À l'origine, le terme "élevage en batterie" n'était utilisé que pour les poules, réparties dans des batteries de cages, mises les unes à côté des autres et empilées sur plusieurs rangées.
C'est l'archétype du "hors-sol", système productiviste niant l'existence de l'animal en tant qu'être sensible, sacrifiant à la seule rentabilité économique, la santé publique.
Les mâles, inutiles, car ne pondant pas, sont sacrifiés à la suite d'un rapide tri visuel des mâles et femelles . Les mâles sont voués, soit par tapis roulant, à la broyeuse, soit par sacs en plastique, à la lente asphyxie sous le poids les uns des autres.
Les poules sont entassées jusqu'à l’âge de pondre.
Puis à 1 an, elles sont transférées en batterie où elles passeront 72 semaines, avant l'abattoir.
Dans les immenses hangars clos de cages hors-sol et hors saisons,
un éclairage artificiel et robotisé produit des cycles de lumière optimisés et des jours de 24h afin d’accélérer la ponte.
Tout est automatisé: 2 tapis roulants évacuent chacun les fientes (ou alors par racleurs automatiques),
et les œufs et un 3ème apporte la nourriture.
L’animal n'a aucun contact avec les humains,
il est d’ailleurs improductif d'approcher du fond du hangar au risque de déclencher de vastes mouvements de panique chez ces animaux totalement perturbés. Cela occasionne des blessures graves et accroît encore la mortalité.
Pour une rentabilité maximale, il faut faire tenir le maximum d'oiseaux dans le minimum d'espace.
La taille d'une cage (46x51cm) pour 5 poules étant bien insuffisante pour l’envergure moyenne d'une poule (75cm), il en résulte une perte du plumage quasi totale (sauf cou et tête), usé par frottement contre les barreaux et les congénères.
Même en vertical, les mouvements de tête sont limités par la hauteur moyenne de 35/40 cm.
Beaucoup de poules meurent et sont déchiquetées par leurs congénères.
Il faut que les œufs ne cassent pas d'où l'extrême finesse des grillages sur lesquels reposent les pattes.
Le grillage étant en pente pour laisser rouler les œufs vers l'extérieur, les poules doivent constamment bloquer leurs pattes.
En dehors des maladies, les pattes sont la principale source de souffrance physique et les treillis métalliques fins et insalubres engendrent fissures, lésions diverses et hyperkératose.