En revanche, si votre mâle couine et que la femelle ne se calme pas vous pouvez alors intervenir en prenant délicatement la femelle au niveau de la peau du cou. C’est ce qu’aurait fait sa mère pour la calmer.
Si même les apprentis vétos s'y mettent, on n'a pas le popotin sorti des ronces !
Non, une mère chien ne soulève pas ses chiots par la peau du cou pour les calmer. Si des professeurs enseignent encore ce genre de foutaises réfutées depuis longtemps, il est urgent qu'ils mettent à jour leur connaissances !
Elle ne les soulève que quand elle veut les déplacer pour les transporter dans un endroit qu'elle estime plus sûr. Généralement, elle les prend délicatement par le corps, pas par la peau du cou. Généralement, elle le fait dans les premières heures ou premiers jours après la mise bas.
Quand un chiot a un comportement que la mère estime indésirable, elle réagit en trois phases. Pour commencer, elle ignore le chiot. Si ça ne suffit pas à ce qu'il passe à autre chose, elle réagit vocalement, en aboyant ou en grognant, éventuellement grognement en montrant les dents. Si ça ne suffit pas, elle intervient physiquement, en avançant vers le chiot brusquement, éventuellement en continuant d'aboyer ou de grogner, elle le fait rouler d'un coup de museau ou d'un coup de patte. Elle peut aussi poser la gueule sur le chiot. Ouverte ! Sans mordre ni même pincer. Il peut arriver qu'elle passe directement à la deuxième ou la troisième phase.
Même en utilisant uniquement ce que fait réellement une mère chien, ça ne fonctionne pas. A cet âge, un chiot sait déjà que les humains ne sont pas des chiens, et sait encore mieux qu'aucun humain n'est sa mère. En outre, les humains n'ayant pas la même morphologie que les chiens, ni la même attitude, ni la même voix, ni la même odeur, essayer de faire "ce qu'aurait fait sa mère" ne sera qu'une pâle imitation qui n'aura absolument pas le même effet sur lui.
Reprenons dans l'ordre.
- Quand elle y va trop fort avec son frère, le nom de la petite immédiatement suivi d'un "non" bien sec et bien ferme, mais sans crier. Surtout, pas de long discours : ça noierait l'effet du "non" dans une logorrhée qu'elle ne comprendrait pas. Toujours utiliser son nom avant de lui donner un ordre, pour lui faire comprendre que c'est à elle qu'on parle.
- Si ça ne suffit pas, l'éloigner de son frère. S'il faut la soulever, la prendre en douceur par le corps (surtout pas par la peau du cou) et l'éloigner.
- Si elle veut y retourner immédiatement, s'interposer. Répéter son nom suivi d'un "non".
- Eventuellement, lui ordonner un "assis" ou un "couché". Evidemment, pour que ce soit possible, il faut avoir travaillé ces ordres en dehors de cette situation spécifique. C'est peut-être un peu tôt, avec un chiot qui vient d'être adopté.
- Quand elle est bien focalisée sur l'humain, lui proposer le "plan b" : jouet ou friandise à mordiller ou à mâcher. Il faut qu'un peu de temps se soit écoulé entre son jeu trop violent avec son frère et le "plan b", si on veut espérer qu'elle ne pense pas "Si je mords mon frère, on me donne un truc sympa."
Ca peut sembler contre intuitif, mais pour apprendre à un chiot à contrôler sa morsure, il faut de temps en temps "jouer à la bagarre" avec lui. La méthode de Docline me semble très pertinente. C'est toujours l'humain qui décide quand commence le jeu. S'assoir par terre et enfiler des gants de jardinage ou de bricolage solides. inciter le chiot à mordre les gants. Quand le chiot commence à trop monter en excitation et à mordre trop fort, un "Aïe !" aigu, et s'en aller en laissant le chiot en plan. Quelques secondes plus tard, continuer le jeu. Quand on en a assez, on arrête le jeu en le disant, par exemple "c'est fini". En plus d'apprendre au chiot à contrôler sa morsure, ça lui apprend aussi que les jeux ont un début et une fin, et que ce n'est pas lui qui décide quand on joue.