Le vendredi 1er décembre a marqué un début de mois terrible pour l'association Miniku, située dans le Loiret (45).
Dans la matinée, l'équipe reçoit l'appel téléphonique d'un bénévole de l'association qui nourrit une colonie de chats errants et qui cette fois, aperçoit un nouveau chat en détresse dans son propre jardin.
Visiblement très malade, l'animal a besoin de soins urgents, et l'association fait en sorte de le prendre en charge immédiatement. Probablement dans une souffrance atroce, celle qui se révèle être une petite chatte est sans aucun doute atteinte d'un cancer de la face qui a rongé une grande partie de ses muqueuses nasales et buccales. Placée en accueil temporaire le temps de trouver un rendez-vous vétérinaire spécialisé, elle se montre d'un caractère mi-sauvage et feule quand on la caresse, et il est difficile de dire si ce comportement est causé par son état de santé dramatique ou si elle n'est pas très sociable.
La minette semble en tout cas être une vraie combattante et profite de ce temps de répit pour dévorer de nombreuses gamelles, car la nourriture lui a probablement beaucoup manqué. Face à cette envie de vivre manifeste, l'association prend la décision de l'emmener chez un vétérinaire oncologue afin d'évaluer la gravité de son cancer, et lance un appel aux dons sur sa page Facebook car les frais qui s'annoncent risquent d'être très lourds pour cette petite structure.
Malheureusement, l'examen vétérinaire qui a lieu quelques jours après est sans appel : la minette souffre d'un carcinome qui a déjà trop progressé, il n'y a plus rien à faire pour arrêter ses souffrances et il est préférable de l'euthanasier pour la libérer de cette terrible vie.
Nommée Victoire comme on lance un chant d'espoir, la petite chatte a dû être endormie, entourée d'une équipe qui n'a pas retenu son émotion et a exprimé sa tristesse au travers d'un hommage bouleversant.
« Ma pauvre Victoire, j’ai honte pour eux »
Dans un texte fort et sensible, l'association Miniku partage sa déception et son dépit. Dans la culpabilité d'être arrivé trop tard pour l'aider, l'association se questionne sur toutes les personnes qui ont pu croiser la route de cette minette auparavant, et n'ont pas bougé un petit doigt pour lui venir en aide. Combien de temps aura-t-elle déambulé ainsi ? Selon le vétérinaire, son cancer progressait depuis au moins un an... C'est dire à quel point le sort des chats errants ne bouscule pas les foules.
Il semblerait que la plupart des gens ne mesurent pas la difficulté d'un quotidien de survie, dans la peur, le froid, et la faim. L'association Miniku se désole : « Combien de personnes sont passées devant toi ma pauvre chérie en détournant le regard ? Combien de personnes se sont simplement dit « ce n’est qu’un chat » ? Combien de personnes croient encore qu’un chat peut se débrouiller seul dehors dans le froid, sans nourriture et sans soins ? [...] Ma pauvre Victoire, j’ai honte pour eux [...] »
Dans un discours raisonné, l'association explique que Victoire aurait pu être opérée, mais qu'elle aurait probablement gagné quelques semaines de vie seulement. Il n'était donc pas légitime de faire subir de nouvelles souffrances à la petite chatte pour cette condamnation aussi proche qu'inévitable.
Pour ce dernier adieu, l'association Miniku souhaite offrir une véritable existence à Victoire aux yeux du monde, en expliquant qu'elle aura enfin compté pour quelqu'un, et aura été accompagnée avec bienveillance et tendresse : « Tu resteras à jamais dans mon coeur ma petite Victoire et dans le coeur de toutes ces personnes qui ont été touchées par ton histoire et qui nous auront permis de te faire passer les examens nécessaires. Merci du fond du coeur pour elle. »
Victoire aura profité de dernières marques d'affection et de chaleur humaine, d'un dernier repas, et aura été libérée de ses souffrances ce jeudi 7 décembre.
Dans un dernier cri de désespoir, l'association Miniku partage un message d'une importance cruciale, dans la crainte d'être à nouveau témoin de ce type de drame : « Par pitié arrêtez-vous, signalez, ne détournez plus le regard face à un animal en détresse. »
À ton étoile, Victoire.