Mes premiers pas en aromathérapie ne furent pas volontaires. Disons qu’il s’agissait plutôt d’une urgence olfactive ! De retour de balade avec Myrtille, la voiture empestait la charogne, un des parfums préférés de la belle, qui avait échappé à ma vigilance pour s’y rouler. Que faire ? Je n’allais pas la laisser sur le bord de la route (qui l’aurait recueillie ainsi apprêtée ?), ni tenter d’enlever – avec quoi ? – les résidus poisseux et pestilentiels accrochés au pelage de son encolure.
Une seule issue : ouvrir le petit flacon d’huile essentielle de lavande officinale stocké dans la boîte à gants. Toutes fenêtres ouvertes, j’en versais quelques gouttes sur les fauteuils et, petit à petit, l’atmosphère redevint respirable. Je me sentis comme apaisée par cette odeur forte et douce à la fois. Plus tard, j’appris que cette huile essentielle était un excellent cicatrisant et un antidote remarquable contre les piqûres d’insectes.
Pourquoi l'aromathérapie pour chien ?
Que de ressources dans quelques millilitres de concentré ! Associée à la citronnelle de Java, la lavande a également le pouvoir de repousser les insectes. Voilà, de fil en aiguille, c’était parti. Je me constituai une petite aromathèque de base, qui sert aujourd’hui tant aux chiens qu’aux humains de la maison.
Nos animaux domestiques ont perdu une partie de leur formidable instinct pour les vertus thérapeutiques des plantes, mais pourquoi ne pas le réveiller en s’inspirant des anciens éleveurs et des vétérinaires équins qui soignaient leurs bêtes avec des cataplasmes de plantes fraîches, décoctions, fumigations et autres extraits concentrés, comme les huiles essentielles ?
Offrant les substances végétales les plus concentrés, celles-ci sont reconnues pour leurs excellents pouvoirs antimicrobiens. À la fois matière (molécules), énergie et mode de communication olfactif, les huiles essentielles soignent de nombreux maux physiques et équilibrent le mental par des énergies apaisantes ou stimulantes.
D'où vient l'aromathérapie ?
Inventé par le chimiste français René-Maurice Gattefossé en 1928, le terme « aromathérapie » signifie « thérapie par les substances aromatiques et volatiles ». Mais, bien avant, vers l’an 1000, c’est un médecin arabe dénommé Avicenne qui mit au point un procédé de distillation des huiles essentielles par entraînement à la vapeur d’eau. Seulement 10 % des espèces végétales sont qualifiées d’aromatiques.
À usage médical et scientifique, l’aromathérapie consiste à utiliser des huiles essentielles chémotypées (c’est-à-dire dont les principes actifs tels le thymol, le linalol, le géraniol, etc., sont identifiés et quantifiés) par voie cutanée, orale ou atmosphérique afin d’assurer un soin préventif ou curatif, seul ou en complément d’autres thérapies, pour détruire un foyer infectieux ou « des troubles symptomatiques de ladite infection ».