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Bien communiquer avec son chien pour des relations équilibrées

Par Éric Duchêne Rédacteur | Journaliste

mis à jour le

Vous avez les outils, le mode d’emploi, la signification des voies de communication, il faut désormais faire une bonne association de tous ces critères. Il y a communication quand il y a influence d’un individu sur le comportement d’un autre.

Le signal est transmis par un intermédiaire physique perceptible par l’une ou l’autre des capacités sensorielles de l’individu : c’est le canal de communication. Quand on reçoit un message, on reçoit un contenu, c’est-à-dire des signaux conscients et inconscients perçus par les canaux auditif et visuel, associés à des signaux vecteurs de sentiments. Ces derniers signaux relèvent de la métacommunication. Les niveaux de sens sont le résultat de cette association d’un fait (le contenu) avec le discours parallèle du maître (la métacommunication qui relève de la relation).

La métacommunication peut prendre le pas sur le contenu et être le fondement de la qualité des interactions entre le maître et son chien. Ce qui demeure inconscient à l’homme, c’est que cette ambiguïté du message (selon l’état émotionnel, les affinités) puisse être transmise au chien et masquer le sens de l’ordre, voire devenir déterminante pour l’issue de la réponse attendue. On parle alors d’effet pygmalion : ce que le maître attend de son chien a des effets sur la réponse de ce dernier.

Les signaux non verbaux, pendant le dressage, permettent d’établir une communication entre le conducteur et son chien. Lorsqu’ils sont bien maîtrisés par le dresseur, le chien semble « épouser » les mouvements de ce dernier (déplacements du corps, amplitude des gestes, modifications du tonus). En début de dressage, le conducteur peut effectuer certaines manipulations du chien, telles que des tractions de laisse, sèches ou soutenues, des stimulations des postérieurs pour renforcer l’ordre « assis », suivies de caresses sur le poitrail du chien.

Les signaux paraverbaux sont constitués par l’intonation de la voix, son rythme. Grâce à ces signaux, le chien peut déceler ce que son maître attend de lui.

Le ton de la caresse doit ainsi être chaleureux, et la caresse manuelle, profonde et appuyée. La réprimande doit être effectuée d’un ton sec et cassant pour matérialiser le caractère provisoire de la rupture des échanges affectifs : pour réprimander, il ne faut pas être en colère. Une réprimande correctement effectuée sera brève et à voix basse. Elle doit être envisagée uniquement comme un signal provoquant une autocorrection de l’action.

L’ordre doit être donné sur un ton net, clair et précis. Il ne doit refléter ni dureté ni menace. Pour ordonner au chien d’arrêter tel comportement spontané, le dresseur émettra d’abord le nom de l’animal, puis l’ordre à exécuter : « Halte ». Soit deux parties brisées, la dernière étant ascendante et d’intensité sonore élevée.

En revanche, si on veut interrompre un comportement commandé, l’ordre émis sera identique mais l’intonation de la deuxième partie sera différente, descendante et de faible intensité. Lorsque les ordres sont donnés d’une manière mal assurée par un conducteur débutant, il est évident que son chien n’obéira pas.

En effet, en hésitant à commander franchement son animal, il sous-estime les possibilités de compréhension et d’adaptation de celui-ci. Il croit qu’il ne sera pas obéi, ce que comprend très bien l’animal. Nous retrouvons ici une conduite typique des propriétaires de chien, favorisant les troubles de la hiérarchie entre maître et animal. Pour bien communiquer il faut avoir un chien équilibré donc socialisé, donc éduqué.

Quelques rappels sont nécessaires :

- Le « sens » social se développe plus intensément entre 4 et 10 semaines. Le chiot approche alors n’importe quel stimulus. Il commence à avoir peur de certains animaux aux environs de 5 semaines et devient de plus en plus discriminateur dans son approche. La socialisation secondaire va donc devenir de plus en plus difficile car le chiot sera de plus en plus méfiant avec une réaction de peur et de fuite qui devient prédominante sur les comportements d’exploration face à des espèces inconnues, ce qui limite les interactions possibles.

Cette réaction de peur atteint son maximum à 3 mois. Des expériences d’élevage de chiots sans présence de congénères pendant plus de 16 semaines entraînent une identification du chiot à l’espèce humaine. Si on met ce chiot en présence de ses congénères, il ne saura pas rentrer en interaction avec eux de façon normale.

Il interagira avec des comportements d’inhibition ou des comportements agressifs mais jamais par le jeu, comportement qui ne peut être appris secondairement ; de plus, il présentera un comportement sexuel aberrant avec l’homme.

