Depuis plusieurs mois, de nombreux spécialistes alertent sur certaines races de chiens qui sont touchées par de plus en plus de problèmes de santé suite à l'exagération de certains critères physiques, ou encore par la solidification de pathologies d'origine génétique issues des croisements entre chiens porteurs d'anomalies.
Pour Clare Rusbridge, professeure en neurologie vétérinaire à l'université de Surrey (Royaume-Uni), il est primordial de modifier les méthodes de sélection et le travail des éleveurs.
Il faut croiser des races différentes
Aujourd'hui, si la Norvège a déjà sauté le pas en interdisant l'élevage des Cavaliers King Charles et des Bouledogues Anglais, il semble également crucial de s'occuper du problème à la source.
Selon Clare Rusbridge, il faut revoir en profondeur les méthodes d'élevage et élargir les possibilités de croisements pour apporter un nouveau matériel génétique. Aujourd'hui, la plupart des éleveurs travaillent en cercle relativement rapproché, ce qui ne permet pas de favoriser la bonne santé future des chiens.
Touchée, entre autres, par des problèmes cardiaques, la race du Cavalier King Charles a pourtant encore des sujets sains, mais de par leur rareté, ils ne sont pas privilégiés dans le travail de sélection des éleveurs qui continuent de sélectionner des chiens porteurs de ces pathologies. Pour la professeure, il faudrait croiser les sujets sains de race Cavalier King Charles avec d'autres races qui possèdent une mutation génétique protectrice, ce qui permettrait ensuite de les recroiser avec des Cavaliers King Charles et revenir au standard de la race. Comme l'explique la vétérinaire au média The Guardian, il s'agirait d'un véritable redémarrage de la création de la race, non pas pour répondre à des préférences physiques, mais pour sauver ces races que nous aimons tant.
Des projets allant dans ce sens ont déjà été lancés en Norvège et en Finlande, avec de nombreux programmes de refonte de certaines races. Si certains éleveurs se montrent sceptiques et peu enclins à participer à ces nouvelles méthodes, la majorité des professionnels du monde canin sont d'accord avec ces initiatives.