Faute d’entretien et d’hygiène, votre chien peut être sujet aux mauvaises odeurs, aux parasites, à la gingivite, aux otites, etc. Ajoutez à cela que certaines races ont développé, parfois depuis des siècles, une esthétique liée à une toilette bien déterminée.
Le toilettage est donc indispensable pour garder son compagnon en bonne santé, et au meilleur de sa forme. Il est nécessaire d’insister sur le fait que tous les chiens peuvent – et doivent – être entretenus. Car si la part la plus évidente de la toilette concerne la fourrure, et épargne donc les races à poil ras, les soins liés aux yeux, aux oreilles, aux glandes anales, aux dents ou aux ongles s’adressent à tous.
L'hygiène du chien influe sur son comportement
L’état physique du chien joue indéniablement sur son moral, et plus encore, sur notre façon à nous de percevoir notre animal. Tous les toiletteurs le savent, le mois de mars voit fleurir dans les salons des chiens hirsutes, crottés, boitant sur des griffes immenses, les yeux pleurant et les oreilles sales. Ils n’ont pas vu un coup de brosse de tout l’hiver.
Deux heures plus tard, les maîtres récupèrent un chien brossé, tondu, baigné, pomponné, et leur regard s’éclaire. On croirait qu’ils voient leur compagnon sous son vrai jour pour la première fois depuis des mois. Dans les cas extrêmes, le manque d’entretien peut directement nuire au comportement du chien.
Des ongles trop longs peuvent dissuader un chien, par ailleurs sportif, de tout déplacement superflu. Des poils devant les yeux poussent certains sujets méfiants à la crainte, voire à l’agressivité car le chien, voyant mal ce qui l’entoure, se sent menacé et vit en autodéfense...
Une vertu éducative
Autre aspect psychologique méconnu mais intéressant, le toilettage possède de grandes vertus éducatives. En effet, les éthologues se sont aperçus qu’il jouait un rôle dans la vie sociale du chien. Lorsqu’ils vivent en groupe, les chiens respectent une forte hiérarchie.
Les individus occupant une haute position sociale imposent un contact physique aux subordonnés, sous forme de léchage, mordillage, nettoyage des yeux, des oreilles, etc. Ils décident le début et la fin de cette activité. Les inférieurs ne peuvent s’y soustraire.
Ainsi, ce « toilettage social » sert aux chefs à asseoir leur dominance. Cela revêt une grande importance dans le couple maître-chien, et dans les rapports ultérieurs avec le toiletteur. Car si les propriétaires n’imposent aucun entretien physique à leur compagnon, ou en sont empêchés par celui-ci (chien qui grogne au brossage, montre les dents, etc.), ils échouent dans leur rôle de chef, et la dominance ainsi acquise revient au chien.
Tous les toiletteurs connaissent des personnes, souvent âgées, qui vivent dans une quasi-terreur de leur chien, véritable tyran domestique ! C’est alors très difficile pour le professionnel de réaliser la toilette de tels caractériels...
L’inverse est heureusement vrai. À savoir que tout chien habitué jeune au toilettage fera un compagnon beaucoup plus docile et obéissant. En supportant les manipulations, et une certaine forme de contrainte (immobilisation, bain, séchage…), le chien montre qu’il accepte l’autorité d’une manière très concrète, et aussi qu’il fait confiance à celui qui le toilette.
Les actes d’entretien prennent alors un double intérêt, faisant naître une certaine complicité. Enfin, en dehors de ces aspects affectifs et psychologiques, la nécessité est bien réelle d’entretenir son chien si l’on veut le garder beau et en forme le plus longtemps possible. Un chien âgé qui a toujours été régulièrement toiletté est souvent en bien meilleur état qu’un sujet plus jeune, victime d’une négligence chronique...
Les chiens ne peuvent se toiletter eux-mêmes. Ne pas le faire constitue un manque, bien sûr de responsabilité, mais aussi d’amour.