- L’environnement aura un rôle important surtout dans les périodes de construction de l’individu où il apprend à reconnaître son identité, les espèces amies et ses moyens d’interaction.

Son premier environnement présent dès sa naissance est sa mère. Le chiot va imiter, se calquer sur les réactions de sa mère pour mettre en place ses comportements futurs. Par exemple, une mère peureuse montrera des réactions de fuite et des émotions de peur devant des stimuli nouveaux, ses chiots présenteront donc peu de comportement d’exploration et deviendront des adultes timides.

C’est ce mimétisme de la mère qui rend inapprochables les chiots de mère non socialisée avec l’homme car ils présenteront des comportements de fuite et de la peur face à l’approche d’un homme.

- La fratrie correspond à un environnement indispensable au développement du chiot. C’est lors des phases de jeu entre les chiots que les animaux apprennent les différents comportements sociaux. De même, à partir de 3 semaines, il va apprendre sa position sociale. On a ainsi constaté que les louveteaux dominants à 8 semaines sont habituellement les plus dominants de la future meute d’adultes.

- Le chien et l’homme n’ont pas la même priorité dans les canaux de communication utilisés. L’homme surestimera donc des signaux secondaires comme les vocalises et ignorera des signaux prioritaires comme la cinétique des déplacements ou les émissions d’odeurs. On va donc assister à des confusions et des ambiguïtés, source de problèmes. Mais l’incompréhension est aussi liée à l’ignorance des comportements sociaux des chiens. 

- La richesse de l’environnement en stimuli variés pendant les premiers mois de la vie du chiot est essentielle pour assurer un développement optimal de son caractère social et explorateur. La comparaison de chiots stimulés par leur environnement et de chiots élevés dans des milieux pauvres en stimulation montre que face à un nouveau stimulus, les chiots normaux réalisent des comportements d’exploration tandis que les autres présentent des comportements stéréotypés.

La manipulation de chiots par l’homme produit des chiots très sociables envers l’homme, hyperactifs, avec un comportement exploratoire très développé et qui sont très dominants dans les situations sociales comme le jeu. 

- La vie avec l’homme oblige le chien à développer des systèmes de communication interspécifiques. Les deux modifient leur comportement et chacun assimile les éléments propres à l’autre. La façon d’agir du propriétaire s’avère prédominante, selon qu’il privilégie certains comportements (caresse, jeu…).

Ainsi l’influence du maître sur le chien se manifeste inconsciemment par la pratique de renforcements positifs et/ou par les caresses ou l’intonation de voix du maître qui rentre chez lui ; il y a ritualisation d’un comportement d’accueil, qui devient spécifique de la relation entre l’homme et le chien.

II faut distinguer les demandes du maître et ses attentes. Les réponses du chien peuvent ainsi fluctuer, non en fonction de l’exactitude de l’opinion formulée par le propriétaire, mais selon le caractère plus ou moins favorable de cette opinion. Le chien anticipera l’attente réelle du maître, ce qui peut expliquer des attitudes inattendues de l’animal (exemple : refus de manger lorsque le maître est réticent devant l’aliment).

Le propriétaire peut ainsi émettre des signaux contradictoires : on parle alors d’injonctions paradoxales, c’est-à-dire deux affirmations qui s’excluent (contradiction entre l’ordre verbal et le contexte non verbal). Cela peut perturber profondément le chien, qui perd alors ses repères.

Pour le maître, le chien « comprend tout ». Cette capacité présumée satisfait les demandes affectives du propriétaire et son besoin de se confier à son animal. Les liens affectifs entre l’homme et le petit chien sont donc renforcés par ces modes de communication.

De même, l’interprétation du comportement du chien par son maître est fortement anthropomorphique. Cet anthropomorphisme est à l’origine de nombreux quiproquos et d’erreurs d’interprétation, qui renforcent les conflits hiérarchiques. En effet, la manière dont le propriétaire communique avec son chien favorise tous les signes de soumission de l’homme envers son animal, et renforce donc le petit chien dans un statut de dominant.

Le but de la communication est donc de renforcer la relation entre le maître et son chien. Dans leurs échanges, le chien favorise la communication posture-verbal et l’homme la communication verbale. La communication joue le même rôle dans l’alimentation que dans l’organisation de subordination/dominance du chien.

Le maître interprète les modalités de communication de son chien avec les mêmes erreurs que pour l’interprétation de son comportement.

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1 commentaire

  • Utilisateur anonyme
    Utilisateur anonyme
    Wow! C'est beaucoup soulagant merci Wamiz pour ces instructions je crois que ça va marcher. Avant on disait :''Bill... Non!''. Je vais le tranférer a ma belle-mère.
  • 1 commentaire sur 1

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