Ah ben, les belges vont devoir interdire les couteaux de cuisine aussi, la suppression des colliers anti aboiements (loi passée mais avec 1 an d'adaptation pour évaluer les effets...) n'a pas suffit à arrêter la maltraitance....
Encore une fois, sophisme de la solution parfaite !
Sophisme de la solution parfaite — Wikipédia (wikipedia.org)
C'est un biais courant, qui pousse à l'immobilisme et au rejet de solutions permettant pourtant des améliorations. Mais que ce soit courant n’est pas une excuse pour s’y adonner, s’y vautrer avec délectation, s’y accrocher somme si sa vie en dépendait ! C’est un raisonnement fallacieux, irrationnel, sans valeur, irrecevable ! J'espère pour vous que vous ne basez pas toutes vos décisions sur de tels raisonnements : ils mènent inévitablement à de mauvais choix !
Avant de partager un gros titre, il faudrait s’informer sur le déroulement des évènements !
- Le 18 janvier, Sudinfo, groupe de presse de caniveau privilégiant les articles tire-larmes et sensationnalistes flattant les plus bas instincts de ses lecteurs, publie un appel à aider cet homme vivant dans une “résidence service” (sorte de maison de retraite où les pensionnaires disposent d’un appartement et d’une grande autonomie) qui, prétendument, ne trouve pas de chien à adopter. De nombreuses personnes relayent cet article sur les réseaux sociaux.
- Le 24 janvier, Sudinfo publie un article pour se réjouir que deux personnes aient fait 200 kilomètres pour donner un chien de 4 ans à cet homme.
- Dans la nuit du 24 janvier, le chien aboie, l’homme le tue.
- Sudinfo retourne voir l’homme et publie un article prétendant qu’il n’a aucun regret.
- Les gens se déchaînent sur les réseaux sociaux, exigeant qu’il soit jugé et sévèrement puni, harcelant et menaçant l’homme sur son profil facebook, publiant son numéro de téléphone et incitant à le harceler davantage.
- L’homme a été placé en hôpital psychiatrique afin d’évaluer s’il est dangereux pour les autres ou pour lui-même.
- Sudinfo continue à publier des articles racoleurs sur cet homme.
Que penser de cette histoire ?
- En Wallonie, la loi stipule que toute vente ou don d’animaux domestiques sur internet doit obligatoirement se faire via des sites agréés. Il est interdit de le faire via les réseaux sociaux ou les sites d’annonces, par exemple. Sudinfo et ses journalistes n’ont pas respecté la loi. Pas plus que les personnes ayant relayé l’appel au don.
- Les journalistes de Sudinfo, habituellement prompts a aller fouiner sur les réseaux sociaux pour y "voler" des photos d’accidents, des photos et des renseignements d’ordre privé de victimes ou d’auteurs de faits répréhensibles, ne sont pas allés voir le compte facebook de l’homme, qu’on peut trouver en deux minutes et où on se rend compte encore plus rapidement qu’il a probablement des problèmes psychologiques, et peut-être psychiatriques. Ou... Serait-il possible qu’ils soient allés voir et aient décidé de lancer l’appel quand même ?
- Comment des gens peuvent-ils parcourir une si longue distance pour donner leur chien à un inconnu sans même essayer de se renseigner un peu sur lui ? Un chien est-il une table de chevet qu’on donne à un “nécessiteux” sans se soucier de ce qu’il en fera ?
- Comment se fait-il que les responsables de la “résidence-service”, qui ne peuvent pas ignorer l’état psychologique de cet homme, n’aient pas empêché, ou au moins tenté d’empêcher, que quiconque lui confie un chien ?
- Comment ces responsables peuvent-ils laisser les journalistes contacter cet homme ? C’est de l’abus de faiblesse !
- Les gens réagissant sur les réseaux sociaux se rendent-ils compte que le harcèlement, les menaces et les atteintes à la vie privée sont interdits par la loi, même quand elles visent une personne ayant commis un délit ?
Arrêtons ici l’énumération. Ce n’est pas une histoire de maltraitance animale ! C’est une histoire de mauvaise prise en charge d’un homme atteint de troubles psychologiques. C’est une histoire de gens n’ayant pas assumé leurs responsabilités. Et, surtout, c’est une histoire de charognards prêts à tout et n'importe quoi, y compris enfreindre la loi, pour vendre du papier et faire du clic. Contrairement à ce que vous semblez croire, cette histoire plaide en faveur de lois limitant ce que les gens ont le droit de faire avec leurs animaux. Si celles existantes avaient été respectées, cet homme n’aurait peut-être jamais reçu de chien, et n’aurait donc pas pu le tuer !
Outre que ça n'a aucun rapport, se servir de la mort de ce pauvre chien pour essayer d'imposer son opinion, j'estime que c'est d'une indécense absolue !
Revenons à une réflexion rationnelle, basée sur une situation globale plutôt que sur des cas individuels choisis pour favoriser un fausse conclusion. Globalement, quelle est la balance entre avantages et inconvénients d'une telle loi ? Elle va empêcher des milliers de personnes d'utiliser un outil dont la plupart ne savent pas se servir et dont la plupart n'ont pas besoin, mais elle va empêcher de rares personnes en ayant vraiment besoin et sachant vraiment l'utiliser. Il est clair que la blance penche fortement en faveur de cette loi. Le reste n'est que pleunicheries dignes d'un enfant capricieux ayant perdu son hochet !