Donc Léon, en situation calme, a un fond de méfiance, c'est clair, mais ne semble pas avoir des préjugés trop négatifs non plus sur son environnement (les humains, les autres chiens).
Mais par moment, ça vrille.
Tu prends une situation très simple, qui nous pose problème : le train.
Léon va pouvoir laisser passer des 10 aines de passagers dans le couloir (qui font le trajet : place assise/toilettes situés en bout de rame) sans rien dire, va même essayer de sympathiser avec certains d'entre eux. Et à un moment, tu ne sais pas pourquoi, il va déclencher (agressivité +++, heureusement je le tiens court) sur un passager, qui n'aura pourtant pas eu un comportement différent des autres. De façon très stéréotypée, ça arrive quand il dort, et qu'au moment où il ouvre les yeux, il voit quelqu'un arriver face à lui. Donc typiquement, situation de réveil = conscience altérée. Si la situation est différente, qu'au moment où il ouvre les yeux, c'est une personne qui est arrivée dans son dos et le caresse comme ça, sans prévenir, il peut très bien ne pas réagir du tout, alors même que la personne est bcp plus intrusive ! Mais le stimulus "un inconnu arrive face à moi", en cas de conscience altérée, ça fait carton à chaque fois, parce que ça doit activer (enfin c'est comme ça que je le modélise) une "boucle synaptique" assez primitive d'agression, stockée dans les couches les plus profondes de son cerveau, et qu'à ce moment précis de conscience altérée, il n'y a plus rien (plus d'influx inhibiteur) pour "stopper" cette boucle.
Les moments de conscience altérée, ça peut par exemple être au réveil... mais ça peut aussi être quand il est très excité ou frustré, tout simplement. Ou qu'il est déjà lancé dans une conduite instinctuelle autre (course poursuite).
La même situation, qui le fera réagir dans ces moments de "conscience altérée" ne le fera pas DU TOUT réagir à d'autres moments où il est plus en phase avec lui même.
Et dans ces moments là, "faire la morale", ce genre de choses... je te laisse imaginer l'impact, quasi nul, que ça a sur lui.
Or... je ne crois pas du tout que Léon soit un cas unique. Beaucoup de chiens décrits comme "hypervigilants", réactifs,**** drive, etc, présentent le même soucis.
"Changez la conviction, et il cessera d'avoir peur."
Donc non, pas que.
Mais oui, dans certains cas, ça peut suffire.
A noter que tu n'inventes rien, et que des behavoristes tout ce qu'il y a de plus classique sont passés par là.
Cf la technique de désensibilisation R+ appelée "look at that" qui consiste à apprendre à un chien à regarder le stimulus qui pose problème puis à se retourner vers son propriétaire pour être récompensé : https://www.magicclicker.ch/archives/doggybag/regarde-regarde-ca
Ca se base sur du conditionnement classique +/- conditionnement opérant, tout ce qu'il y a de plus banal.