Ils sont inquiets. À la SPA 24 de Périgueux-Marsac, le bilan de l'année précédente est lourd, et 2025 ne semble pas se profiler sous de meilleurs auspices.
Comptant environ 70 chiens dans chacun de ses deux établissements situés à Bergerac et Périgueux, l'association dénonce un phénomène pour le moins alarmant : interlocuteur privilégié lors des situations de maltraitance animale, la SPA 24 reçoit et traite de nombreux signalements au quotidien. Seulement, malgré des campagnes de sensibilisation de plus en plus répandues ces dernières années, la considération envers la cause animale ne semble pas profiter des effets bénéfiques attendus.
Un nombre de signalements record
En 2024, la SPA 24 a récolté 179 signalements de maltraitance, un chiffre qui n'avait encore jamais été atteint au sein de leurs services. Hélas, entre le 1er janvier et la fin du mois de mars 2025, le président de cette association a confirmé que 70 signalements avaient déjà été comptabilisés. Dans un entretien accordé au média "Ici Périgord", Hugues Meyer, président de la SPA 24, fait part de son inquiétude : « Les chiens sont devenus des objets. »
Si, comme il le précise dans cette interview, tous les signalements ne débouchent pas nécessairement sur une intervention, d'autres demandent d'avoir le coeur bien accroché : « On retrouve des chiens dans des états cadavériques. Sous-alimentés, frappés, enfermés, parfois certains ont reçu des coups de couteaux. »
Le cas de Louki, en mars dernier, avait particulièrement bouleversé les équipes du refuge : coincé dans un garage de l'agglomération de Périgueux, le pauvre chien avait été sauvé in extremis après avoir été trouvé enfermé dans un sac de sport avec le museau scotché. Seulement, le président de la SPA 24 détaille les difficultés rencontrées sur le terrain dans ce type de situation, malgré la gravité des faits : « Le problème dans ces situations-là, c'est qu'on n'a pas le droit d'intervenir. Le propriétaire, quand on sait qui c'est, doit accepter d'abandonner son chien. Donc, on vient avec les forces de l'ordre. Ça dissuade. »
Heureusement, pour Louki, l'intervention a pu être réalisée et son maître a accepté de le céder à la SPA, qui a de son côté décidé de porter plainte et attend le procès dont la date est fixée au mois de juillet. Depuis le début de l'année, la SPA de Périgueux a déjà déposé 7 plaintes, et la SPA de Bergerac en a déposé 20 de son côté. En attendant, Louki a pu recevoir les soins nécessaires durant 1 mois, et vient d'être proposé à l'adoption.
En amont de la période estivale, qui s'annonce donc dense après ce début d'année au rythme soutenu, les deux refuges de la SPA 24 ont de quoi avoir des appréhensions. Déjà saturés, les deux établissements manquent de moyens pour mener à bien leur mission : « On n'est pas loin de l'asphyxie. Depuis le Covid, on a de plus en plus d'abandons ou de maltraitances et de moins en moins d'adoptions", s'inquiète Hugues Meyer. Un constat qui est malheureusement partagé par la plupart des associations présentes sur l'Hexagone.