiot de faire comprendre qu’il veut jouer. La révérence ludique est le signe le plus connu des maîtres : les membres antérieurs sont fléchis, le chiot prend appui sur ses coudes avec le train arrière relevé.
L’approche exagérée
Le chiot s’approche du congénère très rapidement en sautillant et en balançant la tête de côté. Durant l’approche-retrait, le chiot s’approche puis recule en sautant et revient.
Il existe également une mimique du jeu, des vocalises, des sauts ludiques.
De la relation mère-chiot à maître-chiot
Les chiots sollicitent leur mère pour jouer en lui mordillant les oreilles, les babines ou la queue. Mais la mère joue très rarement avec les chiots, l’invitation reste souvent sans réponse. Le chiot seul dans la portée sera donc privé du jeu avec les autres.
En revanche, la mère joue parfois avec les chiots après le sevrage. Ainsi, le maître doit adopter l’attitude de la mère envers le chiot, s’il veut que celui-ci comprenne les relations de hiérarchie. Le maître reste le maître du jeu. Il est donc très important pour le maître de savoir jouer avec son chien.
Les limites du jeu
Il est intéressant de connaître les limites du jeu chez le chiot. Quand doit-on considérer que le chiot joue à mordre et quand doit-on penser qu’il a dépassé les limites ? De nombreux maîtres ne savent pas reconnaître la frontière du jeu et mettent ainsi en péril l’équilibre du chien.
L’agressivité n’est pas de mise dans le jeu. La notion d’inhibition de la morsure est primordiale. Le jeu a un rôle bien précis qui varie en fonction de l’évolution du chien et de sa relation avec son maître.
Le jeu est toujours éducatif chez le chiot et n’est jamais une perte de temps. La gestion des séances de jeu par le maître est une des bases de l’éducation et de l’éveil du chiot.