Rancunier, je ne pense pas. C'est un inconnu qui lui a fait mal, et il est fort probable qu'il n'a pas envie que ça recommence. Belliqueux non plus. Il n'a pas voulu se jeter sur l'homme, il n'a même pas tiré sur la laisse. Nous pensons qu'il était en mode avertissement : "Si tu m'approches, je vais me défendre".
Effectivement, nous n'avons jamais levé la main sur Kosmo. Nous ne l'avons jamais plaqué au sol non plus. Le recadrer, cette fois-ci, c'était : "Kosmo ! Non !", sur un ton sec et ferme. Il sait que cet ordre n'est pas négociable. Comme il n'a pas arrêté au premier ordre, je l'ai contourné, je me suis placé entre lui et sa "cible", et j'ai répété l'ordre. Il a arrêté de grogner, il a levé la tête pour me regarder, et il a grommelé. J'ai levé l'index, et il a arrêté de grommeler. A ce moment, j'ai dit "C'est bien, Kosmo" et lui ai fait une petite caresse sur la tête. Puis, nous avons poursuivi notre chemin tranquillement.
Nous avons instauré un principe : quand il est en laisse, c'est toujours la personne qui tient la laisse qui intervient quand c'est nécessaire. Comme c'était moi qui la tenais, cette fois, c'était à moi de résoudre le problème. Nous avons décidé ça le jour où nous sommes intervenus en même temps en donnant deux ordres différents. Il y a eu un "stop" et un "viens", et Kosmo semblait confus.
Si nous avions reconnu le voleur avant ou en même temps, nous n'aurions pas félicité Kosmo. C'était un grognement babines retroussées, montrant les crocs, queue tendue à l'horizontale. Ce n'est pas admissible quand il n'y a pas de danger immédiat. Bien sûr, nous pouvons comprendre les émotions désagréables qu'il a pu ressentir, mais lui doit comprendre que quand nous sommes avec lui, c'est à nous de gérer les éventuels conflits avec les humains, pas à lui. Si nous l'encouragions dans ce sens, qu'est-ce qui nous prouve qu'il ne deviendrait pas réactif à une simple invective, ou à un geste maladroit involontaire, par exemple ?